PARIS, 11 décembre (Reuters) - L'année 2020 devrait se caractériser par un rebond modéré mais réel de la croissance économique ainsi que par une pause de la part des grandes banques centrales, dit-on chez BlackRock.

"La croissance devrait rebondir grâce à des conditions financières favorables et les tensions commerciales ne devraient pas s'intensifier, même si elles demeureront à un niveau élevé", a déclaré mercredi Jean Boivin, directeur général du BlackRock Investment Institute, lors d'un point de presse à Paris.

Ce scénario est conforté par des indicateurs récents, en particulier le rapport mensuel de l'emploi aux Etats-Unis publié vendredi, a fait valoir cet ancien sous-gouverneur de la Banque du Canada.

"Nous sommes peu inquiets d'une récession à court terme, ce qui ne veut pas dire que le marché ne devra pas s'adapter à des changements structurels qui pourraient avoir davantage d'impact en 2020", a-t-il dit en citant notamment la montée des populismes et des inégalités, des politiques monétaires ayant atteint leurs limites et le phénomène de la mondialisation qui menace de s'inverser.

Si les banques centrales, et en particulier la Réserve fédérale, sont peu susceptibles d'assouplir davantage des politiques extrêmement accommodantes, la croissance devrait prendre le relais pour maintenir un environnement relativement favorable aux actifs risqués, pense le numéro un mondial de la gestion d'actifs, qui n'en recommande pas moins aux investisseurs de faire preuve de prudence.

Certains risques pourraient ainsi être sous-évalués par des marchés complaisants, notamment celui d'une possible remontée de l'inflation, même si elle devrait toutefois demeurer sous contrôle, selon Jean Boivin.

Dans ce contexte, BlackRock réduit son exposition à "neutre" sur les actions américaines et à "sous-pondérer" sur les actions européennes.

"Le Japon et les économies émergentes sont des endroits attrayants" dans l'univers des actions, a dit Jean Boivin.

Du côté de l'obligataire, BlacRock privilégie notamment la dette émergente, en particulier en monnaie locale, et les obligations d'entreprise à haut rendement ("high yield").

La spécialiste de la gestion indicielle sous-pondère en revanche la dette classée en catégorie investissement par les agences de notation ("investment grade") qui affichent des valorisations élevées et offrent peu de rendement.

LE POINT sur les perspectives de marché 2020 des gérants et analystes (Patrick Vignal, édité par Sophie Louet)