Depuis 1984, la politique monétaire chinoise a subi une transformation significative lorsque la Banque populaire de Chine (PBoC) a commencé à assumer exclusivement le rôle de banque centrale. L'objectif principal de la PBoC est de maintenir la stabilité de la monnaie, en l'occurrence le Renminbi (RMB) - littéralement "la monnaie du peuple", dont l'unité de compte est le yuan, et de promouvoir ainsi la croissance économique. Afin de garantir la stabilité de la monnaie, la banque centrale a la responsabilité de maintenir la stabilité des prix, de favoriser l'emploi, d'équilibrer les relations extérieures et de garantir la stabilité financière. 

La mission de la PBoC : assurer la stabilité de la monnaie 

La stabilité des prix

La banque centrale doit veiller à maintenir un niveau d'inflation stable et modéré. La PBoC utilise des instruments tels que les taux d'intérêt directeurs et les réserves obligatoires pour contrôler l'inflation et maintenir la stabilité des prix. L’objectif actuel reste une inflation à 3% pour 2023. Cet objectif a été fixé pour plusieurs raisons. Premièrement, il permet une meilleure anticipation des investissements et des décisions d'emprunt. Deuxièmement, il offre une certaine marge de manœuvre à la banque centrale dans ses décisions de politique monétaire. Enfin, cela implique un écart significatif par rapport au seuil de déflation, une situation indésirable car la PBoC dispose de peu de pouvoir pour y faire face. La Chine risque actuellement de se retrouver dans ce scénario (inflation à moins d’1%) et peine à relancer la demande avec la baisse des taux. 

L'évolution historique de l'inflation depuis 1987 montre des tendances distinctes entre la Chine, l'UE et les États-Unis. En tant que pays émergent, la Chine a connu une inflation plus volatile, avec des pics importants en 1994 et 1995 (24,26% et 16,79%), suivis d'une stabilisation progressive. En 2022, l'inflation en Chine était de 1,97%, bien en dessous de la moyenne mondiale de 8,31%.

En revanche, l'UE et les États-Unis, en tant qu'économies développées, ont connu une inflation plus stable, mais avec une tendance à la hausse ces dernières années. En 2022, l'inflation dans l'UE et aux États-Unis atteint respectivement 9,22% et 8,00%.

Ces différences peuvent s'expliquer par plusieurs facteurs. Les économies émergentes comme la Chine sont souvent sujettes à une inflation plus élevée en raison de la croissance rapide, de l'instabilité économique et des politiques monétaires moins matures. Cependant, la Chine a réussi à stabiliser son inflation grâce à des réformes économiques et à une gestion prudente de sa politique monétaire.

En revanche, les économies développées comme l'UE et les États-Unis ont des systèmes économiques plus stables et des politiques monétaires plus matures, ce qui permet généralement de maintenir l'inflation à un niveau bas. Cependant, la récente hausse de l'inflation dans ces régions peut être attribuée à des facteurs tels que la pandémie de COVID-19, qui a perturbé l'économie mondiale, et les politiques monétaires accommodantes mises en place pour stimuler la reprise économique.

Bien que la Chine, l'UE et les États-Unis aient des profils économiques différents, ils sont tous confrontés au défi de gérer l'inflation dans un contexte économique mondial incertain.

Un contexte d'inflation très différent (Source : World Data)

On constate que sur une base de 100% en 1986, l'inflation en Chine a augmenté d'environ 500% en 2022, ce qui signifie que le coût de la vie a quintuplé durant cette période. Autrement dit, les biens et services qui coûtaient 100 yuans en 1986 coûteraient environ 600 yuans en 2022. 

La progression de l'emploi 

La banque centrale doit également veiller à ce que la croissance économique se traduise par une augmentation de l'emploi. La PBoC peut utiliser des mesures, telles que la modification des taux d'intérêt à travers une politique monétaire expansionniste par exemple (baisse des taux directeurs, politique qui s’oppose à la politique monétaire restrictive), pour stimuler la demande et ainsi encourager les entreprises à embaucher davantage de travailleurs.

