Le détaillant de mode en ligne prévoit d'informer l'autorité chinoise de régulation des marchés financiers du changement de lieu de l'introduction en bourse et de déposer un dossier auprès du London Stock Exchange (LSE) dès ce mois-ci, a déclaré l'une d'entre elles.
Shein, qui, selon l'une des sources, a été évaluée à 66 milliards de dollars lors d'une levée de fonds l'année dernière, a commencé à travailler avec les équipes londoniennes de ses conseillers financiers et juridiques pour étudier la possibilité d'une cotation à la Bourse de Londres au début de l'année, ont déclaré la source et une autre personne au courant de l'affaire.
L'entreprise de mode fondée en Chine a également contacté des gestionnaires de fonds basés à Londres pour des réunions de présentation avant l'introduction en bourse prévue, a déclaré une autre source ayant une connaissance directe de l'affaire.
Shein et le LSE se sont refusés à tout commentaire. La CSRC n'a pas répondu à une demande de commentaire.
Shein a déposé confidentiellement une demande d'introduction en bourse auprès de la Securities and Exchange Commission des États-Unis en novembre, et a approché la China Securities Regulatory Commission (CSRC) pour obtenir l'accord de Pékin le même mois, ont indiqué des sources.
Le projet d'introduction en bourse aux États-Unis est toujours officiellement sur la table, mais la société basée à Singapour s'est efforcée de franchir les obstacles réglementaires tant aux États-Unis qu'en Chine, au milieu des critiques des législateurs américains sur les allégations de mauvaises pratiques en matière de travail et des poursuites judiciaires engagées par des concurrents.
Au début de l'année, la CSRC a informé Shein qu'elle ne recommanderait pas une introduction en bourse aux États-Unis en raison des problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement de l'entreprise, a déclaré une source distincte.
Bien que Shein se prépare actuellement à une introduction en bourse à Londres, elle préfère toujours New York comme lieu de cotation et prévoit de maintenir sa demande auprès de la SEC au cas où les régulateurs américains changeraient d'avis, a déclaré la deuxième source.
L'entreprise pourrait également procéder à une cotation secondaire à New York après son introduction en bourse à Londres lorsqu'elle jugera le climat politique américain plus favorable, a ajouté la deuxième source.
En février, le sénateur républicain Marco Rubio a demandé à la SEC de bloquer l'offre de Shein de s'introduire en bourse à New York, à moins que le détaillant en ligne ne fournisse des informations supplémentaires sur ses activités commerciales et sur "les risques sérieux liés à la conduite des affaires" en Chine.
L'entreprise a dû faire face à un examen plus sévère que prévu de la part des régulateurs américains en cette année électorale. Signe de la nature délicate du processus de demande, la SEC n'a pas encore avancé le dossier d'introduction en bourse de Shein, ont déclaré les deux sources.
La SEC n'a pas répondu à une demande de commentaire.
Selon la première source et une autre source, le projet de Shein d'informer l'autorité de réglementation chinoise de l'introduction en bourse à Londres serait soumis à l'approbation de Pékin en vertu des nouvelles règles de cotation applicables aux entreprises chinoises qui s'introduisent en bourse à l'étranger.
L'introduction en bourse, si elle se concrétise, pourrait être l'une des plus importantes au niveau mondial cette année, selon certaines sources.
Pour Londres, elle pourrait marquer un tournant après que des entreprises telles que le concepteur britannique de puces Arm ont choisi de s'inscrire à la cote de New York pour rechercher des liquidités plus abondantes. Depuis le début de l'année, il n'y a eu que quatre introductions en bourse au Royaume-Uni sur plus de 30 en Europe.
Sky News a rapporté en décembre, en citant des sources, que le président de Shein, Donald Tang, avait rencontré des dirigeants de la bourse et d'autres acteurs de l'économie britannique lors d'une visite à Londres ce mois-là.
