Une belle ascension… bien loin des sommets

Au cours d’un mois de retour d’appétit pour le risque lié à une détente marquée des taux, les valeurs moyennes ont amplifié le rebond et rattrapé une partie de leur retard grâce à leur valorisation attractive. Certains fonds de la sélection se sont adjugés près de 10% en novembre, surperformant la hausse de 7.7% de l’indice CAC Small (CAC 40 +7.2%). A noter que le calcul de l’indice CAC Mid&Small a été perturbé début décembre par la volatilité et le poids d’Orpea dans cet indice.

Ailleurs en Europe, Les petites et moyennes capitalisations ont également fortement rebondi avec une hausse de 8.3% pour le MSCI Emu Small NR. Le MSCI Emu Micro a néanmoins continué de sous-performer, à +5.9%. Les plus forts rebonds sectoriels de novembre sont à mettre sur le compte de l’industrie, des matériaux de base, alors que les valeurs liées à la santé et aux télécommunications ont poursuivi leur baisse. Depuis le début de l’année, on notera le grand écart entre les sociétés positionnées majoritairement sur les énergies fossiles et celles tournées vers les énergies renouvelables :

RJ Stars

 

Evolution, dividendes inclus, des indices d’actions françaises par taille de capitalisation depuis début 2023

Côté collecte/décollecte des fonds spécialisés sur les PME-ETI cotées, on note une très légère amélioration : 

Quand aux perspectives de résultat 2023 et 2024, les révisions à la baisse continuent du côté du bureau de recherche IdMidCaps avec 60% de révisions négatives en décembre (histogramme ci-dessous). 

Si ces dégradations touchent davantage les petites sociétés, c’est probablement lié à leur exposition sectorielle et géographique, mais également à leur moindre pricing power en contexte inflationniste. De quoi expliquer une partie de la sous-performance de l’indice CAC Small cette année. Dans ce contexte, même les OPA ne permettent plus aux investisseurs de la classe d’actifs de surperformer les blue chips. En un mois, pas moins de 5 opérations ont été annoncées, avec des primes dépassant régulièrement les 50% par rapport au cours de clôture précédant l’offre. 

La sous-performance de la classe d’actif est criante sur 5 ans, comme le montre ce graphique ci-dessous. 

Evolution, dividendes inclus, des indices d’actions françaises par taille de capitalisation sur 5 ans. 



Revue des meilleurs fonds Small Caps à la fin du mois dernier   

(Source : Quantalys, rapport mensuel des sociétés de gestion)

Le contexte étant dressé, venons-en aux mouvements de nos fonds vedettes à travers notre tableau synthétique.

De façon générale, nous remarquons que :

  • Les fonds de la sélection sont, pour la plupart, repassés dans le vert à la faveur du rebond opéré en novembre. Leur performance moyenne à fin novembre s’élève à +1.6%, un niveau cohérent avec leur exposition française forte, les indices de petites valeurs françaises étant encore négatif, encore en cette mi-décembre. 
  • Parmi les dossiers très détenus par notre sélection de fonds, on recense notamment Voyageurs du Monde, SII, Robertet, Groupe Guillin, Mersen, Precia, Clinica Baviera et Gerard Perrier.
  • Les taux d’investissement sont très élevés et stables dans l’ensemble, dans un contexte de décollecte.

De façon plus particulière, nous notons que :