L’équilibre extérieur  

Cela fait référence à la différence entre les exportations et les importations d'un pays (que l’on retrouve dans la balance des paiements, plus précisément au niveau des transactions courantes). La banque centrale doit veiller à ce que l'économie ne soit pas trop dépendante des exportations ou des importations, car cela peut entraîner des déséquilibres économiques et des fluctuations du taux de change

La balance commerciale de la Chine a constamment affiché un excédent depuis 2007. Mais en réalité, elle est excédentaire depuis les années 1990. Cependant, l'excédent commercial a connu une croissance significative depuis le début des années 2000, en raison de l'augmentation rapide des exportations de la Chine. En 2022, l'excédent commercial du pays a atteint environ 878 milliards de dollars, soit le niveau le plus élevé enregistré sur la période (2007 à 2022). Par ailleurs, en 2020, l'excédent de la balance des transactions courantes de la Chine s'élevait à 274,0 milliards de dollars, en dépit de la contribution négative des flux de revenus primaires. 

Les revenus primaires sont les revenus générés directement par une unité résidente, qu'il s'agisse d'un individu, d'un ménage ou d'une entreprise, à travers sa participation active à des processus de production ou par la mise à disposition de ses actifs financiers ou ressources naturelles. Ces revenus peuvent provenir de diverses sources, notamment les salaires, les bénéfices d'entreprise, les revenus d'auto-emploi, les intérêts, les dividendes et les loyers. Ils représentent la rémunération directe obtenue par une unité résidente pour sa contribution à l'économie, soit par le travail, soit par l'investissement. 

Il convient de souligner qu'un excédent courant pour un pays implique nécessairement un déficit courant pour d'autres pays.

(Source : Statista, en mds de dollars américains)

La PBoC peut utiliser des instruments tels que la politique de change pour influencer l'équilibre extérieur et ainsi maintenir la stabilité économique. La politique de change et le commerce extérieur jouent un rôle crucial dans la gestion de la politique économique d'un pays. Pour équilibrer les comptes extérieurs, deux solutions sont possibles : réduire la demande interne pour réduire les importations ou augmenter la demande extérieure, c'est-à-dire les exportations, par le biais de la dévaluation. Cependant, la dévaluation n'est pas toujours efficace car elle dépend de l'attitude des autres pays et de leur réactivité à la baisse du prix des produits exportés.

Les deux solutions mentionnées sont les plus couramment utilisées et directes pour équilibrer les comptes extérieurs. Cependant, il existe d'autres stratégies qui peuvent être employées, bien qu'elles soient généralement plus complexes et dépendent fortement du contexte économique spécifique d'un pays (augmentation de la compétitivité, accords commerciaux, manipulation de la monnaie, politiques fiscales et monétaires..).

Il est important de noter que toutes ces stratégies ont des avantages et des inconvénients, et leur succès dépend de nombreux facteurs, y compris la situation économique globale, la structure de l'économie du pays, et les politiques des partenaires commerciaux. Ce sont donc à la fois des variables exogènes (externes) et endogènes (internes) qui sont impliquées ce qui complexifie la prise de décision au niveau de la politique monétaire à adopter. Le modèle Mundell-Fleming (qui est une expansion du modèle IS-LM, un cadre qui facilite l'analyse des impacts des politiques conjoncturelles sur l'équilibre économique) met en lumière certaines contradictions entre les outils internes et externes de la politique économique.

La stabilité financière 

La banque centrale doit veiller à la stabilité du système financier, en s'assurant que les banques et les autres institutions financières sont solides et en évitant les crises financières. La PBoC peut utiliser des outils tels que la régulation et la supervision des institutions financières, ainsi que des mesures de politique monétaire, pour maintenir la stabilité financière et prévenir les risques systémiques.

L'étude de Sonali Das et Wenting Song (2022), diffusée par le Fonds Monétaire International (FMI), examine comment la politique monétaire est mise en œuvre en Chine. Des progrès ont été réalisés, mais il semblerait que des difficultés persistent. Elle constate que la politique monétaire en Chine a un impact significatif et durable sur les taux d'intérêt interbancaire, les rendements des obligations gouvernementales et les écarts de crédit des entreprises.

