Londres (awp/afp) - Le groupe britannique de cinémas en faillite Cineworld dévissait de près de 30% lundi à la Bourse de Londres, après avoir annoncé un prochain placement en redressement judiciaire au Royaume-Uni de sa maison-mère, dont les actifs seront transférés à ses créanciers.

Le groupe, plombé par 8,8 milliards de dollars de dette selon des chiffres arrêtés à fin juin 2022, confirme ainsi que son plan de redressement ne laissera qu'une coquille vide à ses actionnaires, après avoir prévenu à plusieurs reprises de lourdes pertes pour ces derniers.

Cineworld perdait lundi vers 11H15 GMT à la Bourse de Londres 28,89% à 0,52 pence - mais il ne valait déjà quasiment plus rien: le titre, coté à 22 pence il y a un an, avait perdu depuis presque toute sa valeur.

Le conseil d'administration devrait déposer en juillet une demande de nomination d'administrateurs judiciaires au Royaume-Uni, mais cette procédure ne s'appliquera qu'au groupe et pas à ses filiales "qui continueront à fonctionner comme d'habitude sans interruption", selon le communiqué de Cineworld lundi.

De fait, "la quasi-totalité des actifs" de la maison-mère seront confiés à l'une des filiales du groupe, Crown UK Holdco Limited, dont la propriété changera ensuite de main: elle sera transférée à une société nouvellement constituée et contrôlée par les créanciers du groupe.

Lorsque le placement en redressement judiciaire sera acté, les actions du groupe seront suspendues puis retirées de la Bourse de Londres.

Cineworld a eu du mal à rebondir après la pandémie de Covid-19 et les longues fermetures des salles. Mais il a aussi pâti d'une frénésie d'acquisitions qui l'ont amené à accumuler des montagnes de dettes, pour payer notamment l'achat de la chaîne américaine Regal.

Le groupe a déposé le bilan début septembre aux Etats-Unis et négociait depuis avec ses principaux créanciers pour mettre en place un plan de réorganisation. Il a renoncé à un processus de mise en vente du groupe qu'il avait mené en parallèle.

Le groupe avait annoncé début avril un accord avec ses plus gros créanciers, qui se sont vus promettre des parts dans le groupe réorganisé en échange d'une réduction de la dette d'environ 4,53 milliards de dollars et 2,26 milliards de dollars de nouveaux financements.

Le groupe, après restructuration, espère sortir de la procédure de faillite aux Etats-Unis le mois prochain.

Cineworld, qui devrait ressortir largement amaigri de la procédure de faillite, gérait jusqu'alors plus de 9.000 écrans sur 751 sites dans 10 pays, notamment sous les marques Cineworld et Picturehouse au Royaume-Uni et en Irlande ou encore Regal Cinemas aux États-Unis.

afp/rp