Nouveau coup de massue sur les exportations russes. Les gouvernements américains et britanniques ont interdit au London Metal Exchange (LME), au Chicago Mercantile Exchange (CME) ainsi qu'à d'autres bourses mondiales, d'accepter désormais l'aluminium, le cuivre et le nickel produits par la Russie. Ils ont également interdit l'importation de ces métaux dans leurs pays. 6% de la production mondiale de nickel, 5% de l'aluminium et 4% du cuivre proviennent de Russie, mais les stocks existants seront exemptés des interdictions. 

En parallèle, les cours du pétrole, tenus sous pression par les tensions au Proche-Orient, se maintiennent à leur plus haut niveau annuel, autour des 85 dollars le baril. Les inquiétudes concernant les perturbations de la production et l'acheminement dans la région devraient vraisemblablement soutenir les cours. 

Cette bonne santé de l'or noir, ajoutée aux mesures de restriction qui redonné un coup de fouet aux prix du LME, qui servent de référence mondiale, ont par voie de conséquence ravivé ces derniers jours la vigueur du Footsie, composé à hauteur de 23% de valeurs liées au pétrole et aux mines. 

Fin 2023 en effet, l'énergie comptait pour 13% du FTSE et  les materials plus de 9%. Parmi les mastodontes du secteur minier, notons la présence de Rio Tinto, Glencore, Fresnillo ou encore Antofagasta. Du côté de l'énergie, le géant BP, et à la marge, le distributeur de gaz Centrica

L'indice londonien était à la traîne depuis quelques temps et son réveil se faisait attendre. Joachim Klement, de Liberum, relevait dans une note récente que "le mois dernier, la décote sectorielle des actions britanniques par rapport aux actions américaines a atteint un nouveau record historique de 31,4%". Et d'ajouter que cette décote était particulièrement marquée pour la pharmacie et les valeurs minières. 

A la fin du mois de mars toutefois, porté par les espoirs de baisse des taux de la Banque d'Angleterre dès cet été, le FTSE reprenait du poil de la bête. Grâce au rebond des métaux industriels, il continue de frémir à la hausse. Reste à savoir si cette tendance est durable.