Cependant, l'effet sur les écarts de crédit des entreprises et des LGFV (véhicules de financement des gouvernements locaux, des entités créées par les gouvernements locaux en Chine pour financer des projets d'infrastructure et contourner les restrictions de prêt direct) est moins clair, avec des preuves d'impact uniquement pour certaines durées d'emprunt. De plus, il ne semble pas y avoir d'effet significatif sur les taux d'intérêt des billets à moyen terme et des papiers commerciaux, qui sont d'autres formes de prêts à court terme.

L'étude a également constaté que lorsque les politiques monétaires et budgétaires sont coordonnées, l'impact sur l'économie est plus fort et dure plus longtemps. Cela suggère que lorsque la banque centrale et le gouvernement travaillent ensemble pour stimuler ou ralentir l'économie, cela peut être plus efficace. Si la politique monétaire n'est pas coordonnée avec la politique budgétaire, l'effet sur l'économie peut être affaibli. Cela signifie que la banque centrale pourrait avoir plus de mal à utiliser ses outils pour influencer l'économie.

Cependant, il est important de noter que cette coordination n'est pas toujours possible ou souhaitable. En effet, la politique monétaire et la politique budgétaire ont des objectifs et des outils différents, et il peut y avoir des moments où il est préférable qu'elles agissent indépendamment l'une de l'autre.

De plus, cela ne signifie pas nécessairement que la banque centrale aura plus de mal à utiliser ses outils pour influencer l'économie, mais plutôt que l'efficacité de ces outils pourrait être réduite dans certaines circonstances.

Il est donc crucial de comprendre que la coordination entre la politique monétaire et la politique budgétaire peut être bénéfique dans certaines situations, mais elle n'est pas une panacée et ne doit pas se faire au détriment de l'indépendance de la banque centrale.

Les effets de la politique monétaire sur l'économie réelle sont tangibles, notamment en ce qui concerne la formation de capital au stade des entreprises et l'évolution de la demande globale sur l'inflation. Toutefois, d'après l’étude, l'actuel régime de change limite les options dont dispose la banque centrale et l'efficacité de la politique monétaire. Une plus grande flexibilité du taux de change et l'adoption d'un objectif d'inflation souple permettraient à la politique monétaire de contribuer davantage à la stabilité macroéconomique et de réduire les coûts et les risques de la stérilisation des entrées de capitaux.

Le système de taux chinois 

(Source : ING)

Dans une opération de pension à réméré, la PBoC prête donc de l'argent aux banques pour une période de 7 jours, avec l'accord que les banques rachèteront ces titres à une date ultérieure à un prix plus élevé. Le taux d'intérêt sur ces prêts est connu sous le nom de taux de prime de prêt.

Taux à 7 jours, MLF et SLF

C’est un instrument de politique monétaire couramment utilisé par les banques centrales, dont la Banque Populaire de Chine, pour réguler la liquidité sur le marché monétaire. Dans cette opération, la banque centrale vend des titres à une banque commerciale avec l'accord que ces titres seront rachetés à une date ultérieure, généralement dans 7 jours. Le prix de rachat est supérieur au prix de vente initial, et la différence entre les deux représente l'intérêt.

Ces opérations permettent à la banque centrale de contrôler la quantité de monnaie en circulation. Lorsqu'elle veut réduire la liquidité, elle vend des titres, ce qui retire de l'argent du système bancaire. Lorsqu'elle veut augmenter la liquidité, elle rachète des titres, ce qui injecte de l'argent dans le système.

L'opération de pension à réméré de 7 jours est un outil flexible qui permet à la banque centrale de répondre rapidement aux changements de conditions sur le marché monétaire. En ajustant le volume et le taux d'intérêt de ces opérations, elle peut influencer les taux d'intérêt à court terme et gérer les attentes du marché.

