(Reuters) - Les Nations unies ont condamné vendredi la première exécution d'un prisonnier américain par hypoxie à l'azote, estimant que cette méthode pouvait s'apparenter à de la torture.

Kenneth Eugene Smith, reconnu coupable du meurtre d'une femme, en 1988, commandité par son époux, avait été condamné à la peine capitale en 1996 dans l'Etat de l'Alabama.

En novembre 2022, une première tentative d'exécution, par injection létale, avait été interrompue après que les responsables de la prison eurent échoué à lui poser une perfusion par intraveineuse.

L'exécution par inhalation d'azote a débuté jeudi à 19h53 (01h53 GMT vendredi). Kenneth Eugene Smith a été déclaré mort à 20h25 (02h25 GMT).

Selon les témoignages de cinq journalistes autorisés à assister à l'exécution derrière une paroi vitrée, le condamné est resté conscient pendant plusieurs minutes, se tordant et remuant la tête puis respirant bruyamment avant son dernier souffle.

"Je regrette profondément l'exécution de Kenneth Eugene Smith en Alabama, alors que l'on craint sérieusement que cette méthode nouvelle et non testée d'asphyxie par l'azote gazeux ne s'apparente à de la torture ou à un traitement cruel, inhumain ou dégradant", a réagi le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Turk.

L'Alabama a déclaré que son nouveau protocole d'exécution était "la méthode d'exécution la plus indolore et la plus humaine connue".

Volker Turk a appelé à un moratoire sur la peine de mort dans le monde, première étape avant son "abolition universelle".

(Reportage Jonathan Allen et Gabrielle Tétrault-Farber ; version française Camille Raynaud et Gaëlle Sheehan, édité par Sophie Louet)