Les marchés boursiers occidentaux ont clôturé hier sur des variations anodines, un peu anesthésiés par une séance tronquée à Wall Street. Les Etats-Unis célèbrent en effet leur fête nationale ce mardi 4 juillet, ce qui a provoqué une certaine désertion lundi chez les intervenants. Désertion d'autant plus prononcée que la séance de la veille était amputée de moitié puisqu'elle s'est clôturée à 13h00 heure locale, en prévision justement du jour férié du lendemain. Entre un weekend de quatre jours et travailler une demi-journée lundi matin, le cœur des financiers n'a pas balancé bien longtemps.

Résultat des courses, le bilan chiffré de la séance de la veille est légèrement positif pour les trois indices principaux américains, S&P500, Nasdaq 100 et Dow Jones. Il est plus disparate en Europe, avec des baisses modestes à Paris et à Londres et des contractions un peu plus prononcées en Allemagne (baisses de SAP et Siemens AG) et en Suisse (baisse de Novartis). Les indices sudistes (Italie et Espagne) ont en revanche démarré juillet dans de meilleures dispositions. La star du lundi aux Etats-Unis s'appelle Tesla, avec un bond de 6,9% consécutif à la publication de ventes plus élevées que prévu au second trimestre. En démarrant une guerre des prix brutale, le constructeur est parvenu à relancer ses ventes et à redonner du souffle à sa success-story. En parallèle, Musk et Zuckerberg continuent à se chicaner, après avoir promis un grotesque combat à mains nues. Le patron de Meta Platforms lance une plateforme concurrente du Twitter du patron de Tesla. On s'amuse comme on peut quand on est milliardaire. Peut-être que notre Nanard Arnault national pourrait les prendre tous les deux à la savate pour les mettre au pli ?

En Europe, l'animation est plutôt venue des antihéros. En France, c'est Casino qui continue à s'enfoncer. Le titre a perdu près de la moitié de sa valeur, déjà faible, en trois jours. Les mauvaises nouvelles s'empilent dans le cadre de la tentative de sauvetage. Comme souvent en pareille situation, la spirale infernale se met en place et les emmerdes volent toujours en escadrille, selon le bon mot de Jacques Chirac. Le dossier a toutes les chances de se retrouver avec un actionnariat dominé par des créanciers qui auront pour objectif principal de récupérer ce qu'ils peuvent. Pas vraiment rassurant pour l'avenir de cet acteur historique de la distribution et de la bourse de Paris, dont la descente aux enfers a duré des années. Autre victime expiatoire de la veille, le laboratoire britannique AstraZeneca (-8%), dont le traitement du cancer du poumon a certes atteint l'objectif principal en phase III de recherche clinique, mais avec des performances que les analystes supposent inférieures aux attentes, vu qu'elles n'ont pas été clairement communiquées. Le laboratoire français vétérinaire Virbac risque de subir un châtiment du même genre aujourd'hui après avoir abaissé ses prévisions annuelles.

Dans le volet macroéconomie, l'indicateur ISM manufacturier américain du mois de juin, publié hier après-midi, est ressorti encore plus dégradé que prévu, à 46 points contre 46,9 points en mai. C'est le niveau le plus faible depuis trois ans. Une lecture inférieure à 50 est synonyme de contraction de l'activité. Quels enseignements en tirer ? Que la décrue de l'inflation va probablement se poursuivre outre-Atlantique et que l'emploi industriel va souffrir. Le marché boursier retient surtout l'effet sur les prix, puisque le marché du travail continue à faire preuve d'une résistance impressionnante.

Aujourd'hui, il ne se passera à peu près rien après 6h30 en matière de données macro. 6h30, c'est l'heure à laquelle la banque centrale australienne a annoncé le maintien de son principal taux directeur à 4,1%. Les économistes étaient partagés quasiment à 50/50 entre la perspective d'une hausse de taux et un statu quo. Le gouverneur de la RBA a toutefois prévenu que de nouvelles hausses sont possibles pour définitivement anesthésier la hausse des prix. L'un dans l'autre la décision est assez proche de ce que le marché prévoyait : les faucons sont toujours un peu plus nombreux que les colombes à tournoyer autour des perspectives économiques.

