Un appétit sans fin. Inutile de rappeler le poids de la Chine dans les échanges agroalimentaires. La Chine est devenue le premier importateur mondial de produits agricoles en 2019, un basculement qui soulève de nombreuses questions, notamment celle de la dépendance de Pékin aux disponibilités mondiales. De la viande de porc au soja, en passant par les produits laitiers, les importations chinoises n’ont cessé de progresser depuis 2008. En revanche, ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est le maïs, dont le cours a doublé à Chicago en moins d’un an en raison d’une demande chinoise "hallucinante" et je pèse mes mots.

Les prix du maïs ont été poussés à la hausse à cause des énormes achats de la Chine, qui s’expliquent par différents facteurs : hausse des prix intérieurs qui rendent les importations attractives, nécessité de reconstituer les stocks nationaux et croissance de la demande d’aliments pour animaux avec la reconstruction du secteur porcin, qui se remet progressivement de la peste porcine africaine. 

Par conséquent, les importations chinoises devraient atteindre un niveau record selon les estimations du Bureau des Affaires agricoles de Pékin, à 28 millions de tonnes pour la saison 2020-2021. Il s’agit d’un saut exceptionnel par rapport aux données enregistrées et compilées par le Département de l’Agriculture des Etats-Unis (USDA) depuis 1960.

Importations chinoises de maïs par an – source : USDA (1960-2019), USDA Beijing attache (prévision 2020)

Le palladium avance plein pot. Au sein du compartiment des métaux précieux, l’or n’est plus vraiment la star. Certes, la relique barbare a repris de la hauteur dernièrement grâce à la stabilisation des rendements obligataires, mais rien n’y fait, elle se fait voler la vedette par le palladium, qui lui, atteint de nouveaux sommets.

Le palladium progresse ainsi de près de 13% cette année et s’échange autour de 2830 USD l’once. L'engorgement de deux mines sibériennes du géant russe Norilsk Nickel a soulevé des inquiétudes sur l’offre, tandis que la demande reste importante en raison de la reprise du marché automobile mondial. 

Cours du palladium (données mensuelles) – source : Zonebourse

Des prix insoutenables ? Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, mais les prix du bois si. Son cours a atteint de nouveaux sommets, probablement au-delà des prévisions les plus optimistes à 1300 USD les mille planches. Je ne reviendrai pas sur les causes de cette frénésie, que vous pouvez retrouver dans cette même rubrique (Edito des Commo : Le bois flambe, le nickel brille) ou encore dans les Convictions 2021 de Zonebourse.

Le prix du bois de construction a ainsi pratiquement triplé depuis début 2020, synonyme d’une véritable aubaine pour les grandes compagnies forestières comme West fraser Timber. Mais ne nous y méprenons pas, ces prix devraient permettre à l’offre de progressivement s’ajuster à la demande, réduisant par conséquent l’ampleur des perturbations d’approvisionnement. 

Cours du bois de construction (données hebdomadaires) – source : Zonebourse