L'indice paneuropéen Stoxx 600 a perdu 5,8% cette semaine, cédant au total environ 524 milliards de dollars, plus de deux fois le PIB de la Grèce, et le CAC 40 a lâché 7,03%, plus forte baisse hebdomadaire depuis septembre 2011.

"C'est un carnage. Après une semaine aussi négative, on n'a même pas un rebond en clôture. Le fait que le pétrole n'arrive pas à trouver un plancher fait peur aux acteurs des marchés", dit Pierre Martin, trader chez Saxo Bank.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé la journée en baisse de 2,77% à 4.108,93 points. Le Footsie britannique a perdu 2,49% et le Dax allemand 2,72%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a abandonné 2,91% et le FTSEurofirst 300 2,63%.

Athènes, malmenée depuis le début de la semaine en raison de nouvelles incertitudes politiques en Grèce, n'a perdu que 0,42%, ce qui ne l'empêche pas d'accuser une perte de plus de 20% sur l'ensemble de la semaine.

A la clôture en Europe, les indicess américains perdaient de 0,6% à 1,3%.

L'indice des valeurs liées à l'énergie a encore accusé la plus forte baisse de la journée, de 3,57%, et perdu 9,36% sur la semaine.

Saipem a abandonné 5,64% vendredi, à son plus bas niveau en dix ans, tandis que Royal Dutch Shell reculait de 2,98%, Repsol de 5,99% et Total

Le cours du contrat de janvier du Brent est retombé sous le seuil des 62 dollars le baril, en baisse de plus de 2,5%, tandis que le brut léger américain reculait de plus de 3% sous les 58 dollars le baril.

Le pétrole brut a chuté de plus de 45% depuis le mois de juin et la baisse pourrait se prolonger, ce qui pousse les compagnies pétrolières à réduire leurs investissements et certains groupes de services pétroliers comme Seadrill ou Fugro à faire l'impasse sur le dividende cette année.

"On en arrive à un point où il y a un risque que la situation ne débouche sur des défauts de paiements de certaines sociétés ou de certains pays producteurs d'énergie, ce qui pourrait raviver les risques systémiques dans le monde", note Christophe Donay, responsable de la stratégie chez Pictet.

"Il ne faudra pas être étonné si le FMI venait en aide à certains pays producteurs de pétrole l'an prochain (...) La clé pour les gérants d'actifs en 2015 va être de diversifier et de couvrir leurs portefeuilles."

La chute des cours du pétrole réduit les perspectives d'inflation et alimente donc indirectement l'hypothèse de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire de la part de la Banque centrale européenne (BCE), notamment des rachats de dette souveraine.

Dans ce contexte, le rendement de l'emprunt d'Etat allemand (Bund) à 10 ans, valeur refuge de la zone euro, a touché un nouveau plus bas historique à 0,619%, de même que celui de son équivalent français (OAT), tombé à un plus bas record de 0,893%.

Sur le marché des changes, le dollar, favorisé par de bons indicateurs de conjoncture, a réduit ses pertes face à l'euro et accentué ses gains face au yen, tout en atteignant un pic de 11 ans contre la couronne norvégienne, frappée par la dégringolade du pétrole.

(Avec Blaise Robinson, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : CGG, CAC 40, TECHNIP, Royal Dutch Shell A, DAX, BCE Inc., Saipem SpA, Euro STOXX 50, REPSOL