Rio de Janeiro (awp/afp) - L'inflation au Brésil a progressé de 1,01% en février, au plus haut depuis 2015 pour ce mois de l'année, portant à 10,54% la hausse des prix sur un an, a indiqué l'institut national de statistiques (IBGE).

Cette progression sur un mois, la plus forte depuis octobre dernier, est supérieure aux attentes du marché qui tablaient sur un taux de 0,89%, selon l'enquête Focus de la Banque centrale. En janvier, l'inflation avait atteint 0,54% sur un mois et 10,38% sur un an.

Cette hausse intervient dans le contexte de poussée des prix sur les marchés internationaux après l'invasion de l'Ukraine par la Russie et "tous les groupes de produits et services étudiés ont connu des augmentations en février", a expliqué l'IBGE dans un communiqué.

Si les prix des produits alimentaires et boissons ont augmenté de 1,28%, en revanche ceux des carburants, moteur de l'inflation en 2021, ont baissé pour le troisième mois consécutif au Brésil, avec toutefois une augmentation pour le diesel (1,65%).

Mais la tendance va s'inverser. Jeudi, la compagnie pétrolière d'Etat Petrobras, principal acteur du marché brésilien, a annoncé des hausses importantes des prix de l'essence (18,8%) et du diesel (24,9%).

Les institutions financières et les économistes consultés dans l'enquête de la banque centrale prévoient encore une inflation de 5,65% jusqu'à la fin de l'année, dépassant ainsi pour la deuxième année consécutive l'objectif de l'autorité monétaire compris entre 2 et 5%.

Plusieurs spécialistes estiment cependant que la hausse des prix du carburant aura un impact sur le prix du transport des marchandises et pourrait porter ce chiffre à 7,5%.

Dans ce contexte inflationniste, le comité de politique monétaire de la banque centrale pourrait encore se déterminer pour un nouveau relèvement des taux d'intérêt, déjà portés à 10,75% après une huitième hausse consécutive. La prévision de croissance pour 2022 s'est effondrée, à 0,42%, loin des 4,6% de 2021.

Tous ces mauvais chiffres n'arrangent pas les affaires du président Jair Bolsonaro à sept mois de la présidentielle à laquelle il compte se représenter.

afp/fr