Stockholm (awp/afp) - La première banque nordique, la suédoise Nordea, a présenté jeudi un bénéfice net en hausse de 8% au premier trimestre à 844 millions d'euros, dans une conjoncture toujours rendue difficile par les taux d'intérêt négatifs.

Son produit net bancaire est ressorti à 2,4 milliards d'euros contre 2,3 milliards au premier trimestre 2016, une augmentation de 7% alimentée par les revenus sur frais et commissions alors que le revenu net sur intérêt s'est affiché en hausse de 2% seulement (0% en monnaies locales).

"La conjoncture de basse croissance s'est maintenue début 2017 même si nous entrevoyons des signes encourageants de reprise générale avec de meilleures perspectives de croissance", a relevé le PDG Casper von Koskull dans un communiqué.

"L'inflation est sous contrôle et nous sommes désormais préparés à connaître une longue période de taux d'intérêt bas", a-t-il ajouté.

Suivant les politiques monétaires accommodantes des grandes banques centrales mondiales, les instituts d'émission nordiques ont porté leurs taux d'intérêt à des niveaux historiquement bas. En Suède, la Riksbank maintient en territoire négatif depuis début 2015 son taux repo qui fixe le loyer des prêts aux banques sur sept jours.

Ce niveau des taux - actuellement de -0,5% en Suède - est destiné à soutenir la consommation, mais il pèse sur les marges bancaires. Le gouvernement suédois a de surcroît durci la règlementation sur le crédit afin de réduire l'exposition des ménages à l'endettement et prévenir une bulle immobilière.

Nordea s'efforce d'y pallier en maîtrisant ses dépenses, en hausse de 5% au premier trimestre mais qu'elle souhaite ramener en 2018 au niveau de 2016.

Nordea est par ailleurs entré conflit avec le gouvernement suédois sur le niveau des cotisations au fonds de sauvetage des banques. Nordea s'oppose à un projet de hausse de ces cotisations et menace de déménager son siège de Stockholm.

"Le projet va accroître significativement les coûts des banques domiciliées en Suède mais également dans les autres pays nordiques. Nous discutons avec le gouvernement, depuis environ un an, du cadre réglementaires suédois dans un dialogue ouvert et sincère", a souligné Casper von Koskull.

Toutefois Nordea "va examiner les possibilités de déménager au Danemark ou en Finlande", a-t-il ajouté, regrettant l'absence en Suède "d'environnement prévisible" pour les établissements financiers.

Selon le quotidien Dagens Industri, Nordea estime que la réforme du gouvernement ferait passer sa cotisation d'un demi-milliard de couronnes (une cinquantaine de millions d'euros) pour 2016 à entre 5,5 et 6 milliards de couronnes en 2019.

afp/rp