  • Gay-Lussac Microcaps, malgré sa faible volatilité habituelle, a bien profité du rebond de la classe d’actifs en novembre, en gagnant 8% sur fonds de reprise de la collecte. Pour autant, le fonds a gardé 7% de liquidités. Du coté des achats, la seule initiation de ligne concerne Einhell, une société allemande d'outillage et d'équipement de jardin : "après une révision à la baisse de ses objectifs fin août, le titre nous apparait faiblement valorisé et devrait générer des flux de trésorerie importants cette année. Parmi nos nombreux renforcements, nous pouvons tout d'abord citer Argan, une foncière logistique historiquement présente dans les fonds mais que nous avions allégée dans le contexte de durcissement monétaire. Nous considérons qu'il est temps de se repositionner sur cette société familiale, à l'endettement contenu et exposée à une typologie d'actifs particulièrement résistante. Infotel a également fait l'objet de renforcements. La publication du troisième trimestre avait été sanctionnée mais le message est rassurant, selon nous, quant aux perspectives de croissance de l'an prochain, d'autant que la société dispose d'une trésorerie significative qui génèrera des résultats financiers notables. Nous pouvons enfin citer Voyageurs du Monde, qui continue de gagner en parts de marché et dispose, elle aussi, d'une trésorerie nette conséquente, pour une valorisation raisonnable, selon nous. Du coté des maigres ventes, nous pouvons citer ESI Group, qui cotait proche de son prix d'OPA annoncée. Nous avons ainsi cédé cette position afin de redéployer le capital vers de meilleures opportunités. Pour le même rationnel, nous pouvons également citer quelques allègements en Gévelot." 
  • Dans le fonds MCA Entreprendre, "Hopscotch Groupe connaît une revalorisation boursière grâce à une bonne publication de son T3 (CA en hausse de 9% dans un environnement incertain) et à l'approche d'une année 2024 prometteuse avec les Jeux Olympiques, Française de l’Energie a obtenu par décret la concession « Bleue Lorraine » d'une surface totale de 191 km2, valable jusqu’en 2040, pour valoriser ses ressources gazières certifiées en Lorraine. Le groupe cherche également à obtenir un permis pour valoriser cette ressource sous forme d'hydrogène. Memscap (+0,76%) : après une période de prise de bénéfices depuis la fin de l'été, la revalorisation se poursuit. La société, avec son nouveau profil de rentabilité et son carnet de commandes, offre une visibilité élevée. Le potentiel semble encore important pour une société en forte croissance et sans dette ». Au cours du mois, le fonds a entré Precia Molen, une société ardéchoise spécialisée dans la conception, la fabrication, la commercialisation et la maintenance d'instruments de pesage commercial et industriel. Depuis l'arrivée du nouveau management l'an passé, la rentabilité de la société ne cesse de s'améliorer.
  • IDAM Small Euro a gagné 8.46% en novembre, "bénéficiant notamment du rebond d’Hexaom de 35%. Le leader de la construction de maisons individuelles français avait logiquement vu son cours de bourse dévisser suite aux difficultés du secteur. Le groupe reste très serein dans la gestion de sa rentabilité dans un environnement en décroissance et se verra très probablement renforcé en sortie de crise après la disparition d’acteurs plus fragiles. Le fonds bénéficie également de la bonne performance d’Alkemy, petite société de conseil italienne (+33%) et de deux acteurs du renouvelables espagnols Grenergy (+30%) et Solaria (+21%). A l’inverse, il a également pâti de la mauvaise performance d’Hellofresh (- 32%) suite à une mauvaise publication. Nous resterons, comme à notre habitude, vigilants aux prochaines publications des sociétés sur le mois, même si décembre sera plus calme à ce niveau-là".
