Francfort exceptée, les principales Bourses européennes ont terminé dans le vert vendredi une séance marquée par le manque de conviction, la hausse ne l'ayant emportée en fin de journée que grâce à l'accélération du rebond des actions américaines.

À Paris, le CAC 40 affiche en clôture une progression de 0,2% (10,21 points) à 5.034,14 points après être brièvement retombé sous les 5.000 points en début d'après-midi.

A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,66% alors qu'à Francfort, le Dax abandonnait 0,05%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,09%, le FTSEurofirst 300 0,32% et le Stoxx 600 0,13%, après avoir lui aussi passé une partie de la séance en territoire négatif.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était bien orientée, le Dow Jones s'adjugeant 0,52%, le Standard & Poor's 500 0,27% et le Nasdaq Composite 0,58%, grâce entre autres à un bond de 1,98% d'Oracle au lendemain de l'annonce de résultats meilleurs qu'attendu.

Le sentiment de marché reste fortement influencé par l'évolution des grandes valeurs technologiques américaines après la correction express (-9,96% en trois séances) subie par le Nasdaq. Ce dernier s'achemine néanmoins vers un repli de plus de 3% sur l'ensemble de la semaine, après -3,27% la semaine dernière.

Mais les investisseurs européens prennent aussi en compte, pêle-mêle, les risques liés à la résurgence de l'épidémie de coronavirus dans plusieurs pays, le blocage des négociations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne ou encore l'appréciation de l'euro.

Sur l'ensemble de la semaine, le Stoxx 600 a néanmoins gagné 1,67% et le CAC 40 1,39%.

VALEURS

La plus forte hausse sectorielle du jour en Europe est pour le compartiment des matières premières, dont l'indice Stoxx, a gagné 2,43% sur la journée, la plus forte baisse pour celui des banques, qui a cédé 1,64%.

La séance a par ailleurs été animée par plusieurs opérations de fusions-acquisitions.

Altice Europe affiche ainsi la meilleure performance du Stoxx 600 avec un bond de 24,69%, le titre s'alignant sur le prix offert aux minoritaires par son premier actionnaire, Patrick Drahi, pour retirer le groupe de la cote.

Euronext a pour sa part pris 1,7% après l'annonce de discussions en vue d'un rachat de la Bourse de Milan.

La plus forte baisse de l'indice européen est pour le groupe industriel allemand Knorr Bremse, qui a perdu 6,98% en réaction à la vente de 10 millions d'actions par son actionnaire majoritaire. A Paris, Verallia a cédé 7,34%, là encore après une cession de bloc (6,2% du capital), par le fonds Horizon.

Accor a perdu 3,85%, la plus forte baisse du CAC 40, au lendemain de l'annonce de sa sortie de l'indice, tandis que son remplaçant, Alstom, gagnait 2,11%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, les prix à la consommation ont augmenté légèrement plus qu'attendu en août, l'indice des prix à la consommation (CPI) enregistrant une hausse de 0,4% par rapport à juillet et de 1,3% sur un an.

En Allemagne en revanche, les chiffres définitifs d'août ont confirmé le basculement de l'inflation en territoire négatif, à -0,1% sur un an.

CHANGES

A 1,1832 dollar (+0,16%), l'euro se dirige vers une troisième séance consécutive de hausse face au billet vert, un mouvement favorisé par les déclarations des responsables de la Banque centrale européenne (BCE) laissant entendre que celle-ci ne prendra dans l'immédiat aucune mesure visant à freiner l'appréciation de la monnaie unique.

"On a le sentiment qu'elle est d'accord pour que l'euro évolue autour de 1,1750-1,1850 dollar", estime Juan Perez, trader chez Tempus. "Les responsables de la BCE semblent dire en gros qu'il ne faut pas surréagir par rapport au taux de change de l'euro."

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations de la monnaie américaine face à un panier de référence, recule légèrement (+0,01%).

La livre sterling, elle, reste plombée par l'impasse des discussions entre Londres et Bruxelles sur l'après-Brexit..

TAUX

Les rendements obligataires de référence de la zone euro ont amplifié leur repli au fil des heures et effacé non seulement leur hausse de jeudi en réaction à la BCE mais aussi une partie de celle de mercredi.

En fin de séance, celui du Bund allemand à dix ans perdait plus de cinq points de base à -0,48%, contre -0,417% au plus haut jeudi.

Sur le marché américain, le dix ans est en baisse nettement moins marquée à 0,669%.

PÉTROLE

Orienté en baisse pendant la majeure partie de la séance, le marché pétrolier se reprend timidement mais s'achemine vers une deuxième performance hebdomadaire négative d'affilée.

Le Brent perd 0,2% à 39,98 dollars le baril après être tombé à 39,38 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,4% à 37,45 dollars après un plus bas à 36,67.

(Marc Angrand)