Les pays de l'Union européenne ont bloqué mercredi, à un stade avancé, une proposition de loi obligeant les grandes entreprises de l'Union à vérifier que leurs chaînes d'approvisionnement ne recourent pas au travail forcé ou ne causent pas de dommages à l'environnement.

Une "majorité qualifiée" de 15 pays de l'UE représentant 65 % de la population de l'Union était nécessaire pour que la directive sur la diligence raisonnable en matière de développement durable des entreprises (CDDD) fasse l'objet d'un vote final au Parlement européen. On s'attendait à ce que les législateurs la soutiennent.

Mercredi, un nombre insuffisant d'envoyés des 27 pays de l'UE ont soutenu la loi pour qu'elle puisse être adoptée, l'opposition étant menée par les Libéraux démocrates d'Allemagne, qui font partie de la coalition tripartite au pouvoir et qui estiment que la directive alourdirait la bureaucratie pour les entreprises.

C'est la deuxième fois que la Belgique, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, tente d'obtenir le soutien d'un texte déjà approuvé par le Parlement européen. Au début du mois, elle l'a retiré de l'ordre du jour à la dernière minute, après que l'Allemagne et l'Italie eurent indiqué qu'elles s'abstiendraient.

Dans un message publié sur le réseau social X, la Belgique a déclaré qu'elle verrait s'il est possible de répondre aux préoccupations des membres de l'UE, en consultation avec le Parlement.

L'Allemagne, autrefois moteur de l'intégration européenne avec la France, a déjà critiqué une loi européenne visant à mettre fin aux ventes de voitures émettant du CO2 d'ici 2035, ainsi que les projets de l'UE visant à réduire les émissions des camions.

En vertu de la directive sur le développement durable, qui devrait entrer en vigueur en 2027, les grandes entreprises de l'Union européenne devraient identifier les cas de travail forcé ou de travail des enfants, ainsi que les dommages causés à l'environnement, tels que la déforestation, et y remédier dans leurs chaînes d'approvisionnement. (Reportage de Philip Blenkinsop, Charlotte Van Campenhout, édition d'Alexandra Hudson)