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Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole montaient légèrement lundi, poussés par de nouvelles frappes ukrainiennes sur les infrastructures énergétiques russes, les investisseurs attendant cependant aussi des données clefs sur l'inflation aux Etats-Unis plus tard dans la semaine.

Vers 09H30 GMT (11H30 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 0,27% à 83,01 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, gagnait 0,35% à 78,53 dollars.

Les deux références mondiales du brut profitaient encore de plusieurs facteurs haussiers de la semaine dernière comme des tensions géopolitiques en Russie et en Ukraine.

"Les chiffres des exportations/importations chinoises, la baisse imprévue des stocks de pétrole brut (...) aux États-Unis et les nouveaux assauts ukrainiens contre les raffineries russes (ont) fait naître le spectre d'une demande croissante et d'une réduction de l'offre", commente Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

L'Ukraine a revendiqué lundi avoir frappé un terminal pétrolier et une sous-station électrique respectivement dans les régions de Belgorod et de Lipetsk, dans l'ouest de la Russie, non loin de la frontière ukrainienne.

Une nouvelle attaque de drone ukrainien avait également provoqué dans la nuit de samedi à dimanche un incendie à la raffinerie de Volgograd, dans le sud de la Russie, a déploré le gouverneur de la région éponyme, Andreï Botcharov.

Jeudi, l'Ukraine avait revendiqué une frappe contre une raffinerie russe dans la région du Bachkortostan, à une distance record de 1.200 kilomètres de sa frontière.

L'Ukraine, qui combat depuis plus de deux ans l'assaut russe, a intensifié depuis le début de l'année ses frappes sur des sites militaires et énergétiques russes, parfois très loin de sa frontière. Kiev dit agir en réponse aux frappes de l'armée russe contre des sites civils, à commencer par ses infrastructures énergétiques.

En parallèle, les frappes israéliennes se multiplient tôt lundi dans la bande de Gaza, visant en particulier la ville de Rafah (sud), peuplée à elle seule de 1,4 million de Palestiniens, en majorité déplacés par les bombardements et les combats.

"La rupture soudaine et décevante des pourparlers de trêve entre Israël et le Hamas a jeté de l'huile sur le feu et a signalé la réticence du premier ministre israélien à mettre fin à la guerre dans un avenir proche", souligne Tamas Varga.

Les gains du pétrole restent cependant tempérés par les déclarations de la présidente de l'antenne de Dallas de la Réserve fédérale américaine (Fed), Lorie Logan, prévenant qu'il était trop tôt pour envisager des réductions de taux.

Or, "des taux d'intérêt plus élevés ralentissent généralement l'activité économique, ce qui pourrait affaiblir la demande de pétrole", explique John Plassard, de Mirabaud.

"Les données sur l'inflation attendues cette semaine serviront indéniablement d'indicateur de l'action possible de la Fed", estime M. Varga.

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