Avec 25,7 % des voix aux élections législatives allemandes, devançant de moins de deux points la CDU-CSU, la victoire du chef de file du SPD, Olaf Scholz, promet de longues négociations. En effet, afin de former une coalition de gouvernement, le candidat socio-démocrate doit trouver 162 sièges supplémentaires au Parlement afin d’atteindre les 368 sièges, synonymes de majorité. Pour le moment le SPD ne dispose que de 206 places, une coalition est donc la seule issue possible.

Une nouvelle « GroKo » - surnom de l’alliance des deux grands partis : le SPD et la CDU/CSU -  ne sera pas possible pour ce mandat. Les chrétiens-démocrates (CDU) d’Armin Laschet n’ayant reçu que 24,1% des voix.

Et une alliance Rouge-Noir-Verts (SPD- Die Linke -Verts) ? Celle-ci semblait la plus probable, d’un point de vue de la proximité des programmes. Chacun de ces partis a à cœur de promouvoir la justice sociale, promeut une augmentation du salaire minimum, et souhaite s’attaquer à la crise climatique. Cependant, cette coalition est mathématiquement impossible car les 14,8% des Verts d’Annalena Baerbock et les 4,9% de la gauche radicale (Die Linke) ne permettent pas d’atteindre la majorité.

 

Angela Merkel, élections législatives
Dessin d'Amandine Victor

Dernière possibilité, la coalition «  Feu tricolore ». Celle-ci réunirait le SPD, les Verts et les libéraux du FPD. Avec une majorité avoisinant les 53%. De plus, elle serait, selon les sondages, la coalition préférée des électeurs allemands.

Quant au CDU, le parti d’Angela Merkel, qui au passage a réalisé son pire score historique, aucune coalition n’est véritablement  envisageable notamment à cause des divergences dans les programmes sur la neutralité carbone et la sortie du charbon. La CDU est donc quasiment hors-jeu.

Avec des scores aussi serrés, les négociations s’annoncent longues pour Olaf Scholz. Une coalition à trois est obligatoire pour que le chef de fil du SPD devienne chancelier avant la fin d’année. Dans ce méli mélo électoral au dénouement indécis, Angela Merkel pourra-t-elle quitter le gouvernement avant les fêtes de fin d’années et profiter de sa retraite ?