+4,5% pour Casino et +1,8% pour Carrefour dans les premiers échanges parisiens alors que le marché baisse. Une performance il faut bien le dire assez inattendue tant les spécialistes redoutaient ce second trimestre 2018 qui s'annonçait compliqué, à cause des bouleversements concurrentiels en France et des ratés des économies latino-américaines. Pourtant, Casino a brillé sur les deux tableaux. On savait déjà que GPA avait tiré son épingle du jeu au Brésil avec une croissance comparable de 4,7% en dépit d'une déflation de -2,8%. En France, le bilan du second trimestre est presque brillant, avec des progressions sur les segments clefs.

Retour de l'inflation

Les revenus ont dépassé le consensus de 1,1%, avec de solides performances qui ont dépassé les attentes "sur tous les formats et dans toutes les régions", note Bruno Monteyne, spécialiste ès-distribution chez Sanford Bernstein. Des chiffres qui permettent à Casino de confirmer ses prévisions annuelles, sur l'opérationnel comme sur le désendettement. "Toutes les initiatives déployées en France au cours des dernières années semblent commencer à porter leurs fruits", précise Monteyne, notamment la transition vers la vente en ligne pour le non-alimentaire avec la réduction en conséquence des espaces en magasins, le repositionnement prix, les investissements dans le commerce en ligne et le focus sur les formats premium et proximité. En plus, le mouvement est soutenu par le retour de l'inflation sur les prix alimentaires en France. Bernstein maintient pour l'heure sa recommandation "performance de marché" et son objectif de cours de 35 EUR.
 

Depuis le début de l'année, les deux distributeurs français cotés sont à la peine
 

Carrefour profite du pouvoir de traction, mais Casino a placé la barre assez haut : il faudra tenir la distance pour le groupe d'Alexandre Bompard, qui publiera ses propres performances le 26 juillet.