Selon M. Wyden, les forces de l'ordre ont régulièrement accédé à ce vaste ensemble de données sur les transferts d'argent sans contrôle judiciaire.

Le bureau du sénateur démocrate enquête depuis un an sur ce programme de surveillance de masse et a découvert que des centaines d'organismes chargés de l'application de la loi ont accès à la base de données sur les transferts d'argent, qui est hébergée par une organisation à but non lucratif de l'Arizona, connue sous le nom de Transaction Record Analysis Center (TRAC).

La base de données TRAC a été créée dans le cadre d'un accord sur le blanchiment d'argent conclu en 2014 entre le bureau du procureur général de l'Arizona et Western Union.

Dans sa lettre à l'inspecteur général du ministère de la justice, Michael Horowitz, Wyden affirme également que le ministère de la sécurité intérieure (DHS) et l'une de ses sous-unités, Homeland Security Investigations (HSI), lui ont caché des éléments clés du programme de surveillance lors d'une réunion d'information qui s'est tenue en février 2022.

Un porte-parole du ministère de la sécurité intérieure n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire. La TRAC n'a pas pu être jointe immédiatement pour un commentaire.

La Drug Enforcement Administration, le DHS et le bureau du procureur général de l'Arizona ont tous demandé des données aux sociétés de transfert d'argent et leur ont demandé de les envoyer à la TRAC, a déclaré M. Wyden.

Western Union, MoneyGram International, Viamericas Corp et Euronet Worldwide figurent parmi les sociétés qui ont partagé en masse les données de leurs clients avec la TRAC, a-t-il ajouté.

"Cet arrangement peu orthodoxe entre les forces de l'ordre des États, les agences du DHS et du DOJ pour collecter en masse des données sur les transferts d'argent soulève un certain nombre de préoccupations quant à la surveillance qui affecte de manière disproportionnée les communautés à faibles revenus, les minorités et les immigrés", indique la lettre de M. Wyden.

M. Wyden a annoncé en mars que le HSI avait émis des "custom summons", une sorte d'assignation à comparaître, pour obtenir des millions d'enregistrements de transferts d'argent entre des résidents mexicains et des personnes vivant dans quatre États américains.

L'annonce de mercredi concernant la surveillance est plus large que ce que l'on savait jusqu'à présent. Elle mentionne 22 pays et un territoire américain concernés par les transferts en question, dont la Colombie, la Bolivie, l'Ukraine, Hong Kong, le Costa Rica et le Venezuela.