Parmi les cas évoqués à l'époque, l'australien Lynas Rare Earths, curieusement reconverti de l'exploitation aurifère aux terres rares. Outre son historique plutôt trouble, la compagnie exploitait un gisement difficile à évaluer et une infrastructure de raffinage en Malaisie exposée à de multiples risques écologiques, économiques et géopolitiques.

Généreusement financée par les marchés de capitaux depuis sa création, Lynas accumulait en effet les caractéristiques suspectes. Entre autres : une équipe de direction ultra-promotionnelle mais sans expérience probante dans l'industrie minière — au demeurant prompte à se délester de ses actions dans l'entreprise — et, sur le papier, une performance économique pour être vraie. 

La compagnie australienne publiait hier des résultats annuels qui renforcent ces doutes. On remarque que figure en tête de communiqué un triomphant profit comptable de AUD $311 millions, mais qu'un savant flou artistique est entretenu sur les cash-flows négatifs et la charge de dépréciations et amortissements étonnamment basse. 

Du reste, le chiffre d'affaires diminue malgré une production record — baisse des cours oblige — tandis que la compagnie réalisait cette année une énième augmentation de capital pour développer ses infrastructures en Malaisie. 

La rédaction de Zonebourse, on s'en souvient, a consacré de multiples articles au secteur des terres rares — qui n'ont de rares que le nom puisque présentes en abondance dans l'écorce terrestre, mais dont l'exploitation requiert de très complexes et polluantes infrastructures de raffinage.