La tant attendue réunion de l’OPEP aura finalement été un non-évènement. Tous les membres du cartel pétrolier, y compris des pays hors-OPEP, dont la Russie, se sont mis d’accord pour prolonger de neuf mois les réductions de production, soit jusqu’à la fin de l’année 2018. A noter qu’un point d’étape sera réalisé dès le mois de juin. Pour autant, force est de reconnaître que l’extension des accords était largement anticipée par le marché. Seule petite satisfaction, la Libye et le Nigéria, jusqu’à présent exemptés de respecter les quotas de production, ont accepté de contribuer à l’accord en plafonnant leur production à leur plus haut niveau de 2017.

Reste une inconnue, et non des moindres, celle de l’évolution de la production des pétroles de schiste américains. Malgré un taux de déplétion élevé des différents plateaux d’extraction (inhérent à l’activité même de l’extraction par fracturation hydraulique), la production américaine s’établit à un niveau record depuis que les statistiques ont commencé à être compilées, de l’ordre de 9,71 millions de barils par jour (mbj). Ceci raisonne comme une évidence, la récente hausse des cours encourage les producteurs américains à mettre en activité d’autres forages, contrebalançant en partie les efforts de l’OPEP pour rééquilibrer le marché.

De ce fait, le bras de fer se poursuit. L’issue de ce combat déprendra incontestablement de la capacité des « shale oils » à trouver des financements pour maintenir un taux d’investissement suffisant pour garder ce cap. En attendant, les opérateurs scruteront de près les données relatives à l’évolution de l’offre, mais aussi de la demande.

D’un point de vue graphique, en unités de temps hebdomadaires, la progression des cours rencontre des difficultés de taille à l’approche de la zone des 64 USD. Le Brent a ainsi amorcé une phase de consolidation légitime, donnant lieu à des oscillations particulièrement bien travaillées entre 61 et 64 USD. Il ne fait guère de doute que la tendance primaire demeure haussière, mais on préfèrera attendre un pull-back en direction de la zone des 57-60 USD pour ouvrir des positions longues à bon compte.