La Norvège a exporté plus 120 milliards de mètres cubes de gaz en 2022, principalement via un réseau de 22 gazoducs qui courent sur plus de 8 800 km. L'UE a consommé 353 milliards de mètres cubes de gaz en 2022, une baisse de 13% par rapport à 2021, tandis que le Royaume-Uni a utilisé 72 milliards de mètres cubes. Selon les données du conseil européen, la provenance du gaz consommé dans l'UE entre janvier et novembre 2022 se répartissait entre le GNL (Qatar, USA, Nigeria pour 25,7%), la Norvège pour 24,9%, la Russie (gazoduc et GNL) pour 24,65%, l'Algérie pour 11,6% et les autres sources pour 13,1%. Les projections laissent penser que la Norvège devrait monter à 30% de l'approvisionnement européen d'ici 2028.

Combien de pipelines y a-t-il ?

La Norvège a acheminé l'année dernière 116,9 milliards de mètres cubes de gaz vers l'Union européenne et la Grande-Bretagne via un système de pipelines exploités par Gassco. Le gaz produit à partir des champs d'Alvheim et de Martin Linge est exporté vers la Grande-Bretagne via des pipelines gérés par d'autres opérateurs. Le pipeline SAGE, qui transporte le gaz d'Alvheim, est exploité par Ancala Midstream, tandis que le pipeline FUKA, qui transporte le gaz de Martin Linge, est exploité par North Sea Midstream Partners.

Qui reçoit le gaz norvégien ?

Les pipelines sont connectés à sept terminaux de réception : la Grande-Bretagne et l'Allemagne en ont chacun deux, et la Belgique, le Danemark et la France en ont tous un. Le terminal d'Easington, sur la côte est de l'Angleterre, reçoit du gaz par le pipeline Langeled, tandis que le terminal de St Fergus, en Écosse, est connecté aux pipelines Flags et Vesterled. Les terminaux allemands de Dornum et Emden, situés le long de la côte de la mer du Nord, près de la frontière néerlandaise, sont connectés respectivement aux pipelines Europipe I et II, et Norpipe. En Belgique, un terminal au port de Zeebrugge est connecté au pipeline Zeepipe, tandis que le gaz transitant par le pipeline Franpipe est reçu à un terminal à Dunkerque, en France. Depuis 2022, le terminal de Nybro, sur la côte ouest du Danemark, reçoit du gaz norvégien par le Baltic Pipe, qui traverse le Danemark avant de continuer sous la mer jusqu'en Pologne.

Principaux pipelines de la Norvège vers les terminaux en Europe

Nom Destination Capacité Longueur
Europipe Dornum/Allemagne 45,7 mcm/jour 620km
Europipe II* Dornum/Allemagne 71,2 mcm/jour 658km
Franpipe Dunkerque/France 54,2 mcm/jour 840km
Langeled Easington/Grande-Bretagne 72,1 mcm/jour 523km
Norpipe Emden/Allemagne 44,4 mcm/jour 440km
Vesterled St Fergus/Grande-Bretagne 36,9 mcm/jour 360km
Zeepipe Zeebrugge/Belgique 42,2 mcm/jour 814km

* Le Baltic Pipe, qui a une capacité de 27,4 mcm/jour, est une dérivation de l'Europipe 2.

La Norvège exporte-t-elle du GNL ?

La Norvège exploite également un terminal de liquéfaction dans la ville arctique de Hammerfest, également connue sous le nom de Melkoeya. Il peut livrer 6,5 milliards de mètres cubes de GNL par an, ce qui représente environ 5% des exportations de gaz norvégiennes. En 2022, les exportations à partir du terminal n'étaient que de 3,7 milliards de mètres cubes en raison de l'arrêt de l'usine pendant 5 mois suite à un incendie en septembre 2020. Bien que les navires-citernes de GNL puissent étendre la portée du gaz norvégien au-delà de l'Europe, presque toutes les exportations sont allées vers des destinations européennes en 2022.

Qui produit du gaz en Norvège ?

Le pays a attiré des entreprises internationales, dont Wintershall Dea, TotalEnergies, ConocoPhillips et Shell. Cependant, le plus grand acteur est Equinor, majoritairement détenu par l'État norvégien. Il a produit plus de 45 milliards de mètres cubes de gaz naturel, soit environ 36% de la production totale norvégienne en 2022. Equinor vend également du gaz pour le compte de Petoro, une entreprise entièrement détenue par l'État qui détient des participations dans des champs offshore mais qui n'exploite elle-même aucun actif.

TotalEnergies, une grosse présence en Norvège

La major française possède des droits dans de nombreux champs norvégiens, dont certains en tant qu'opérateur, depuis son entrée dans le pays en 1965. A fin 2022, selon les données présentes dans le document d'enregistrement universel de la sociétés, voici les détentions :

  • Ekofisk (39,9%), Eldfisk (39,9%), Embla (39,9%), Tor (48,2%) et Flyndre (6,26%).
  • Johann Sverdrup (8,44%).
  • Skirne (40%) et Atla (40%), opérés par TotalEnergies, en fin de vie.
  • Oseberg (14,7%), dont les installations traitent également la production d’autres champs, dont celle de Tune (10%).
  • Islay (5,51%).
  • Troll (3,69%), Kvitebjørn (5%).
  • Åsgard (7,68%), Tyrihans (23,15%) et Kristin (6%).