Vendredi 28
mai
Le point hebdo de l'investisseur
intro Nouvelle semaine de hausse pour la plupart des places financières, qui saluent l'amélioration des perspectives économiques, rassurées par le ton accommodant des banquiers centraux. Malgré une poussée de l'inflation, définie comme passagère, il semble trop tôt pour envisager de remonter les taux ou réduire les programmes d'achats d'actifs nécessaires à la reprise. Les opérateurs devraient prêter une attention toute particulière à un éventuel changement de ton dans les semaines à venir, lequel pourrait être source de volatilité pour les indices. Pour l'heure, l'engouement acheteur persiste.
Indices

Sur la dernière séquence hebdomadaire, l'Asie tire son épingle du jeu. Le Nikkei progresse de 2.9%, avec la baisse du yen et ce, en dépit de la prolongation jusqu'au 20 juin de l'état d'urgence au Japon. Le Hang Seng s'adjuge 2.3% et le Shanghai Composite 3.2%.

En Europe, les performances sont plus disparates. Le CAC40 engrange 1.5%, le Dax 0.6% tandis que le Footsie gagne 0.3%.
Pour les pays du sud, l'Espagne est stable, le Portugal s'effrite de 0.4% et l'Italie gagne 0.6%.

A l'heure de la rédaction de ce point, le Dow Jones réalise une performance hebdomadaire de 1%, le S&P500 performe de 1.3% et le Nasdaq100 de 2.3%. L'indice des valeurs technologiques demeure néanmoins à un peu moins de 3% de ses plus hauts annuels.

Surperformance du CAC40 face au DAX et au S&P500 (données normalisées au 1er janvier)

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Matières premières

Les marchés pétroliers ont presque fait un sans-faute cette semaine, avec quatre séances positives sur cinq. Les inquiétudes sur l'offre se sont rapidement dissipées grâce aux bonnes données économiques américaines, synonymes d'une robustesse de la demande de brut. Le Brent tutoie ainsi une nouvelle fois la barre symbolique des 70 USD le baril tandis que le WTI se négocie autour de 67 USD.

L'or s'est attiré les feux des projecteurs, en dépassant brièvement le seuil des 1900 USD l'once. Le métal précieux n'est guère boudé malgré la montée inépuisable des marchés actions et profite d'une détente des taux réels à long terme. L'argent, de son côté, poursuit sa phase de latéralisation à 27.5 USD.

Les métaux industriels restent bien orientés. Preuve en est, le cuivre s'est une nouvelle fois hissé au-dessus de 10.000 USD la tonne. L'aluminium reprend de la hauteur à 2388 USD tandis que le nickel se traite à 17360 USD.


Nouveau record annuel pour le WTI

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Marchés actions

Wacker Chemie AG est une société allemande, spécialiste du silicone. Elle fournit des produits chimiques qui peuvent aller de la poudre cosmétique aux cellules solaires. Elle touche tous les grands secteurs, mais plus particulièrement celui de l'automobile et de la construction. Wacker compte environ 14 000 employés, 26 sites de production dans le monde, pour une gamme de 3200 produits.

L'entreprise signe une performance de 20% depuis le début de l'année. L'industrie de la chimie en Allemagne est très optimiste quant à la reprise économique. La plupart des représentants du secteur du pays ont revu à la hausse leurs prévisions. D'une part grâce aux signes favorables d'un rebond économique prévu pour les prochains trimestres, mais aussi car la demande a dépassé l'offre dernièrement.

Wacker Chemie est capitalisée 7 milliards d'euros et se négocie 19 fois ses bénéfices 2022.

Accélération du titre Wacker Chemie

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Marché obligataire

Le marché obligataire s'est montré peu agité sur la séquence hebdomadaire, avec des rendements qui répliquent globalement les récents niveaux. Le Bund allemand se maintient en territoire négatif, avec un taux de -0.17%, malgré une adjudication à 15 ans légèrement décevante. Les investisseurs, à la recherche de rendement, se sont davantage portés sur une émission américaine.