Par ailleurs, les deux autres taux directeurs MLF et SLF, on retrouve une influence directe sur le rendement des obligations gouvernementales. Si la PBoC augmente les taux MLF et SLF, cela rend les prêts plus coûteux pour les banques, qui peuvent alors chercher à investir davantage dans des actifs plus sûrs comme les obligations gouvernementales. Cela augmente la demande d'obligations gouvernementales, ce qui fait baisser leur rendement.

Inversement, si la PBoC baisse les taux MLF et SLF, cela rend les prêts moins coûteux pour les banques, qui peuvent alors chercher à investir moins dans les obligations gouvernementales et plus dans des prêts plus risqués. Cela réduit la demande d'obligations gouvernementales, ce qui fait augmenter leur rendement.

Une approche des taux plus précise 

La Banque populaire de Chine se distingue par sa pratique de fixation de plusieurs taux directeurs pour différentes échéances :

Elle établit un taux pour les opérations d'open market à court terme, qui régule les opérations de prêt à court terme entre la PBoC et les banques commerciales et influence directement les taux d'intérêt du marché monétaire.

Elle fixe un taux de la facilité de prêt à moyen terme (MLF), qui est appliqué aux prêts à moyen terme que la PBoC octroie aux banques commerciales, ayant un impact direct sur les taux d'intérêt à moyen terme du marché.

Elle détermine un taux de la facilité de prêt à long terme, qui régit les prêts à long terme que la PBoC accorde aux banques commerciales, influençant les taux d'intérêt à long terme du marché. Cette approche permet à la PBoC d'exercer un contrôle plus précis sur la structure des taux d'intérêt dans l'économie.

La PBoC fixe donc plusieurs taux directeurs, dont le taux de prêt de référence à un an et le taux de dépôt de référence à un an. La banque centrale ajuste ces taux directeurs et les taux d'open market en fonction des conditions économiques et des objectifs de politique monétaire. Par exemple, en période de ralentissement économique, la banque centrale peut réduire les taux directeurs pour stimuler la demande de crédit et soutenir la croissance économique. Inversement, en période de surchauffe économique, elle peut augmenter les taux directeurs pour freiner l'inflation et essayer d’éviter la formation de bulles financières.

Le taux de prime de prêt influence directement le taux d'intérêt du marché, comme le SHIBOR (Shanghai Interbank Offered Rate), qui est le taux moyen auquel les banques chinoises sont prêtes à se prêter de l'argent sans garantie.

Le taux prime de prêt

Loan Prime Rate (LPR, en anglais), est un taux d'intérêt de référence utilisé par les banques pour fixer les taux d'intérêt de leurs prêts. Il est déterminé par un panel de 18 banques, sous la supervision de la Banque Populaire de Chine (PBoC).

Le LPR est basé sur le taux d'intérêt que les banques du panel facturent à leurs meilleurs clients pour des prêts non garantis. Il est publié le 20 de chaque mois et sert de référence pour les taux d'intérêt des prêts dans tout le pays.

Le LPR a été introduit en 2019 dans le cadre des efforts de la PBoC pour rendre les taux d'intérêt plus sensibles aux conditions du marché. Avant cela, les taux d'intérêt des prêts étaient principalement basés sur le taux de référence de la PBoC, qui était fixe et souvent déconnecté des conditions du marché.

Le LPR est un outil important pour la politique monétaire de la PBoC. En influençant le LPR, la PBoC peut indirectement guider les taux d'intérêt des prêts dans tout le pays, ce qui peut stimuler ou freiner l'activité économique. Par exemple, en abaissant le LPR, la PBoC peut encourager les emprunts et stimuler l'investissement et la consommation. À l'inverse, en augmentant le LPR, elle peut freiner les emprunts et ralentir l'économie.

Le rendement des obligations gouvernementales influence à son tour le taux du marché du crédit/obligations. Si le rendement des obligations gouvernementales augmente, les taux d'intérêt sur le marché du crédit/obligations peuvent également augmenter, car les prêteurs exigent des taux d'intérêt plus élevés pour compenser le rendement plus élevé des obligations gouvernementales. Inversement, si le rendement des obligations gouvernementales diminue, les taux d'intérêt sur le marché du crédit/obligations peuvent également diminuer.

