PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a appelé samedi les Français à ne pas céder à la "panique" à propos d'éventuelles coupures d'électricité cet hiver, en soulignant que le gouvernement travaille sur un "scénario extrême" qu'il est, selon lui, tout à fait possible d'éviter.

Dans une interview accordée aux chaînes de télévision TF1 et LCI, enregistrée pendant sa visite d'Etat aux Etats-Unis, le président français a refusé d'imputer le risque de délestages en cas de températures très froides dans les prochains mois à une mauvaise maîtrise du calendrier de redémarrage des réacteurs nucléaires à l'arrêt pour travaux d'entretien présenté par EDF.

"Non", a répondu Emmanuel Macron à la question de savoir si les retards pris dans certains chantiers par le groupe en cours de renationalisation constituait un "échec".

"D'abord, je veux essayer de clarifier les choses: pas de panique!", a-t-il poursuivi. "Il y a un travail qui est fait, qui est légitime, par le gouvernement pour préparer un cas extrême, qui en effet la nécessité de couper l'électricité pendant quelques heures dans la journée si on venait à en manquer."

"C'est normal que le gouvernement prépare un cas extrême parce que les dernières années nous l'ont montré, parfois l'impensable arrive... et donc c'est la responsabilité du gouvernement, en lien avec tous les acteurs compétents, de préparer ces scénarios pour permettre que le pays ne soit pas en désordre complet."

Si RTE, le gestionnaire des lignes à haute tension françaises, a pointé le mois dernier un "risque accru" de coupures d'électricité en janvier, Emmanuel Macron a assuré que ce scénario qu'il a qualifié de "fictif" n'a rien n'inéluctable.

"Si tous ensemble, nous tenons le plan de sobriété qui a été présenté par le gouvernement (...), c'est à dire de réduire d'environ 10% par rapport à notre consommation habituelle, (...) si on fait tous un peu attention et si à côté de ça EDF continue le travail, alors oui nous pourrons passer, même avec des mois de décembre et de janvier froids, cette période", a-t-il insisté sur TF1.

(Tangi Salaün)