On ne pouvait s’attendre à autre chose face à un contexte de crise aigüe dans le secteur de la construction. Le neuf est gelé, avec une chute de presque 25% des mises en chantier par rapport à l’année précédente ; tandis que la rénovation peine à décoller à cause de l’illisibilité des programmes gouvernementaux.

Pour Thermador, cette conjoncture entraîne une diminution des ventes de 17.2% par rapport au premier trimestre 2023. Comme son voisin isérois Samse, le groupe fait le gros dos sans manquer de souligner son optimiste à plus long terme ; il est vrai qu’il n’en est pas à son premier coup de grisou, loin de là.

Véritable « chouchou » des investisseurs particuliers qu’il sait particulièrement bien traiter, Thermador a le mérite de soigner sa communication financière au moins aussi bien qu’il assure la gestion de ses affaires. Bon point ici, tant les deux ne vont hélas pas toujours de pair.

En la matière, la décennie qui s'achève fut exemplaire à tous les niveaux, avec un chiffre d’affaires et un profit annuels qui ont triplé sur la période, des acquisitions remarquablement bien intégrées, et une rentabilité maintenue à des niveaux très satisfaisants. 

Ce parcours lui a valu les honneurs — bien mérités — du marché, avec une valorisation qui oscillait autour de vingt fois les profits en moyenne. Cette dernière, on le voit, est retombée à un multiple de treize fois les profits. Le marché anticipe donc une conjoncture pénible sur les deux ou trois prochaines années. 

Du reste, on observe de manière très nette que la capitalisation boursière de Thermador a évolué ces deux dernières décennies entre un plancher de deux fois les capitaux propres et un plafond de trois fois ces derniers. 

Ce plancher — vers lequel l’action retombe puisqu’il correspond à un cours de €80 par action — n’a été enfoncé que deux fois en dix ans, au début de la pandémie et à l’automne dernier ; le cours s’était rapidement ressaisi à chaque fois.