4 août (Reuters) -

La délégation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) est repartie vendredi du Niger après avoir rencontré des représentants de la junte sans qu'aucune avancée n'ait été observée quant à une restauration de l'ordre constitutionnel, selon une source proche de la présidence nigérienne.

La délégation s'était rendue à Niamey alors que la Cédéao doit prendre une décision ce vendredi quant à l'éventualité d'une intervention militaire au Niger où la junte militaire a renversé le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, constituant le septième coup d'Etat dans la région depuis 2020.

La Cédéao a imposé des sanctions et menacé d'intervenir militairement si le président Bazoum, qui se dit pris en otage, n'était pas réinstallé d'ici dimanche.

"Tous nos efforts pour rencontrer le leader de la junte ont échoué. Il s'est contenté d'envoyer cinq représentants pour nous rencontrer", a déclaré une source proche de la présidence nigérienne.

"Après que la réunion s'est terminée à minuit (jeudi soir), ils ont dit qu'ils avaient entendu tout ce qu'on avait à dire et qu'ils reviendraient vers nous. Nous avons quitté Niamey immédiatement (après)", a ajouté la source.

Le scénario d'un retour au statu quo a pris du plomb dans l'aile après que la junte a révoqué jeudi différents accords de coopération militaire avec la France, une décision à même de redessiner complètement les contours de la lutte contre les groupes djihadistes dans la région du Sahel.

La France compte entre 1.000 et 1.500 soldats stationnés au Niger afin de contribuer à la lutte contre les groupes liés à Al Qaïda et à l'Etat islamique.

Le chef de la junte, Abdourahamane Tiani, qui était à la tête de la garde présidentielle de Mohamed Bazoum, a assuré qu'il ne céderait pas aux pressions.

Il a reçu le soutien de ses homologues au Mali et au Burkina Faso, deux pays voisins également dirigés par des juntes.

A Abuja, la capitale du Nigeria voisin, les chefs d'état-major des armées de la Cédéao doivent mettre fin vendredi à plusieurs jours de réunion et prendre une décision quant à une éventuelle intervention militaire au Niger. Plusieurs pays, dont le Nigeria, le Sénégal et la Côte d'Ivoire, se sont dits prêts à y contribuer. (Rédigé par Alessandra Prentice; version française Zhifan Liu, édité par Tangi Salaün)