Les rendements des obligations gouvernementales sont un indicateur clé de la politique monétaire d'un pays

La Banque Populaire de Chine peut influencer ces rendements de plusieurs façons pour mettre en œuvre sa politique monétaire. 

Premièrement, la PBoC peut acheter ou vendre des obligations gouvernementales sur l’open market. Lorsqu'elle achète des obligations, elle injecte des liquidités dans le système financier, ce qui fait baisser les rendements. À l'inverse, lorsqu'elle vend des obligations, elle retire des liquidités du système, ce qui fait monter les rendements.

Deuxièmement, la PBoC peut modifier son taux directeur. Une augmentation du taux directeur rend les nouvelles obligations gouvernementales plus attractives, ce qui fait monter les rendements des obligations existantes. À l'inverse, une baisse du taux directeur rend les nouvelles obligations moins attractives, ce qui fait baisser les rendements des obligations existantes.

La banque centrale chinoise peut ainsi influencer les attentes du marché. Si les investisseurs s'attendent à ce que la PBoC augmente les taux d'intérêt à l'avenir, ils exigeront des rendements plus élevés sur les obligations gouvernementales pour compenser le risque d'une hausse des taux.

En contrôlant les rendements des obligations gouvernementales, la PBoC peut influencer les taux d'intérêt à long terme, ce qui peut avoir un impact sur l'investissement, la consommation et l'inflation.

Le SHIBOR, un indicateur fondamental des conditions de liquidité sur le marché monétaire chinois

Le Shanghai Interbank Offered Rate, est le taux d'intérêt interbancaire offert par les banques sur le marché monétaire de Shanghai. Il est considéré comme le taux d'intérêt de référence en Chine pour les transactions interbancaires.

Le SHIBOR est déterminé chaque jour ouvrable par un panel de 18 banques, qui soumettent le taux d'intérêt auquel elles seraient prêtes à prêter des fonds sans garantie à d'autres banques sur le marché interbancaire. Le taux est ensuite calculé comme la moyenne pondérée de ces soumissions. Il existe en plusieurs maturités, allant du overnight (un jour) jusqu'à un an. Cela permet aux banques de gérer leur liquidité à court et à moyen terme.

Un SHIBOR élevé indique une liquidité serrée, ce qui signifie que les banques sont réticentes à prêter des fonds, tandis qu'un SHIBOR bas indique une liquidité abondante.

La Banque Populaire de Chine suit de près le SHIBOR et peut intervenir sur le marché monétaire pour influencer le taux. Par exemple, si la PBoC veut réduire les taux d'intérêt, elle peut injecter des liquidités sur le marché monétaire, ce qui fait baisser le SHIBOR. À l'inverse, si elle veut augmenter les taux d'intérêt, elle peut retirer des liquidités du marché, ce qui le fait monter.

La banque centrale chinoise utilise également des outils de politique monétaire non conventionnels, tels que les ratios de réserves obligatoires (RRR) pour les banques commerciales. En ajustant les RRR, la PBoC peut influencer la quantité de liquidités disponibles dans le système bancaire et, par conséquent, les conditions de crédit. Par exemple, une augmentation du RRR réduit la liquidité disponible et peut contribuer à freiner l'expansion du crédit, tandis qu'une réduction du RRR libère des liquidités et peut stimuler la croissance du crédit.

En plus des instruments quantitatifs et basés sur les prix, la PBoC recourt également à une forme de dirigisme administratif pour agir sur le crédit bancaire, notamment en organisant des réunions mensuelles avec les banques commerciales et en publiant des notifications pour freiner périodiquement la distribution du crédit dans certains secteurs. Ce guidage administratif a réussi à ralentir la progression du crédit pendant les périodes d'expansion rapide et à l'accélérer en réaction à la récession mondiale.

La Banque populaire de Chine doit veiller à la stabilité des prix, à la progression de l'emploi, à l'équilibre extérieur et à la stabilité financière pour assurer une croissance économique durable et équilibrée. Pour ce faire, elle utilise divers instruments de politique monétaire et des mesures de régulation et de supervision du secteur financier.