Actualisé après fermeture de la Bourse de Paris

Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a atteint de nouveaux records en séance et en clôture vendredi, à l'unisson des autres places européennes qui retrouvent du dynamisme avec la reprise économique en Europe et les espoirs de voir les taux d'intérêt baisser prochainement.

L'indice phare CAC 40 a terminé à 8.219,14 points, son nouveau record de clôture, après une hausse de 0,38%. En cours de séance il a atteint le pic de 8.259,19 points, dépassant ses précédents plus hauts du 28 mars.

La cote Parisienne emboîte le pas aux autres places financières en Europe: Londres repousse ses sommets presque à chaque séance depuis le 23 avril, Francfort a aussi établi un nouveau record jeudi, amélioré vendredi.

La Bourse d'Amsterdam est également à un sommet, tout comme l'indice européen Stoxx600, tandis que les principaux indices italien, espagnol ou polonais sont proches de leur plus haut de 2024.

Et à Wall Street, les trois principaux indices ne sont qu'à quelques encablures de leur record.

Sur la semaine, le CAC 40 est monté de 3,29%, sa meilleure performance hebdomadaire depuis janvier, et la progression enregistrée au cours des dix derniers jours a effacé toutes les pertes d'avril, mois au cours duquel la cote Parisienne s'était bien éloignée de ses records.

Taux ou tard ?

En cause, comme souvent depuis trois ans, l'inflation. Aux Etats-Unis, les prix restent obstinément orientés à la hausse, avec peu de signes de changement depuis près d'un an (+3,5% en avril selon l'indice des prix à la consommation). Si bien que la certitude des investisseurs que la banque centrale américaine va relâcher sa pression sur l'économie en 2024 est désormais ébranlée.

Les taux d'intérêt des emprunts des Etats étaient remontés en flèche en avril, passant de 2,79% à 3,12% pour le 10 ans français, un mouvement qui pénalise les autres actifs financiers comme les actions.

Le mois de mai a balayé en partie ces doutes: lors de sa dernière réunion, la banque centrale américaine a écarté le scénario d'une nouvelle hausse de ses taux directeurs, son principal outil pour essayer de réguler l'inflation, et a confirmé que le prochain mouvement serait à la baisse.

Puis les données sur l'emploi aux Etats-Unis, vendredi 3 mai et jeudi 9 mai, ont montré un refroidissement du marché du travail, ce qui a fait penser aux investisseurs qu'"il y a du progrès sur le volet emploi du mandat de la Réserve fédérale, ce qui nous rapproche des baisses de taux directeurs", explique à l'AFP Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France.

Autre facteur positif, les prix du pétrole ont nettement baissé (-8,5% sur le baril de Brent de mer du Nord) après avoir atteint leur plus haut de l'année en avril.

En Europe, les membres de la Banque centrale européenne (BCE) considèrent comme "plausible" une première baisse des taux directeurs en juin, si les données confirment d'ici là le retour anticipé de l'inflation à la cible de 2%.

Les banques centrales de Suisse et de Suède ont déjà franchi ce pas.

Reprise économique

"On est très optimiste sur les baisses de taux, ce qui est très bon pour les actions", confirme Florian Ielpo, responsable de recherche macroéconomique chez Lombard Odier IM.

Cet optimisme sur le front monétaire soutient les attentes d'une dynamique économique soutenue en Europe.

"Tous les indices (d'activité) PMI ré-accélèrent", les acteurs économiques estimant que "les baisses de taux vont faire du bien à l'économie", souligne M. Baradez, constatant une hausse des indicateurs concernant le moral des entrepreneurs et investisseurs.

Le Royaume-Uni est même sorti de la récession, avec une croissance de 0,6% de son économie au cours des trois premiers mois de l'année, davantage encore que les prévisions des analystes.

Les données en Chine présagent aussi d'un frémissement, de bon augure pour les entreprises phares françaises.

La période de publication des résultats d'entreprises a aussi été jugée de bonne facture par les analystes, malgré les craintes initiales face au ralentissement économique. En France, Safran, Schneider Electric, Saint-Gobain, Thales, L'Oréal, Legrand, Michelin et TotalEnergies ont battu récemment leur record de valorisation boursière ou en sont très proches.

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