J'attire votre attention sur quelques articles qui montrent que la Chine hausse le ton vis-à-vis de l'Europe, après que Bruxelles eut décidé de muscler son jeu diplomatique sur fond de souveraineté économique. Les deux blocs sont notamment en concurrence pour acheter du GNL américain (c'est le FT qui l'explique ce matin), pendant que Pékin a décidé de réduire le robinet de l'exportation de terres rares utilisées dans plusieurs applications technologiques et liées à la transition énergétique (c'est Bloomberg qui le souligne). C'est le Gallium et le Germanium que la Chine a plus spécifiquement ciblé. Deux matériaux que leurs découvreurs respectifs avaient nommés en hommage à la France et à l'Allemagne. L'histoire est un peu cruelle quand elle est ironique.

Cap sur l'Asie-Pacifique, à défaut de baromètre américain. Après une grosse première séance du semestre hier, le Nikkei 225 japonais marque le pas en reperdant 0,8% ce matin. La Chine tente en revanche de poursuivre son ascension, notamment Hong Kong où le Hang Seng gagne 0,5%. Comme souvent après la fin d'un trimestre, le pari des actions chinoises revient au goût du jour, malgré les déceptions accumulées dernièrement. La Corée, l'Inde et Taiwan évoluent en légère hausse. En Australie, l'ASX200 se dirigeait vers une séance de repli soporifique quand la décision de statu quo de la RBA, un peu moins agressive que prévu, a donné un coup de fouet à l'indice, qui a terminé en hausse de 0,44%. Le CAC40 gagne 0,1% à 7399 points à l'ouverture et le SMI 0,07% à 11 225 points.

Les temps forts économiques du jour

Rien à se mettre sous la dent aujourd'hui, hormis la décision de la banque centrale australienne. Tout l'agenda ici.

