Madrid (awp/afp) - Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a annoncé vendredi un plan d'investissement de 2,4 milliards d'euros pour agrandir l'aéroport de Madrid-Barajas, dont la capacité devra être portée à 90 millions de passagers par an d'ici 2031.

Cet investissement, "le plus important de la dernière décennie dans une infrastructure aéroportuaire en Espagne", va permettre à Madrid-Barajas de devenir l'"un des principaux aéroports de l'Union européenne", a déclaré M. Sánchez lors d'une visite au Salon international du Tourisme de Madrid (Fitur).

Le projet, qui s'inscrit dans le cadre du plan stratégique présenté en 2022 par le gestionnaire d'aéroports Aena, permettra "une très forte croissance de sa capacité et des liaisons" aériennes depuis Barajas, notamment vers l'"Asie", avec "la création de milliers d'emplois directs et indirects", a-t-il ajouté.

Selon l'Aena - qui gère 46 aéroports en Espagne, dont celui de Barajas -, 60 millions de personnes ont transité l'an dernier dans l'aéroport madrilène, devenu au fil des ans la plaque tournante des liaisons aériennes entre l'Europe et l'Amérique latine.

Une affluence qui rapproche cet aéroport - qui a déjà connu plusieurs agrandissements, notamment avec la construction du terminal T4 en 2006 - de sa capacité maximale, alors que l'Espagne a accueilli l'an dernier un nombre record de 84 millions de visiteurs étrangers.

M. Sánchez n'a pas précisé à ce stade comment seraient utilisés les 2,4 milliards d'euros débloqués par l'exécutif. Mais selon une source proche du dossier, ils devraient permettre d'agrandir le T4, avec la construction de nouvelles portes d'embarquement, et de rénover les trois autres terminaux.

L'annonce de l'exécutif a été saluée par le transporteur aérien Iberia, propriété du groupe IAG et principale compagnie exerçant à Barajas. Il s'agit d'une "excellente nouvelle", qui va permettre à cet aéroport de "jouer dans la première division européenne", a réagi son PDG Fernando Candela.

Elle a en revanche été critiquée par le parti de gauche radicale Sumar, partenaire des socialistes au sein du gouvernement espagnol, qui a pointé du doigt le manque de cohérence de ce projet vis-à-vis des engagements environnementaux de l'Espagne.

Cette extension "est un non-sens économique et écologique et signifie un retour aux modèles du passé", a dénoncé Íñigo Errejón, président du groupe parlementaire Sumar à la Chambre des députés, en rappelant que l'accord de gouvernement signé avec les socialistes prévoyait de "remplacer les vols de courte distance par le train".

afp/al