En effet, outre-Atlantique, la rémunération de l'emprunt majeur se stabilise sur la borne haute de la courbe à 1.61%. En France, l'OAT produit un intérêt de 0.17% et la rétribution devient plus conséquente pour l'Italie, avec un taux de 0.94%, alors qu'en parallèle, la dette espagnole génère 0.48%.
Du côté de la Suisse, l'emprunt national à échéance dix ans offre de plus en plus d'avantages, avec une rémunération proche du positif à 0.19%.
Marché des changes

La pression sur le dollar se maintient avec un billet vert à son plus bas niveau depuis trois mois par rapport à un panier de devises. Les paris sur une reprise économique mondiale robuste continuent de soutenir les monnaies considérées comme plus risquées. Les investisseurs scrutent donc les politiques monétaires des deux côtés de l'Atlantique, Néanmoins, la Fed et la BCE se gardent pour l'instant d'ouvrir la porte à une éventuelle hausse des taux. La parité EUR/USD se traite autour des 1.22 USD. Toujours en Europe, la livre reprend le chemin de la hausse suite à l'intervention d'un membre de la BoE sur une probable hausse des taux en début 2022. La monnaie britannique se négocie contre 1.17 euro et marque également un plus haut face au yen à 156 JPY.

Dans l'hémisphère sud, le Kiwi profite du même effet d'annonce concernant les taux directeurs de la banque centrale néo-zélandaise et s'échange sur un pic de trois ans contre le yen à 80 JPY, loin des 74 en janvier. Chahutée depuis plusieurs semaines, la roupie indienne regagne la confiance des cambistes, confiance revenue grâce au ralentissement des infections au coronavirus et qui renforce les perspectives d'une économie partiellement verrouillée. La devise en profite pour passer de 75.40 à 72.60 contre un dollar.
Statistiques économiques

Pas de statistique pour la zone euro cette semaine. En Allemagne, le PIB recule de 1.8% (-1.7% attendu), mais l'IFO dépasse les attentes à 99.2. Les prix à l'importation ont par ailleurs progressé de 1.4% (1% anticipé et +1.8% le mois dernier).
En France, les dépenses des consommateurs chutent de 8.3% (-0.3% le mois dernier), et le PIB recule de 0.1% alors que les analystes tablaient sur une hausse de 0.4%. L'indice des prix à la consommation grimpe de 0.3%.

Outre-Atlantique, parmi les déceptions, les ventes de logements neufs progressent de seulement 863K, les promesses de ventes de logements chutent de 4.4% et les commandes de biens durables reculent de 1.3%. Le PIB était conforme à la première estimation, en hausse de 6.4% en rythme annualisé.
Concernant les bonnes nouvelles, les inscriptions hebdomadaires au chômage tombent à 406K, les revenus des ménages reculent de seulement 13.1% (consensus -14.2%) et l'indice Core PCE progresse de 0.4% en avril (+3.1% sur un an).
Encore un petit tour !

Tel un mouvement inertiel qui poursuit sur son élan, l'indice MSCI World se dirige tout droit vers une septième séance consécutive de hausse. Les investisseurs jouent des mouvements courts sur des volumes faibles et se rassurent sur les valorisations des actions du secteur technologique qui reviennent progressivement sur des prix raisonnables. Ils n'oublient pas pour autant leurs inquiétudes liées à l'inflation marquée par un regain d'intérêt pour le cash et l'or ces derniers temps.
Les valeurs bancaires et de l'assurance profitent de la récente remontée des rendements obligataires. À l'Est, les valeurs chinoises signent leur meilleure performance hebdomadaire depuis plus de trois mois, le renchérissement du yuan favorisant les afflux de capitaux étrangers. Une semaine plutôt calme qui se laisse porter au gré des discours rassurants des banques centrales.