Le 11 septembre est une date à forte charge émotionnelle. Surtout depuis 2001 et la série d'attaques terroristes qui avaient frappé les Etats-Unis. C'est aussi la date du coup d'Etat militaire au Chili, il y a 50 ans jour pour jour. Ces événements, qui ont façonné le monde dans lequel nous vivons, nous rappellent que les soubresauts de l'Histoire créent régulièrement des situations inattendues, ou impréparées, qui changent les règles du jeu. L'invasion de l'Ukraine par la Russie en fait évidemment partie, avec des conséquences dont la portée n'est pas encore connue, mais dont les répercussions immédiates sur notre quotidien, par exemple via l'explosion du prix de l'énergie, sont douloureusement visibles.

Le conflit russo-ukrainien a fait partie des problématiques abordées ce weekend par le G20 en Inde, parmi d'autres sujets. Les pays présents sont parvenus à une déclaration commune qui, comme souvent, a frustré les uns et satisfait les autres. Il a surtout montré le renforcement du poids des grands pays du sud et de l'est.

Le sommet n'aura que peu d'impact sur les marchés financiers, qui ont d'autres centres d'attention actuellement. La semaine dernière, les bourses mondiales ont, à de rares exceptions près, perdu du terrain, même si la séance de vendredi a généralement été marquée par un rebond. Les préoccupations du moment sont toujours monétaires : les banques centrales et leurs politiques de taux élevés pour combattre l'inflation vont-elles gagner la bataille avant de créer de trop gros dommages économiques ? Les marchés actions pensent toujours que oui, mais jouent à se faire peur à chaque signal laissant penser que les tours de vis haussiers pourraient continuer.

La Fed fera le point la semaine prochaine sur sa politique. En attendant, les banquiers centraux américains sont entrés dans la période de silence imposé qui précède chaque réunion, histoire de faire taire la cacophonie ambiante. C'est la BCE qui tirera la première dès jeudi. Les économistes sont toujours très partagés entre une hausse de taux et un statu quo, mais le camp du relèvement a marqué des points depuis quelques jours. Pour autant, l'issue de la réunion est particulièrement indécise, plus que d'habitude en tout cas.

Les banques centrales asiatiques ne sont pas en reste : c'est même elles qui assurent le show ce lundi matin. En Chine, la PBoC a contribué à faire rebondir le yuan, qui végétait sur des planchers de 16 ans. La banque centrale a en effet fixé le point médian officiel de change le plus en décalage avec les attentes du marché jamais enregistré. Ecrit comme ça, ça n'a pas l'air bien passionnant, mais c'est un signal important pour une institution qui sort rarement du cadre.

En parallèle, le gouverneur de la banque du Japon, en poste depuis quelques mois, a jeté un pavé dans la mare en estimant que la BoJ pourrait sortir des taux négatifs d'ici la fin de l'année. Dans un entretien à Yomiuri, Kazuo Ueda a toutefois souligné que l'ère de la politique accommodante n'est pas révolue, histoire de ménager la chèvre et le chou. Mais le message est passé et le yen a fortement rebondi face au dollar. Des gens plus au fait que moi des us et coutumes de la banque centrale japonaise supputent que cette prise de position décalée par rapport au discours habituel pourrait servir à éviter une énième intervention de la BoJ sur le marché des changes pour soutenir le yen. En tout état de cause, le calendrier de retour à une politique monétaire moins exotique est en avance sur ce que le marché attendait.

Après ce long laïus sur les banques centrales, il me faut ajouter que l'agenda macroéconomique de la semaine sera encore bien fourni avec beaucoup de données aux Etats-Unis : prix à la consommation d'août (13 septembre) puis prix à la production et ventes de détail (14 septembre), pour terminer sur les indices Empire State et de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan (15 septembre). Les investisseurs suivront aussi de près la production industrielle et les ventes de détail en Chine (dans la nuit de jeudi à vendredi), histoire de voir si le patient va mieux. Au cours du weekend, Pékin a fait état d'une inflation annuelle de 0,1% en août, proche des attentes, pendant que les prix à la production poursuivraient leur glissade (-3% sur un an). Manifestement, l'ancien Empire du Milieu n'est pas encore en phase de reprise économique marquée.

Encore un peu de macro quand même avec des doutes sur le consommateur américain. Je vois quelques alertes clignoter sur ce point dans la presse financière. Vendredi, les chiffres du crédit à la consommation outre-Atlantique, généralement une statistique de seconde zone, ont fortement corrigé. Des économistes se demandent si les ménages ne sont pas en train de s'essouffler : après avoir grignoté leurs économies puis leurs capacités de crédit pour maintenir un niveau élevé de consommation, seraient-ils fragilisés ? Une enquête menée par Bloomberg, qui trône en une du site internet du média financier, évoque elle aussi cette question par le prisme des investisseurs. Sous le titre "Le tout-puissant consommateur américain est sur le point de se heurter à un mur, selon les investisseurs", Bloomberg révèle que les financiers craignent un trou d'air de consommation à partir du début de l'année 2024, sous l'effet de la baisse des ressources d'épargne consécutives au Covid et de la hausse des coûts d'emprunt. A surveiller donc, surtout si la Fed est contrainte de maintenir ses taux élevés, voire de les monter encore. Décidément, les banques centrales restent au centre du jeu.

En Asie Pacifique ce matin, la semaine démarre dans le désordre. Le Nikkei 225 perd 0,5% à Tokyo pendant que le KOSPI gagne 0,3% à Séoul, l'ASX200 environ 0,4% à Sydney et le SENSEX est à +0,5% en Inde. En Chine, si Shanghai prend 1%, Hong Kong rend -0,8%. Les indicateurs avancés européens sont modérément haussiers. Le CAC40 démarre la séance en hausse de 0,5% à 7279 points. Le SMI gagne 0,2% à 10 975 points.

