JOHANNESBURG, 16 février (Reuters) - La croissance économique de l'Afrique est tombée à 3,2 % l'année dernière, contre 4,1% en 2022, a déclaré la Banque africaine de développement (BAD) vendredi, qui prévoit néanmoins une croissance plus élevée cette année pour la zone, Afrique centrale exceptée.

L'instabilité politique et le ralentissement économique de la Chine se sont ajoutés aux chocs du COVID-19 et de la guerre en Ukraine, explique la BAD.

En novembre, la BAD projetait un taux de croissance de 3,4%. La Banque a également abaissé ses projections de croissance pour l'Afrique centrale et l'Afrique du Nord, en raison de la récession en Guinée équatoriale, producteur de pétrole, et des inondations dévastatrices en Libye.

"Les chocs subis par les économies africaines depuis 2020 ont porté atteinte à la croissance, avec des implications à long terme", a déclaré la banque dans son rapport.

Malgré les chocs subis par la région, 15 pays africains ont affiché une croissance économique de plus de 5% l'année dernière, a déclaré la BAD, dont l'Éthiopie, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo, l'île Maurice et le Rwanda.

La banque prévoit une croissance plus forte dans toutes les régions à l'exception de l'Afrique centrale en 2024, l'Afrique australe étant attendue dernière avec une croissance à 2,2%, contre 5,7% pour l'Afrique de l'Est.

"La performance médiocre de l'Afrique australe est le reflet de la stagnation économique en Afrique du Sud", a expliqué la banque. La plus grande économie d'Afrique Australe devrait croître de 1,1% en 2024, contre 0,8% l'année dernière.

"Cette situation économique décevante a aggravé les taux de chômage, de pauvreté et d'inégalité et empêchent le pays de récolter les dividendes démocratiques", a déclaré la BAD.

Le Nigeria, la plus grande économie d'Afrique de l'Ouest, devrait connaître une croissance de 2,9% en 2024, une hausse de 0,4 point de pourcentage par rapport à l'année dernière, alors qu'une monnaie fortement dévaluée pousse l'inflation à la hausse.

En Égypte, l'inflation élevée et les pénuries de devises étrangères devraient faire baisser la croissance à 3,7% cette année, contre 4% en 2023. (Rédaction Rachel Savage, version française Corentin Chappron, édité par Zhifan Liu)

par Rachel Savage