Au jeu du bilan de la semaine écoulée, c'est le Japon qui a pris les commandes des marchés actions, avec un rebond de 4,3% du côté du Nikkei 225. L'indice large européen STOXX Europe 600 n'a pas démérité (+1%), tandis qu'aux Etats-Unis, le S&P500 a grappillé 0,45% et le Nasdaq 100 encore moins, 0,15%. Il faut dire que la séance de vendredi s'est terminée en sortie de route pour le compartiment technologique américain, avec une baisse de 1,2% à la cloche côté Nasdaq 100, pendant que le Dow Jones s'offrait un baroud d'honneur en conservant une progression de 0,12%.

Comment expliquer le décalage entre les deux indices ? Essentiellement par les vives hausses de la "vieille" économie, celles des UnitedHealth (assurance santé) et des JPMorgan Chase (banque), après des résultats trimestriels très solides de la part de ces deux baromètres. Je rappelle que le plus vieil indice du monde est pondéré par les cours et non par la capitalisation, ce qui veut dire que ce sont les entreprises dont le prix de l'action est le plus élevé, et non pas la capitalisation, qui ont le plus d'influence. Du haut de ses 539 USD par titre, UnitedHealth est en pole-position et pèse plus de 9% du Dow Jones. Sa hausse de 2,6% vendredi a fait le reste. Les valeurs pétrolières ont aussi apporté leur écot à la performance, en surfant sur le rebond du prix du baril. La remontée des cours pétroliers est d'ailleurs l'un des thèmes du début de semaine, dont nous allons parler un peu après avoir fait un crochet par Paris.

Car la place parisienne est encore le vilain petit canard des marchés occidentaux, avec une baisse de 0,8% sur la semaine précédente. C'est LVMH qui a tiré tout le monde vers le bas. Une sorte de UnitedHealth inversé si vous voulez, puisque le groupe de luxe pèse 10,4% du CAC40. Après ses récents déboires parce que ce chiffre était proche de 12% il n'y a pas si longtemps. LVMH dont les performances financières au 3e trimestre ont conforté le marché dans sa récente conviction selon laquelle les meilleures années du secteur du luxe sont derrière lui. C'est peut-être excessif, mais la multiplication des articles et analyses plus prudents est en train de changer la perception d'invincibilité du compartiment. Un peu comme pour le rugby de l'hémisphère nord, si vous suivez mon regard.

Plus globalement, les deux secteurs les plus "chauds" de la semaine écoulée sont le pétrole et la défense, pour une raison identique : la crise au Proche-Orient. Les incertitudes sur l'ampleur des représailles d'Israël au raid sanglant du Hamas, la tragédie humanitaire en cours à Gaza et l'entrée de l'Iran dans la danse ont fait remonter la tension géopolitique dans la région. Le baril de Brent a repassé la barre des 90 USD. Quant aux sociétés du secteur de l'armement, on comprend aisément pourquoi elles se trouvent à nouveau entourées, comme c'est le cas depuis le début du conflit russo-ukrainien. La situation est suffisamment préoccupante pour que Joe Biden fasse le voyage en Israël, après avoir alerté sur les dangers d'une occupation de la bande de Gaza. C'est en tout cas la rumeur qui circule ce matin. Quand on envoie les octogénaires en mission commando, c'est qu'il se passe quelque chose de spécial.

L'actualité des sociétés sera dominée cette semaine par l'accélération du rythme des publications de résultats du 3e trimestre. Johnson & Johnson, Bank of America, Lockheed Martin et Tesla aux Etats-Unis et Rio Tinto, ASML, Nestlé, L'Oréal ou Roche en Europe, parmi une nuée d'autres. Pour l'heure, le bilan est mitigé, comme je l'ai évoqué précédemment : la finance a l'air de très bien s'en sortir (les taux élevés sont passés par là) et la consommation, fut-elle luxueuse, est dans le dur. On peut ajouter à cela un avertissement XXL dans la santé, celui de Pfizer vendredi soir. Le laboratoire américain souffre d'une chute de sa dernière poule aux œufs d'or, les vaccins covid. Le titre perdait 3,7% hors séance vendredi soir. La situation semble assez spécifique au groupe et ne devrait pas être extrapolée au reste du secteur. Dans les autres petites nouvelles du jour, le président d'Atos, Bertrand Meunier, jette l'éponge, tandis que la chaîne de pharmacies américaine Rite Aid dépose le bilan pour tenter de réorganiser son passif, alourdi par des choix stratégiques douteux et la crise des opiacées.

