New York (awp/afp) - La pression pesant depuis plusieurs jours sur les indices boursiers s'est allégée mercredi après la publication d'un indicateur d'inflation favorable aux Etats-Unis, mais les actions n'ont pas cédé à l'euphorie pour autant.

A Wall Street, le Dow Jones s'est effrité de 0,11%, l'indice Nasdaq a grappillé 0,23% et l'indice élargi S&P 500 s'est octroyé 0,11%.

En Europe, la Bourse de Paris a gagné 0,29%, celle de Francfort 0,46%, Milan 0,45% et Londres 0,03%. A Zurich, le SMI a gagné 0,19%.

Initialement, la place new-yorkaise avait ouvert dans le rouge, quelque peu échaudée par les 184.000 créations d'emplois dans le secteur privé dont a fait état le cabinet ADP pour le mois de mars, alors que les économistes n'en attendaient que 150.000.

Mais l'humeur a changé avec la publication du rapport de l'institut ISM, qui a montré un brutal coup de frein sur les prix payés dans le secteur des services, surveillé comme le lait sur le feu par la banque centrale américaine (Fed).

Tom Cahill, de Ventura Wealth Management, souligne que cet indicateur est "très corrélé" à l'indice des prix PCE, qui sert de référence à la Fed pour mesurer l'inflation. "Cela devrait donc faire descendre le PCE."

Les investisseurs ont aussi été satisfaits des déclarations du président de la Fed, Jerome Powell, lors d'une conférence à l'université de Stanford (Californie).

"Les données macroéconomiques récentes ne modifient pas le paysage général", dans lequel "l'inflation revient vers 2% (par an) d'une manière un peu chaotique", a expliqué le banquier central.

"Les dernières projections (de la Fed) anticipaient trois baisses de taux cette année", rappelle Tom Cahill. "Powell aurait pu signaler au marché que ces prévisions étaient décalées par rapport à ce qui va se produire. Mais il ne l'a pas fait. (...) Rien n'a vraiment changé."

En Europe, la hausse des prix à la consommation dans la zone euro est tombée à 2,4% sur un an en mars, grâce à une progression moins forte des prix alimentaires, un recul plus marqué qu'attendu, selon Eurostat.

"Une hirondelle ne fait pas le printemps", mais "elle contribue certainement à ouvrir la porte à une baisse des taux de la Banque centrale européenne", estime Fabio Balboni, économiste d'HSBC.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de la plupart des pays de la zone euro restait stable après avoir nettement monté mardi.

Aux Etats-Unis, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans retrouvait son niveau de la veille en clôture, à 4,34%, après avoir bondi jusqu'à 4,42%, au plus haut depuis quatre mois.

Fin de la bataille chez Disney ___

Disney a souffert (-3,13%) après que l'assemblée générale des actionnaires a voté en faveur de la nomination des 12 candidats au conseil recommandés par les administrateurs.

C'est un camouflet pour l'investisseur activiste Nelson Peltz, qui avait soumis sa candidature ainsi que celle d'un allié, ancien du groupe, dans l'espoir de bousculer la gouvernance du géant du divertissement.

Le Brent proche des 90 dollars ___

Les prix du pétrole ont poursuivi leur hausse mercredi, soutenus par la montée des tensions géopolitiques après la frappe d'un bâtiment diplomatique iranien en Syrie et par une solide demande de carburants la semaine dernière aux Etats-Unis.

L'Opep+ a par ailleurs recommandé, à l'occasion d'une réunion technique de leur comité ministériel conjoint de suivi (JMMC), de maintenir sa stratégie de baisses de production, ce qui est favorable aux cours.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, a pris 0,48% à 89,35 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, a pris 0,32% à 85,43 dollars.

Le prix de l'once d'or a atteint mercredi un nouveau sommet à 2.300,15 dollars. Vers 20H45 GMT, elle valait 2.299,37 dollars, en hausse de 0,81% sur la séance.

L'euro prenait 0,61% par rapport au dollar, à 1,0836 dollar pour un euro.

Le bitcoin s'effritait de 0,07%, à 65.652 dollars.

afp/rp