Aux Etats-Unis, la FED a validé une quatrième hausse de taux en 2018 mais a révisé en baisse ses prévisions de croissance et d'inflation. En conséquence, les argentiers de l'Oncle Sam tablent désormais sur seulement 2 hausses de taux en 2019 contre trois auparavant.

Cela n'a pas empêché Donald Trump de s'ingérer une nouvelle fois dans la politique monétaire de la première puissance mondiale en accusant la FED de ne pas comprendre les enjeux des guerres commerciales ou encore de ne pas suffisamment sentir le marché. Des rumeurs sur un limogeage de Jerome Powell, déjà démenties, ont même circulé.

Le président américain a par ailleurs refusé de valider un projet de loi budgétaire provisoire, menant le pays à un nouveau shutdown, soit la fermeture partielle des administrations fédérales, depuis le 21 décembre dernier. Le pensionnaire de la Maison-Blanche ne voit actuellement toujours pas d'issue possible à un tel blocage tant que le financement d'un mur à la frontière mexicaine, l'une de ses promesses de campagne et l'équivalent de 5 milliards de dollars, n'est pas accepté par l'opposition démocrate. Celle-ci prendra le contrôle de la Chambre des représentants du Congrès le 3 janvier suite aux dernières élections de mi-mandat.

En Europe, un accord avec l'Italie sur une économie budgétaire de 10,25 milliards d'euros permise par le report de la réforme des retraites et du revenu de citoyenneté éloigne la perspective de sanctions contre la troisième économie de l'Union monétaire.

Du côté du Royaume-Uni, alors que le flux d’actualités autour du Brexit s’est fait moins intense dans l’attente d’un vote du Parlement prévu en janvier, la Banque d’Angleterre a entériné un statu quo attendu en évoquant les incertitudes « considérables » autour de la sortie de l’UE.

Enfin au Japon la banque centrale a maintenu un taux directeur négatif tout en prenant acte d'une augmentation des risques pour l'économie mondiale, renforçant ainsi la probabilité qu'elle augmente son soutien à terme plutôt qu'elle ne le réduise.

Graphiquement, l’Euro profite de la faiblesse du billet vert et de l’accord avec l’Italie pour prendre ses distances avec ses récents points bas et menacer à nouveau sa résistance à 1.1476 USD. Ses moyennes mobiles à 20 et 50 jours se redressent et 2/3 des investisseurs particuliers sont vendeurs de la paire.

De la même façon, le Pound bénéficie des déboires du Dollar et d’une pause dans les développements autour du Brexit pour trouver un peu d’élan depuis ses points bas annuels et regagner deux figures en quinze jours. Les positions retail sont équilibrées.

Le Franc reste de son côté vigoureux dans un contexte de volatilité boursière manifeste mais un support à 1.1192 CHF pour un Euro semble particulièrement solide et très probablement défendu par la BNS qui ne cache pas la possibilité qu’elle intervienne ponctuellement sur les changes. Les positions des traders particuliers sont équilibrées sur EUR/CHF.

Enfin, le Yen s’offre le meilleur score des deux dernières semaines, profitant largement de son statut de valeur refuge dans un contexte de dégagements sur la devise américaine. La paire USD/JPY accélère à la baisse, perdant 300 points en quelques séances tandis qu’un support psychologique à 110 JPY menace désormais de céder.