Cet accord permettra pour la première fois aux investisseurs de réaliser directement de Hong Kong des transactions sur des actions chinoises et inversement aux investisseurs de Chine continentale de traiter des titres cotés à Hong Kong.

Au-delà de l'impact attendu sur les marchés actions, cette interconnexion s'inscrit dans le cadre de la politique de Pékin visant à favoriser l'internationalisation du yuan.

Au cours des deux dernières années, cette politique a conduit la Chine à installer des infrastructures de compensation à Londres, à Singapour, à Paris ou encore au Qatar afin de faciliter les transactions et les investissements libellés en yuans.

"Cela marque une étape importante de la libéralisation du compte de capitaux de Chine continentale", a déclaré dans un communiqué Norman Chan, directeur général de l'Autorité monétaire de Hong Kong, à propos de l'interconnexion des marchés actions.

"Le lien entre les marchés actions de Hong Kong et Shanghai va aussi porter à de nouveaux sommets le développement des activités en renminbi (l'autre dénomination du yuan-ndlr) à Hong Kong", a-t-il ajouté.

L'interconnexion des deux principaux marchés boursiers chinois créera de fait la troisième Bourse mondiale avec une capitalisation globale d'environ 5.600 milliards de dollars (4.500 milliards d'euros), derrière le New York Stock Exchange et Nasdaq OMX et devant Londres et Tokyo, selon Allianz Global Investors.

Les investisseurs attendent toutefois toujours des éclaircissements sur la fiscalité des transactions réalisées entre Hong Kong et Shanghai. Pékin applique un prélèvement de 10% sur les plus-values réalisées par les investisseurs non résidents alors que celles-ci sont exonérées à Hong Kong.

Pour Stephen Baron, du cabinet de conseil Z-Ben à Shanghai, cette différence de traitement est une source potentielle de "complications" pour les gérants d'actifs qui ont déjà réalisé des investissements soumis à la taxe chinoise.

Ce flou sur la fiscalité et le délai bref entre l'annonce de l'interconnexion et sa mise en oeuvre pourraient se traduire par un démarrage lent des transactions, estiment des courtiers.

(Michelle Price et Pete Sweeney, avec Denny Thomas, Marc Angrand pour le service français, édité par Patrick Vignal)