Zurich (awp) - Contrairement à ce que laissait penser l'avènement du télétravail en lien avec la pandémie de Covid-19, la demande de surfaces de bureaux connaît une embellie à la faveur de la forte croissance de l'emploi. Au regard des périodes de reprise précédentes, l'offre a cependant moins fortement diminué.

La forte croissance que connaît le marché du travail depuis le deuxième semestre 2021 a stimulé la demande, et de nombreuses entreprises qui s'étaient abstenues de louer des surfaces de bureaux pendant la pandémie ont changé leur fusil d'épaule et saisi "les occasions qui se présentaient au risque, sinon, de se retrouver finalement bredouilles", signale Credit Suisse dans une étude publiée mardi.

Selon experts de la banque aux deux voiles, le télétravail a entraîné une véritable flexibilisation des environnements de travail, ce dont témoignent des taux d'occupation clairement inférieurs à ceux qui prévalaient avant la pandémie, même si d'importantes différences subsistent selon les branches et les entreprises.

L'étude "Marché de l'immobilier de bureau suisse 2023" révèle que par rapport à l'année précédente, le taux d'offre a reculé de 20 points de base (pb) en Suisse, à 5,6%. Sur le segment des grands centres, plus de la moitié (54%) des surfaces de plus de 1000 m2 proposées ont été louées, signalent les auteurs.

Pas tous à la même enseigne

Ce recul de l'offre tient tout particulièrement à l'évolution du marché à Lausanne, "en dépit d'une activité de construction appréciable", et à Zurich, où le rythme de l'expansion des surfaces n'a pas suivi la demande. A Genève et à Bâle en revanche, la construction de nouvelles surfaces a été moins bien digérée.

L'embellie passagère de l'immobilier de bureau arrive "à point nommé" au vu du ralentissement attendu l'année prochaine, d'autant plus que les investissements consentis au cours des douze derniers mois restent inférieurs de 11% à la moyenne à long terme. A cela s'ajoutent les difficultés de commercialisation des surfaces situées dans les banlieues des grands centres, qui se sont multipliées ces dernières années.

Dans ces cas, la hausse du taux de vacance se traduit généralement par une pression à la réaffectation en raison de la rareté des logements. Or la conversion d'un immeuble de bureau en habitation représente un véritable défi à l'heure de récupérer les coûts d'investissement, rappellent les auteurs de l'étude, soulignant que "dans de nombreux cas" il faudra débourser pour une transformation 75 à 80% du prix d'une nouvelle construction.

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