Sur l'agenda macroéconomique hebdomadaire, je pose une petite pièce sur la publication du PIB chinois du T3, dans la nuit de mardi à mercredi, comme événement ultra-marquant. L'autre ligne cerclée de rouge par les investisseurs, c'est le discours que le patron de la Fed, Jerome Powell, doit prononcer jeudi autour de 18h00. Les taux américains se sont détendus ces derniers jours alors que le 10 ans était presque promis à une incursion au-dessus de 5%. Il s'est finalement assagi à 4,66% après des commentaires étonnamment doucereux de certains banquiers centraux américains pourtant classés parmi les plus orthodoxes. Powell a l'occasion d'apporter quelques précisions à des marchés qui croient plus que jamais que la Fed ne relèvera plus ses taux. Dans le reste de l'actualité, les Etats-Unis vont renforcer les restrictions à l'accès de la Chine aux technologies de pointe dans le domaine des puces électroniques. De quoi ulcérer Xi Jinping, qui pourra en discuter avec Vladimir Poutine puisque les deux dirigeants se rencontrent cette semaine. En Pologne, l'opposition centriste et pro-européenne semble avoir remporté le parlement, selon des résultats non-officiels.

Les actions d'Asie Pacifique semblent subir le contrecoup de leur rebond de la semaine précédente. Tokyo cède 1,9% en fin de parcours, tandis que les places chinoises de Shanghai et Hong Kong reculent de 0,6% environ. La Corée du Sud, l'Australie et Taïwan démarrent aussi la semaine dans le rouge. En Inde, Bombay est à l'équilibre en milieu de séance. Les indicateurs avancés européens évoluent en légère hausse. Les indicateurs avancés européens évoluent en légère hausse. Le CAC40 a démarré la séance en hausse de 0,3% à 7030 points. Le SMI gagnait 0,1% à 10 916 points.

Les temps forts économiques du jour

L’indice d’activité Empire Manufacturing (Etat de New York) sera publié à 14h30 aux Etats-Unis. Tout l'agenda ici.

