MOSCOU, 12 octobre (Reuters) - La banque centrale russe a approuvé jeudi la décision de Vladimir Poutine de réimposer le contrôle des capitaux, une mesure qu'elle avait hésité à prendre, préférant relever ses taux d'intérêt afin d'enrayer la forte dévaluation du rouble.

Vladimir Poutine a signé jeudi un décret réintroduisant la conversion obligatoire des revenus en devises étrangères pour une liste de 43 exportateurs, dont les noms n'ont pas été divulgués.

La Russie avait imposé des contrôles de change pour stopper la chute du rouble peu après l'envoi par Moscou de troupes en Ukraine en février 2022. La chute de la monnaie nationale au-delà du seuil de 100 roubles (0,9713 euro) pour un dollar (0,9419 euro) a conduit les autorités à envisager de revenir à de telles mesures.

Elvira Nabioullina, gouverneure de la Banque centrale de Russie, a averti en septembre que cette approche ne constituait pas une réponse efficace au problème. Pourtant, jeudi, la banque centrale a donné son aval à de nouvelles mesures sous une forme ciblée.

"La mise en place d'une obligation de rapatriement et de vente obligatoire des revenus en devises étrangères pour un groupe de 43 entreprises peut accroître l'efficacité des ventes de devises étrangères des entreprises, améliorer la situation des liquidités et contribuer à réduire la volatilité du marché à court terme", a déclaré la Banque de Russie dans un communiqué.

La nature ciblée des restrictions, selon la banque, n'affectera pas les autres entreprises engagées dans le commerce extérieur.

Un haut fonctionnaire au fait des discussions a déclaré à Reuters qu'il était temps de réintroduire les ventes obligatoires de devises et que les positions de change sur le marché devaient être réglées.

Le gouvernement a déclaré que les nouveaux contrôles de capitaux dureraient six mois et que les entreprises devraient soumettre des plans à la Banque de Russie et à Rosfinmonitoring, l'agence de surveillance financière de la Russie. (Reportage Elena Fabrichnaya et Alexander Marrow, version française Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)