PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi en profitant une nouvelle fois de l'élan donné par Wall Street grâce aux espoirs placés par les investisseurs dans la reprise économique tandis que le blocage du canal de Suez fait monter le prix du baril.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,61% (36,4 points) à 5.988,81 points après avoir brièvement repassé les 6.000 points pour la première fois depuis une semaine.

A Londres, le FTSE 100 a avancé de 0,99% et à Francfort, le Dax a pris 0,87%. L'indice EuroStoxx 50 a terminé sur une hausse de 0,89%, le FTSEurofirst 300 de 0,9% et le Stoxx 600 de 0,91%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones s'adjugeant 0,75%, le Standard & Poor's 500 0,86% et le Nasdaq Composite 0,54%.

Après plusieurs journées marquées par les doutes sur la reprise économique en Europe ou le regain de tension entre la Chine et l'Occident, l'optimisme a clairement repris le dessus, grâce entre autres à une série d'indicateurs économiques meilleurs qu'attendu.

Les valeurs financières américaines profitent en outre de la perspective d'une reprise prochaine des dividendes et des rachats d'actions suspendus depuis le début de la crise du coronavirus.

Sur l'ensemble de la semaine, l'indice Stoxx 600 affiche une hausse de 0,85% tandis que le CAC 40 limite son repli à 0,15%.

LES INDICATEURS DU JOUR

En Europe, l'indice Ifo du climat des affaires a dépassé les attentes pour atteindre, à 96,6, son plus haut niveau depuis juin 2019.

Aux Etats-Unis, l'indice du moral des ménages de l'université du Michigan a enregistré sa plus forte hausse mensuelle depuis 2013 pour atteindre 84,9, battant lui aussi le consensus. Les revenus et dépenses des ménages ont au contraire souffert en février de la vague de froid et de l'atténuation de l'effet des mesures de relance: la consommation affiche son repli mensuel le plus marqué en dix mois (-1,0%) et les revenus ont chuté de 7,1%.

VALEURS

Tous les grands secteurs de la cote européenne ont fini la journée en territoire positif mais les meilleures performances sont pour celui des matières premières, dont l'indice Stoxx a pris 4,05%, et celui des hautes technologies (+2,72%), tiré par le Nasdaq.

A Paris, la plus forte hausse du CAC 40, et de loin, est pour ArcelorMittal, dont le cours a bondi de 8,67% avec la poursuite du rebond des cours des métaux de base, favorisée par la perspective d'un méga-plan d'investissement dans les infrastructures aux Etats-Unis.

Le blocage du canal de Suez a par ailleurs profité aux compagnies de transport maritime comme A.P. Moller Maersk (+5,76%) ou Hapag Lloyd (+3,70%).

Dans le secteur bancaire, Santander a gagné 1,42% après l'annonce d'une offre de rachat des parts des actionnaires minoritaire de sa filiale mexicaine et la promesse d'un retour à un taux de distribution de 40% à 50%.

A la baisse, Burberry a cédé 0,13%, la marque de luxe se trouvant à son tour menacée de boycott en Chine en lien avec la politique de Pékin au Xinjiang.

CHANGES

S'il a réduit ses gains avec la hausse des actions, le dollar reste bien orienté face aux autres grandes devises (+0,18%), non loin de son plus haut niveau depuis novembre atteint jeudi.

Face au yen, le billet vert a même inscrit un plus haut de près de neuf mois à 109,80.

L'euro, grâce au bon chiffre de l'indice Ifo, résiste mieux que la devise japonaise et s'apprécie de 0,27% à 1,1796 mais il affiche sur la semaine un recul de 0,9%, conséquence de la divergence croissante entre les trajectoires conjoncturelles des deux côtés de l'Atlantique.

TAUX

Les rendements de référence de la zone euro ont un peu réduit leurs gains en fin de séance mais celui du Bund allemand à dix ans, à -0,348%, affiche encore un gain de 3,5 points de base sur la journée. Il a toutefois reculé de près de six points sur l'ensemble de la semaine.

Sur le marché américain, les Treasuries à dix ans affichent un rendement de 1,6495%, en hausse d'un peu plus de trois points, après un pic à 1,681%.

PÉTROLE

La crainte de voir le blocage du canal de Suez durer plusieurs semaines et perturber l'approvisionnement mondial tout en faisant s'envoler les coûts de transport se traduit par une nouvelle envolée du prix du baril: le Brent gagne 4,18% à 64,54 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 4,23% à 61,04 dollars.

Les deux contrats de référence s'acheminent néanmoins vers une troisième semaine consécutive de baisse, en raison notamment des inquiétudes pour la demande en Europe suscitées par la situation sanitaire.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)