L'euro recule à 1,0520 USD. L'once d'or s'échange 1918 USD. Le pétrole se tend un peu, avec un Brent de Mer du Nord à 90,94 USD le baril et un brut léger américain WTI à 87,73 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans atteint 4,66%. Le bitcoin s'échange 27 240 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Aéroports de Paris : Morgan Stanley maintient sa recommandation pondération en ligne avec un objectif de cours réduit de 142 EUR à 125 EUR.
  • Airbus : Morgan Stanley maintient sa recommandation surpondérer/attractive avec un objectif de cours réduit de 162 EUR à 161 EUR.
  • Alcon : Citi maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 90 CHF à 89 CHF.
  • ALD : Deutsche Bank maintient sa recommandation d'achat et réduit l'objectif de cours de 16 EUR à 12 EUR.
  • Anheuser-Busch Inbev : Goldman Sachs maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 66 USD à 64 USD.
  • Aperam : JP Morgan maintient sa recommandation de souspondérer avec un objectif de cours relevé de 19,50 EUR à 20 EUR.
  • ArcelorMittal : JP Morgan maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 23,50 EUR à 20 EUR.
  • ASML : Aletheia Capital Limited maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 750 EUR à 700 EUR.
  • BMW : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 120 EUR à 110 EUR.
  • BNP Paribas : Goldman Sachs maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 79 EUR à 78 EUR.
  • Capgemini : Goldman Sachs maintient sa recommandation d'achat et réduit l'objectif de cours de 215 EUR à 210 EUR.
  • Cellnex Telecom : HSBC maintient sa recommandation d'achat et réduit l'objectif de cours de 46 EUR à 40 EUR.
  • CGG : Oddo BHF maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 1,14 EUR à 0,95 EUR.
  • Danone : Societe Generale maintient sa recommandation de vente et réduit l'objectif de cours de 57 EUR à 51 EUR.
  • Eiffage : Morgan Stanley reste à surpondérer/en ligne avec un objectif de cours réduit de 150 EUR à 144 EUR.
  • Fagron : Berenberg maintient sa recommandation d'achat et relève l'objectif de cours de 21,90 EUR à 22,40 EUR.
  • Indra Sistemas : Societe Generale maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours relevé de 17 EUR à 18,80 EUR.
  • Infineon : Citi maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 52 EUR à 45 EUR.
  • ITM Power : Bryan Garnier & Co. passe d'acheter à vendre avec un objectif de cours réduit de 350 GBX à 55 GBX.
  • Leonardo : Morgan Stanley maintient sa recommandation pondération en ligne et relève l'objectif de cours de 11,20 EUR à 15,20 EUR.
  • Lhyfe : Bryan Garnier & Co. passe d'acheter à vendre avec un objectif de cours réduit de 14,30 EUR à 3,90 EUR.
  • Mercedes : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 75 à 72 EUR.
  • MTU Aero Engines : Hauck Aufhaeuser Investment Banking passe d'une recommandation de conserver à acheter avec un objectif de cours réduit de 198 EUR à 196 EUR.
  • Nel : Citi maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 15,50 NOK à 9 NOK.
  • Novo Nordisk : DNB Markets maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours réduit de 1330 DKK à 750 DKK. Nordea Bank maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours relevé de 695 DKK à 787 DKK. Stifel maintient sa recommandation d'achat et relève l'objectif de cours de 745 DKK à 760 DKK.
  • OVH : Citi maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 11 EUR à 9 EUR.
  • Prosus : Citi maintient sa recommandation d'achat et relève l'objectif de cours de 41,29 EUR à 43 EUR.
  • Remy Cointreau : Goldman Sachs maintient sa recommandation d'achat et réduit l'objectif de cours de 205 EUR à 180 EUR.
  • Safran : Morgan Stanley maintient sa recommandation surpondérer avec un objectif de cours relevé de 184 EUR à 193 EUR.
  • Sartorius Stedim Biotech : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 310 EUR à 240 EUR. Societe Generale passe de conserver à vendre avec un objectif de cours réduit de 276 EUR à 175 EUR.
  • Signify : Societe Generale maintient sa recommandation d'achat et réduit l'objectif de cours de 37 EUR à 33 EUR.
  • Sika : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 322 CHF à 325 CHF. Morgan Stanley maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours réduit de 308 CHF à 281 CHF.
  • STMicroelectronics : Citi maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 70 EUR à 67 EUR. Cowen maintient sa recommandation de surperformance et réduit l'objectif de cours de 59 EUR à 52 EUR.
  • Swiss RE : RBC Capital maintient sa recommandation de performance sectorielle avec un objectif de cours relevé de 96 CHF à 100 CHF.
  • Tomra : Arctic Securities maintient sa recommandation de conserver et réduit l'objectif de cours de 153 NOK à 120 NOK.
  • Vallourec : AlphaValue maintient sa recommandation d'achat et réduit l'objectif de cours de 17,90 EUR à 15 EUR.
  • Veolia : Morgan Stanley maintient sa recommandation surpondérer avec un objectif de cours réduit de 34 EUR à 33 EUR.
  • Vinci : Morgan Stanley maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours réduit de 141 EUR à 136 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Bertrand Meunier quitte la présidence d'Atos, remplacé par Jean-Pierre Mustier. Le groupe reste attaché à la cession de Tech Foundations à EPEI, sans quoi il faudra trouver des sources de financement alternatives. La finalisation et l'AG des actionnaires sont attendues au T2 2024.
  • Casino prolonge la période d'accès à son accord de restructuration de la dette au 17 octobre. Le groupe a signé le contrat de cession de ses 34% dans Exito à Grupo Calleja, qui devrait rapporter 528 M€, en intégrant les parts détenues par GPA, la filiale brésilienne de Casino.
  • Wendel lorgnerait le britannique IK Partners.
  • Groupe Berkem décale d’un an ses objectifs financiers.
  • Le litige entre Moneta et Altamir redescend en cour d’appel de renvoi après une cassation partielle.
  • Carmat lève 7 M€ par placement privé à 3,60 EUR l'action, ce qui lui permet d'être financé jusqu'au début 2024. La dilution atteint environ 8% pour les actionnaires existants.
  • Abionyx, OSE Immuno et Innate participent à des conférences d'automne.
  • Pharnext a reçu deux offres pour son candidat-médicament PXT3003, qui pourraient rapporter "au moins" 60 M€ de paiements initiaux. Un nouveau tirage dilutif de 2,5 M€ auprès d'ABO est prévu en attendant la finalisation.
  • Obiz a été retenu par La Poste pour déployer un programme de fidélité pour sa clientèle professionnelle.
  • Aures émet 3,2 M€ d'OCA avec 17% de dilution potentielle.
  • Elles ont publié / Elles doivent publier : Okwind, Lagardère, Spineway, Prodways, Catana

Dans le vaste monde

Résultats des entreprises (les commentaires sont donnés à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • Pfizer sabre sévèrement dans ses objectifs 2023.

Annonces importantes (et moins importantes)

Lectures