DUBAI, 27 septembre (Reuters) - Les manifestations en Iran en réaction à la mort de Mahsa Amini, après son arrestation par la police des moeurs, se poursuivaient mardi dans une dizaine de villes du pays, selon les médias d'État et des publications sur les réseaux sociaux.

Malgré un bilan de plus en plus lourd et une forte répression de la part des autorités, des manifestant continuent d'appeler au renversement des autorités religieuses dans des vidéos postées sur Twitter et montrant des affrontement avec les forces de sécurité à Téhéran, Tabriz, Karaj, Yazd et dans de nombreuses autres villes iraniennes.

Selon la télévision d'État, la police a affronté ce qu'elle a appelé des "émeutiers" dans certaines villes et a tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser.

Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux depuis l'Iran montraient des manifestants scandant "Femme, vie, liberté", tandis que des femmes agitaient et brûlaient leur voile.

Sur Twitter, on pouvait voir des vidéos de manifestants scandant "Mort au dictateur" dans la ville de Tabriz, en référence à la plus haute autorité iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei.

Les autorités locales ont restreint l'accès à Internet dans plusieurs provinces afin d'empêcher les manifestants de publier des vidéos sur les réseaux sociaux, montrent des données publiées sur Twitter par l'observatoire NetBlock.

Certains militants ont appelé à une grève nationale et des professeurs d'université, des célébrités et des joueurs de football de premier plan ont soutenu les manifestations, selon des déclarations publiées sur les médias sociaux.

Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et les déclarations n'ont pu faire l'objet de vérifications par Reuters.

Selon les autorités, 41 personnes, dont des membres de la police et d'une milice pro-gouvernementale, sont mortes au cours des manifestations.

Le groupe iranien de défense des droits de l'homme Hengaw a cependant fait état d'un bilan plus élevé : "18 personnes ont été tuées, 898 ont été blessées et plus de 1.000 manifestants kurdes ont été arrêtés au cours des dix derniers jours".

La mort de Mahsa Amini, après son arrestation pour le non-respect des règles vestimentaires, notamment sur le port du voile, a provoqué les plus importantes manifestations en Iran depuis 2019. (Rédigé par Parisa Hafezi, version française Lina Golovnya, édité par Kate Entringer)