Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative lundi. Mis sous pression par Nestlé, dont le titre était traité hors dividende, le SMI a encore accentué ses pertes, Roche et Novartis ayant eux aussi perdu du terrain. Il a toutefois terminé assez nettement au-dessus de la barre des 8700 points sous laquelle il avait chuté dans l'après-midi.

A New York, Wall Street gagnait du terrain en début de séance, à l'orée d'une semaine qui sera marquée par les résultats d'entreprises qui devraient, du moins temporairement, éclipser les inquiétudes autour des conflits géopolitiques.

"Les frappes menées par les Etats-Unis contre la Syrie ont finalement été interprétées par les marchés comme un non-événement", dans la mesure où elles sont restées limitées et ne seront a priori pas renouvelées dans l'immédiat, selon un analyste de Forex.com. "Les investisseurs restent sur leurs gardes face à une éventuelle montée des tensions entre la Russie et les pays occidentaux", mais pour l'instant Moscou "n'a pas riposté".

"Les investisseurs vont donc pouvoir se concentrer sur la suite de la publication des résultats des entreprises américaines", ont estimé les analystes de Mirabaud Securities Genève. Les prévisions des analystes sont cependant "très élevées" et un "tout petit accro sera immédiatement sanctionné", ont-ils averti.

Sur le front économique, l'indice des prix à la production et à l'importation a diminué de 0,2% en rythme mensuel en mars, selon l'OFS. En comparaison annuelle, le niveau des prix a augmenté de 2,0%.

Aux Etats-Unis, les ventes au détail ont rebondi plus que prévu en mars. L'indice des ventes des détaillants et restaurants a augmenté de 0,6%, dopé par les ventes automobiles, en données corrigées des variations saisonnières, alors que les analystes misaient sur un rebond de 0,4%.

L'activité manufacturière dans la région de New York a ralenti sa progression en avril, décevant les attentes des analystes. L'indice a régressé de sept points, mais est resté largement en territoire positif à 15,8 indiquant que l'économie continue de progresser même si c'est à un rythme plus lent.

Les entreprises manufacturières et de distribution ont continué de renflouer leurs stocks en février. En données corrigées des variations saisonnières, la valeur des marchandises emmagasinées par ces entreprises s'est élevée à 1928,8 milliards de dollars, en hausse de 0,6% comme en janvier. Sur un an, les stocks, qui entrent dans le calcul du Produit intérieur brut (PIB), ont progressé de 4%.

Le SMI a fini sur un recul de 0,57% à 8726,54 points, avec un plus bas à 8689,61 et un plus haut à 8771,04. Le SLI a cédé 0,29% à 1436,90 point et le SPI a grignoté 0,06% à 10'301,63 points. Sur les trente valeurs vedettes, 17 ont reculé, onze avancé et deux ont fini inchangés (Bâloise et Kühne+Nagel).

Nestlé (-2,4% ou 1,84 franc) a clairement pesé sur l'indice vedette. Le poids lourd de la cote était négocié ce lundi hors dividende de 2,35 francs suisses par action.

Parmi les autres perdants, on relève Novartis et Logitech (chacun -0,5%) ainsi que Credit Suisse et Givaudan (chacun -0,4%). Goldman Sachs a réduit l'objectif de cours de Givaudan et a confirmé "neutral" après les chiffres trimestriels de la semaine passée.

Novartis a constaté chez les patients cardiaques présentant une fraction d'éjection réduite et traités avec l'Entresto une moindre réduction des fonctions rénales que chez les individus recevant le traitement standard. Un rabotage cosmétique d'objectif de cours par Berenberg ne semblait pas affecter le titre dans l'immédiat. Roche a perdu 0,3%.

Adecco (-0,1%) entend racheter le spécialiste de la formation continue General Assembly, valorisant la société américaine à 412,5 millions de dollars. Credit Suisse a parallèlement réduit l'objectif de cours et a confirmé "outperform". L'analyste anticipe des effets de changes négatifs sur la période 2018-2020, mais il prévoit aussi une croissance robuste du mastodonte du travail temporaire sur le Vieux continent.

Sika (-0,3%) dévoilera ses résultats trimestriels mardi.

Dans le haut du tableau, on trouve Vifor (+0,7%), Dufry et Zurich (chacun +0,5%).

Sur le marché élargi, les autorités américaines ont accordé à Sulzer (-1,5%) une deuxième licence, "levant de manière explicite le gel des avoirs encore bloqués". Cette licence marque définitivement le "retour à la normale". Cette annonce est positive, a commenté la BC de Zurich, qui a salué le fait que le groupe de Winterthour a recouvré toute son opérabilité dans la première économie mondiale.

Wisekey (+4,7%) a sensiblement réduit ses pertes l'année dernière, autant au niveau opérationnel que net.

Romande Energie (-0,4%) a pour sa part connu un exercice 2017 difficile, marqué par le recul des recettes et surtout de la performance opérationnelle, en raison notamment de la baisse des tarifs de l'électricité, de la consommation et de l'impact des conditions météorologiques sur la production d'énergie.

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