Bien que les petites et moyennes capitalisations surperforment les grandes sur longue période, elles se dirigent, fin 2023, vers trois années consécutives de sous-performance. Ceci s’explique par le changement de politique des Banques centrales dans un environnement inflationniste, couplé à des craintes de récession. "Nous percevons cependant des signaux encourageants à court terme, qui justifient leur rebond depuis fin octobre (+10,6% pour le MSCI EMU Small depuis le 25 octobre contre +7,6% pour le MSCI EMU large)", affirme Hugo Mas, gérant small et mid caps chez Sycomore AM.

Selon lui, "les indicateurs d'inflation montrent des signes de décélération et pourraient mettre fin à la période de resserrement monétaire des banques centrales. En parallèle, les dernières données de PMI et de confiance des consommateurs en Europe montrent que le creux d'activité est a priori derrière nous. Ces signaux positifs restent à confirmer dans les prochains mois, et les principaux risques identifiés à ce stade sont d'ordre politique, à savoir la montée des extrêmes en Europe, la crise budgétaire en Allemagne et l'élection présidentielle américaine en 2024".

La publication des perspectives annuelles des entreprises début 2024 devrait être prudente et potentiellement générer des bonnes surprises au cours de l'année si les conditions économiques s'améliorent : après une période de déstockage massif, tout signal de retournement de la demande aurait un effet en cascade favorable.

Toutefois, pour Hugo Mas, "il est encore trop tôt pour crier victoire car les faux-départs ont été nombreux ces dernières années, mais le contexte actuel est plus propice à une bonne tenue du segment. Afin que cette tendance se maintienne toutefois, il faut absolument que le niveau des taux d'intérêts fixé par les Banques centrales américaine et européenne se stabilise dans un premier temps, puis soit abaissé courant 2024. Ce scénario serait favorable aux petites capitalisations dont la part de dette à taux variable est généralement plus élevée".