Les temps forts économiques du jour

Il n'y aura pas d'indicateur macroéconomique majeur aujourd'hui. Tout l'agenda ici.

L'euro se stabilise autour de 1,0725 USD. L'once d'or s'échange autour de 1923 USD. Le pétrole est stable, avec un Brent de Mer du Nord à 90,39 USD le baril et un brut léger américain WTI à 86,55 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans remonte à 4,29%. Le bitcoin remonte à 25 750 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Ageas : JP Morgan passe de souspondérer à neutre avec un objectif de cours relevé de 40 à 42 EUR.
  • Alfa Laval : Citi passe d'achat à neutre avec un objectif de cours réduit de 458 à 400 SEK.
  • Assa Abloy : HSBC maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 305 à 290 SEK.
  • Atlas Copco : HSBC maintient sa recommandation conserver avec un objectif de cours réduit de 150 SEK à 140 SEK.
  • Berkeley : Citi maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit à 4131 à 4111 GBX.
  • Betsson : ABG Sundal Collier maintient sa recommandation conserver avec un objectif de cours relevé de 125 SEK à 130 SEK.
  • Cellnex : Jefferies maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 49 à 46 EUR.
  • Crest Nicholson : Deutsche Bank maintient sa recommandation conserver avec un objectif de cours réduit de 243 GBX à 203 GBX.
  • Deutsche Euroshop : Baader Helvea passe d'alléger à conserver avec un objectif de cours réduit de 23 à 21,50 EUR.
  • Electrolux : Citi passe de vendre à neutre en visant 120 SEK.
  • InPost : Erste Group maintient sa recommandation accumuler avec un objectif de cours relevé de 10,63 à 14 EUR.
  • JCDecaux : Oddo BHF passe de neutre à surperformance avec un objectif de cours relevé de 33 à 38 EUR.
  • Kaufman & Broad : CIC Market Solutions maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours relevé de 33 à 34 EUR.
  • Kone : HSBC maintient sa recommandation conserver avec un objectif de cours réduit de 52 à 44 EUR.
  • Legrand : HSBC maintient sa recommandation conserver avec un objectif de cours réduit de 85 à 84 EUR. Citi passe de neutre à vendre en visant 82 EUR.
  • Orsted : HSBC reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 760 à 600 DKK.
  • Partners Group : Morgan Stanley maintient sa recommandation pondération en ligne avec un objectif de cours relevé de 1054 CHF à 1118 CHF.
  • Rubis : BNP Paribas Exane maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 29 à 23 EUR.
  • Schneider Electric : HSBC maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours relevé de 180 à 185 EUR.
  • Siemens : Barclays reprend le suivi à souspondérer en visant 122 EUR.
  • Solaria Energia : JB Capital passe de neutre à acheter en visant 18,50 EUR.
  • UBS Group : Bank Vontobel maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours relevé de 22 à 26 CHF.
  • Veolia Environnement : AlphaValue maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 40,50 à 39,60 EUR.
  • Vestas : HSBC passe d'alléger à conserver en visant 165 DKK.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Société Générale et Brookfield lancent un fonds de dette privée.
  • Stellantis propose 14,5% d'augmentation aux travailleurs horaires américains, mais l'UAW a repoussé l'offre.
  • Veolia lance un plan d'actionnariat salarié.
  • Bic présente sa nouvelle stratégie de moyen terme.
  • Boris Derichebourg (président de Derichebourg Multiservices et directeur des opérations d'Elior) nommé PDG d'Elior France.
  • Sylvain Laurent devient président du conseil d'administration d'Hopium.
  • Elles ont publié / Elles doivent publier : SES-imagotag, Séché Environnement, Delfingen, Cogra, Lanson

Dans le vaste monde

Annonces importantes (et moins importantes)

  • L'introduction en bourse d'Arm par SoftBank est sursouscrite six fois, selon plusieurs sources, ce qui pourrait aboutir à un relèvement de la fourchette de prix.
  • Covestro entame des négociations pour une reprise par Adnoc, après les rumeurs d'offre de rachat à 60 EUR.
  • BMW s'apprête à investir des millions dans son usine Mini d'Oxford.
  • Meta Platforms développerait une nouvelle IA plus puissante, selon le WSJ.
  • Le nouveau patron de Roche n'écarte pas de nouvelles acquisitions.
  • Sandoz (Novartis) envisage de lancer une version générique de l'anti-inflammatoire Stelara de Johnson & Johnson.
  • Alibaba a annoncé dimanche que Daniel Zhang allait quitter ses fonctions de président et de directeur général de l'activité "cloud".
  • Barclays prévoit des centaines de suppressions d'emplois dans ses unités de trading et de banque d'investissement.
  • Vietnam Air serait proche de commander au moins 50 B737MAX à Boeing.
  • Exor, propriétaire de la Juventus, envisage de céder le club de Serie A, rapporte lundi le quotidien italien Il Giornale.
  • Le médicament de GSK contre un cancer du sang rare est accepté pour examen au Japon.
  • Les actions Burford Capital une nouvelle fois dopées par l'issue du contentieux entre Petersen et le gouvernement argentin.
  • Walmart envisagerait de prendre le contrôle de Chenmed, selon Bloomberg.
  • Vistry va lancer un programme de rachat d'actions de 55 M£.
  • The Restaurant Group est en "discussions avancées" avec Big Table Group concernant la cession potentielle de ses activités de loisirs.
  • Les principales publications du jour : Oracle CorporationSéché EnvironnementSES-imagotagSarantisShoei FoodsPou ChenPharmanutraAntares VisionHgCapital TrustTout l'agenda ici.

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