Zurich (awp) - La Bourse suisse a connu une séance de montagnes russes. Le SMI a en effet alterné les passages entre le rouge et le vert dans une fourchette d'une centaine de points durant toute la journée, pour terminer en recul. Les données sur l'emploi américain n'ont pas provoqué de grosses variations des cours.

A New York, Wall Street cédait un peu de terrain en matinée après avoir hésité à l'ouverture. Les chiffres de l'emploi américain ont officialisé les premiers effets de la crise sanitaire qui paralyse une bonne partie de l'économie mondiale depuis plusieurs semaines. Le taux de chômage, qui était tombé en février à 3,5%, le niveau le plus bas en 50 ans, est brutalement remonté à 4,4% et l'économie a détruit 701'000 emplois, le plus gros nombre depuis mars 2009, en pleine crise financière.

Et l'addition devrait s'alourdir puisque le rapport n'inclut pas les deux dernières semaines, qui ont vu près de 10 millions de nouveaux demandeurs d'allocations chômages. "La situation sur l'emploi semble donc plus inquiétante que préalablement suggérée si on s'accorde pour affirmer que le pic du coronavirus est loin d'être atteint aux Etats-Unis", a commenté John Plassard de Mirabaud Securities.

Le SMI a fini en baisse de 0,31% à 9242,44 points, avec un plus bas à 9219,10 points et un plus haut à 9309,87 points. Sur la semaine, l'indice vedette de SIX a gagné 2,7%. Le SLI a cédé 0,82% à 1326,09 points et le SPI a gagné 0,17% à 11'291,96 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 17 ont reculé, 12 avancé et Roche a terminé stable.

Le podium du jour est composé de Lonza (+2,7%), Logitech et Alcon (chacun +1,7%) et Sika (+1,4%).

Nestlé (+1,3%) et Novartis (+1,1%) ont fini dans le haut du tableau. Bank of America a abaissé l'objectif de cours de Nestlé tout en maintenant "buy". L'industrie agroalimentaire devrait profiter de la crise sanitaire liée au coronavirus. Nestlé réalise toutefois un quart de ses recettes dans des produits de qualité supérieure. L'effet risque donc d'être moins prononcé. Le géant veveysan devrait disposer d'une marge de manoeuvre suffisante pour garantir ses liquidités à court terme.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Novartis a indiqué qu'il préparait une étude clinique sur Jakavi (ruxolitinib) sur des patients présentant un choc cytokinique lié au Covid-19. Ce type de surréaction immunitaire peut résulter d'une infection par le coronavirus et est susceptible de contribuer à la détresse respiratoire des patients. Le géant bâlois réservera par ailleurs à la Suisse la primeur en Europe pour des dons en hydroxychloroquine via sa filiale Sandoz. Cet antipaludique sera distribué gratuitement par le groupe rhénan, afin d'apporter un soutien à la lutte contre la pandémie de Covid-19.

Aux bancaires, Julius Bär (+1,1%) a fini en vert, alors que Credit Suisse (-1,1%) et UBS (-1,5%) ont perdu du terrain.

La volatile AMS (-11,3%) a terminé lanterne rouge, derrière Zurich Insurance (-9,0% ou 30 francs suisses) et Sonova (-4,3%). L'action Zurich était traitée ce jour hors dividende de 20 francs suisses.

AMS a finalisé son augmentation de capital destinée à financer partiellement l'acquisition de l'éclairagiste allemand Osram. Le fabricant autrichien de capteurs affirme avoir levé 1,75 milliard de francs suisses, sur les 4,6 milliards requis pour la transaction.

Mainfirst a abaissé l'objectif de cours de Richemont (-1,7%) et confirmé "hold". Les analystes ont revu leur copie à l'aune de la crise du coronavirus. Leur scénario de base pour 2020 table sur une baisse moyenne de 15% du chiffre d'affaires pour la branche. Ils ont abaissé leurs estimations EPS de 30% jusqu'en 2022.

Ce même Mainfirst a abaissé l'objectif de Swatch (-3,1%) et confirmé "hold" pour les mêmes raisons.

Sur le marché élargi, Cosmo (+1,4%) a creusé sa perte en 2019, mais a laissé entrevoir un retour aux chiffres noirs en 2020, grâce à une future homologation d'un de ses produits aux Etats-Unis. La firme milanaise a assuré que ses affaires ne sont pas affectées par la crise sanitaire provoquée par le coronavirus.

Le groupe st-gallois VAT (+%) a un nouveau directeur opérationnel en la personne de Thomas Berden, qui prendra ses fonctions le 1er octobre et intégrera dans la foulée la direction générale du fabricant de soupapes à vides.

L'exploitant d'espaces publicitaires APG/SGA (-8,2%) propose à son assemblée générale ordinaire du 14 mai de renoncer au dividende de 11 francs suisses initialement proposé au titre de 2019. La pandémie de coronavirus et surtout les contremesures adoptées par les autorités pour en freiner la progression entraînent d'importantes pertes de revenus, a expliqué le groupe.

rp/al