La paire euro / dollar évolue peu à 1,0904 USD. L'once d'or gagne un peu de terrain à 1923 USD. Le pétrole varie peu, avec un Brent de Mer du Nord à 75,04 USD le baril et un brut léger américain WTI à 70,18 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans atteint 3,85%. Le bitcoin reste remonté à 31 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Adidas : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 180 à 220 EUR.
  • Assa Abloy : Carnegie reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 250 à 255 SEK.
  • AstraZeneca : Morningstar passe de conserver a acheté en visant 12 500 GBp.
  • Atlas Copco : SEB reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 175 à 180 SEK.
  • Beiersdorf : HSBC reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 139 à 136 EUR.
  • Boliden : Bernstein passe de performance de marché à surperformance en visant 362,50 SEK.
  • Castellum : DNB Markets reprend le suivi à l'achat en visant 125 SEK.
  • Centrica : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 140 à 150 GBp.
  • Clariant : Deutsche Bank reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 18,50 à 15 CHF.
  • Coca-Cola Europacific : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 73 à 75 EUR.
  • Deutsche Post : HSBC reste neutre avec un objectif de cours relevé de 43 à 46 EUR.
  • DSV : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 1580 à 1630 DKK.
  • Enel : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 7,30 à 7,65 EUR.
  • Evonik : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 17,70 à 17 EUR.
  • Exor : AlphaValue reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 118 à 115 EUR.
  • Georg Fischer : Baader Helvea passe d'acheter à accumuler en visant 70 CHF.
  • Haleon : Deutsche Bank reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 350 à 340 GBp.
  • Informa : Citigroup reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 720 à 850 GBp.
  • Ipsen : Morgan Stanley reste à pondération en ligne avec un objectif de cours relevé de 103 à 111 EUR.
  • JD Sports Fashion : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours réduit de 215 à 210 GBp.
  • Kone : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 58 à 61 EUR.
  • Kuehne + Nagel : Goldman Sachs reste à vendre avec un objectif de cours relevé de 187 à 200 CHF.
  • L'Oréal : Bernstein reste à performance de marché avec un objectif de cours réduit de 445 à 425 EUR.
  • Nestlé : Bernstein reste à performance de marché avec un objectif de cours réduit de 116 à 111 CHF.
  • Orkla : Bernstein reste à performance de marché avec un objectif de cours relevé de 75 à 85 NOK.
  • Persimmon : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 1090 GBp.
  • Prysmian : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 45 à 50 EUR.
  • Rheinmetall : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 310 à 320 EUR.
  • Saint-Gobain : Barclays reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 68 à 78 EUR.
  • Siemens Energy : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 35 à 24 EUR.
  • Teleperformance : Stifel reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 220 à 200 EUR.
  • Tryg : Barclays reste à surpondérer avec un objectif de cours réduit de 200 à 192 DKK.
  • Verallia : Deutsche Bank reprend le suivi à l'achat en visant 48 EUR.
  • Volvo Car : Carnegie reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 48 à 51 SEK.
  • Wacker Chemie : HSBC passe de conserver à acheter en visant 155 EUR.
  • Zalando : Credit Suisse reste à surperformance avec un objectif de cours réduit de 43 à 40 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • L'Allemagne reconduit le contrat de maintenance passé avec Airbus pour ses A400M.
  • Stellantis investit dans un nouveau campus à Turin.
  • Casino a reçu deux propositions d'apport en fonds propres, qui seront examinées le 5 juillet. L'une de 3F Holding (Niel/Pigasse/Zouari) et l'autre de EP Global Commerce (Kretinsky) associé à Fimalac.
  • HyCC signe un contrat avec McPhy et Technip Energies pour le projet Djewels d'hydrogène vert (Pays-Bas).
  • Virbac abaisse ses objectifs annuels.
  • Seb s'offre le spécialiste des planchas Forge Adour.
  • Tour Eiffel nomme un nouveau directeur financier.
  • Voltalia démarre la production de la centrale solaire SSM3-6 au Brésil.
  • Alan Allman Associates rachète la société Lambda et crée un spécialiste de la cybersécurité au Québec.
  • Obiz accompagne Adecco Group dans le lancement de son programme de fidélité.
  • Mauna Kea installe un système Cellvizio à l'université de Cork, en Irlande.
  • Wallix rejoint le Demo Center OT d'Orange Cyberdefense en France.
  • Akkadian Partners veut maintenir la pression sur Phaxiam (Erytech).
  • Namr signe un contrat de 3 M€ sur plusieurs années avec un assureur.
  • Medesis obtient un brevet aux Etats-Unis pour son candidat-médicament de radioprotection NanoManganese.
  • Cybergun sera notifié un peu plus tard que prévu du lancement d'une phase préindustrielle pour une "arme révolutionnaire" de la part d'un "grand manufacturier d'armes".
  • Eurofins, Bolloré, Bureau Veritas, Alten et Icade détachent des dividendes.
  • Elles ont publié / Elles doivent publier : Prismaflex

Dans le monde

Annonces importantes (et moins importantes)

  • L'UE devrait lancer une enquête antitrust sur la suite Office de Microsoft suite à l'échec des négociations sur les mesures correctives.
  • L'UE fixe la date limite du 7 août pour l'accord entre Adobe et Figma.
  • Meta Platforms veut s'attaquer à Twitter avec Threads.
  • Le patron de Yahoo voudrait remettre en bourse la société, annonce-t-il au Financial Times.
  • Amazon déploie en Allemagne ses camionnettes électriques produites par Rivian.
  • Haleon envisage de vendre son activité de produits de désaccoutumance au tabac, valorisée 800 Mds$, selon Bloomberg.
  • Fitch a relevé la note crédit de la dette de Deutsche Bank de BBB+ à A-, avec une perspective stable.
  • ABB vend son activité de conversion d'énergie aux Etats-Unis à AcBel pour 505 M$.
  • Repsol, Acciona, ACS et Enagas détachent des dividendes.
  • Les principales publications du jour : néant… Tout l'agenda ici.

Lectures