BERLIN (Reuters) - L'Allemagne devra investir des sommes "gigantesques" dans l'industrie pour rester compétitive dans les secteurs de haute technologie, à la faveur du recul de la pandémie de COVID-19 et de la transition des économies mondiales vers la neutralité carbone, a estimé mardi Angela Merkel.

S'exprimant lors d'une conférence de la Fédération des industries allemandes (BDI), la chancelière sortante a déclaré que, bien que l'industrie allemande ait traversé la crise relativement mieux que d'autres pays européens, certains secteurs pourraient avoir besoin d'une aide supplémentaire.

"Nous devrons dépenser des sommes gigantesques", a-t-elle affirmé, citant le secteur des hautes technologies - notamment l'intelligence artificielle, l'informatique quantique, les batteries et les puces électroniques.

"Il y a de nombreux domaines où nous ne pourrons pas avancer sans l'argent de l'Etat", a-t-elle jugé. "Sans l'aide de l'État, l'augmentation de la production de microprocesseurs en Europe ne sera pas possible."

La chancelière a toutefois ajouté qu'après les programmes de sauvetage et de relance nécessaires pour atténuer les effets de la pandémie sur la plus grande économie d'Europe, les finances publiques devraient être redressées dans les années à venir.

Le candidat des conservateurs à la chancellerie, Armin Laschet, a déclaré lors de la conférence qu'il était important pour l'Allemagne de rester une grande puissance industrielle, même si le pays commence sa transition vers la neutralité carbone.

"Dans 20 ans, nous aurons toujours une industrie sidérurgique, chimique, verrière, tout en étant climatiquement neutres", a-t-il déclaré.

Il a également réaffirmé que ce n'était pas le moment d'augmenter les impôts, car une telle mesure freinerait selon lui la reprise économique.

(Reportage Madeline Chambers, version française Federica Mileo, édité par Sophie Louet)