Dans le cadre d'un plan visant à atteindre des émissions nettes nulles d'ici 2050, la Caisse, basée à Montréal, prévoit de détenir des actifs verts d'une valeur de 54 milliards de dollars canadiens d'ici 2025 et de consacrer 10 milliards de dollars canadiens à la décarbonisation des secteurs émetteurs de carbone.

Les fonds de pension du monde entier subissent des pressions pour agir sur le changement climatique, et plusieurs d'entre eux ont annoncé cette année des désinvestissements dans les entreprises de combustibles fossiles. Les nouvelles cibles d'émissions de la Caisse, dont l'actif s'élève à 390 milliards de dollars canadiens, font suite à l'annonce faite le 16 septembre par le Conseil du régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario (RREO) de plans provisoires de réduction des émissions.

Les actifs liés à la production de pétrole ne représentent actuellement que 1 % du portefeuille de la Caisse, mais celle-ci a déclaré vouloir éviter de contribuer à la croissance de l'offre mondiale de pétrole. Elle entend stimuler l'offre d'énergie renouvelable, de transport durable et d'immobilier et investir dans l'hydrogène vert, les batteries, l'électrification des transports et la capture du carbone.

La Caisse prévoit de tendre vers des émissions nettes nulles par le biais d'investissements dans des actifs moins intensifs en carbone, de budgets carbone pour chaque équipe d'investissement et de primes liées aux objectifs climatiques. "Nous croyons que cela est dans l'intérêt de nos déposants, de nos sociétés en portefeuille et des communautés dans lesquelles nous investissons", a déclaré Charles Emond, président et chef de la direction de la Caisse. La caisse a déclaré avoir dépassé ses objectifs climatiques, en réduisant l'intensité carbone du portefeuille de 38 % depuis 2017.

La question du gaz

"Il est étonnant qu'il ait fallu attendre jusqu'en 2021 pour qu'un fonds de pension canadien reconnaisse enfin que la protection de notre épargne-retraite contre l'aggravation de la crise climatique passe inévitablement par l'abandon de l'exposition au marché des combustibles fossiles à haut risque", a déclaré le groupe militant pour les retraites Shift dans un communiqué.

Il ajoute que si le pétrole est trop risqué pour le climat et les retraites des Québécois, "les investissements massifs de la CDPQ dans l'infrastructure des gaz fossiles signifient qu'elle n'a pas encore pris en compte cette réalité."