M. Zuma, dont les neuf années au pouvoir à partir de 2009 ont été marquées par des scandales de corruption et une croissance économique atone, a déclaré le mois dernier qu'il ferait campagne pour le nouveau parti uMkhonto we Sizwe (MK) lors du scrutin, qui devrait se dérouler entre mai et août.

Sa suspension reflète les profondes divisions au sein du parti du héros de la libération Nelson Mandela, qui gouverne l'Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid.

Les analystes estiment que l'ANC pourrait perdre sa majorité parlementaire pour la première fois depuis 1994, après avoir obtenu son plus mauvais résultat aux élections municipales de 2021.

"La formation du parti MK n'est pas un accident", a déclaré l'ANC dans un communiqué. Des forces convergent "pour encourager les groupes rebelles dissidents à éroder la base de soutien de l'ANC", a-t-il ajouté.

La suspension de M. Zuma était nécessaire "pour protéger et préserver l'intégrité (de l'ANC) et empêcher que sa réputation ne soit davantage entachée", selon le communiqué.

M. Zuma n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

Le parti MK porte le nom de l'ancienne branche armée de l'ANC, ce qui constitue un défi pour le mouvement longtemps dominant.

Zuma est en désaccord avec la direction de l'ANC depuis qu'il a été contraint de quitter la tête du parti en 2018.

Il s'en est pris à plusieurs reprises à son successeur, l'actuel président Cyril Ramaphosa, dont les alliés ont organisé l'éviction de M. Zuma.

M. Zuma conserve des partisans fidèles, en particulier dans sa province natale du KwaZulu-Natal.

Son emprisonnement en 2021, pour avoir défié un ordre de la cour de témoigner dans le cadre d'une enquête sur la corruption, a déclenché des manifestations, des pillages et des troubles qui ont fait plus de 300 morts.