  • Erasmus Small Cap Euro se redresse de 7,7% en novembre. "La principale déception est venue de Brunel (-19%), société de placement de spécialistes, qui a annoncé des chiffres inférieurs aux attentes, en raison de l’annulation de projets d’éolien offshore. Stabilus (-5%) consolide après un très bon mois d’octobre. En face, Elmos (+29%) et Aixtron (+26%) bénéficient de l’optimisme pour le marché des semi-conducteurs. Notre scénario sur 2024 fait la part belle aux valeurs de croissance et nous continuons de renforcer cette poche dans notre portefeuille. Nous avons sur le mois acheté Qt Group, société de logiciel finlandaise, the Italian Sea Group, leader des yachts de luxe, et Energiekontor, positionné sur les énergies renouvelables. En face, nous avons pris nos bénéfices sur certaines valeurs défensives qui s’étaient bien comportées, comme Rovi ou GTT (partiellement)."
  • HMG Découvertes a profité des bonnes publications "du groupe EPC (explosifs à usage civil et désamiantage) dont l’activité trimestrielle s’est accrue de 6,9%, portée par des contrats emblématiques comme celui du tunnel de la ligne ferroviaire Lyon-Turin, ou celui de la ville nouvelle Neom en Arabie Saoudite ; ou celle d’NRJ (+8,4%) qui a annoncé une progression d’activité de 6,2% aidée par la puissance de ses nombreuses marques (NRJ, Chérie FM, Nostalgie, Rire & Chansons). Pour être complet, une OPA a concerné (à nouveau redondant) une des valeurs du FCP, bien qu’il s’agisse d’une modeste ligne : le groupe CIFE, opérateur de travaux publics spécialisés, comme pour le maritime ou fluvial, va en effet être absorbé par Spie Batignolles, avec, à la prime une très agréable revalorisation de +76%. Du côté des contre-performances, tout au plus faut-il citer la baisse du  spécialiste en marketing digital HighCo (-9,1%), celle du groupe de raffinage Esso (-7,2%), ou encore celle du petit prestataire de sécurité et de gardiennage Aquila (-4,1%), malgré l’annonce d’une accélération de son activité trimestrielle (+6,3%). Sur le mois, de nombreuses positions ont été renforcées, comme par exemple les lignes dans l’éditeur de logiciels professionnels de transferts de fichiers Axway, ou celle du spécialiste des solutions d’impression numérique MGI Digital Technology. Dans l’industrie, les positions en Mersen (solutions d’isolation électrique) et Tarkett (revêtements de sols) ont aussi été complétées. On peut enfin relever un renforcement dans l’action du distributeur d’énergies et de services Electricité de Strasbourg au moment où ce groupe annonce progresser rapidement dans son partenariat avec Eramet pour leur projet d’extraction de lithium à base de géothermie. Enfin, le fonds a souscrit à l’augmentation de capital de Latécoère, malgré à date, une performance boursière passée particulièrement décevante. Du côté des allègements, des prises de profits ont été menées sur Eurofins (laboratoires d’analyse), en Neoen et en Piscines Desjoyaux".
  • QuadrigeEurope Midcaps progresse de 8.2% en novembre, porté par "l’italien Technogym (+12,5%) qui amorce un programme de rachat partiel de ses titres qui fait suite à sa dernière publication de résultats, marquée par des ventes en progression de plus de +13%. L’allemand Befesa (+16,8%) bénéficie d’un regain d’intérêt des investisseurs. Une grande partie des vents contraires qu’il a subi en 2023 devrait s’inverser en 2024 pour contribuer à l’inflexion de la croissance de ses profits. Le suisse Montana Aerospace (+44,8%) profite d’une croissance de ses activités de +13% au 3ème trimestre ainsi que du refinancement de sa dette qui lui permet de devenir indépendant de sa maison mère Montana Tech. Le néerlandais Allfunds (+20,2%) bénéficie de rumeurs grandissantes concernant une éventuelle évolution de sa structure actionnariale. L’italien BFF Bank (+15,8%) a publié des résultats supérieurs aux attentes du marché, notamment un ratio CET1 de ses fonds propres de 15,5%. L’espagnol Fluidra (+14,0%), l’allemand Dermapharm (+11,6%) et le français Téléperformance (+18,9%) ont également contribué positivement à la performance. Le néerlandais Brunel (-19,3%) a certes révisé à la hausse ses ambitions structurelles de rentabilité mais est conjoncturellement impacté par le ralentissement de ses activités sur la fin d’année. Le français CGG (-7,1%) et l’italien Marr (- 3,6%) ont également contribué négativement à la performance". Le fonds zoome ce mois sur l’italien Fila (+13,0%).

NB : les fonds ont été sélectionnés selon leur performance sur longue période (nous avons retenu une durée de 5 ans, durée généralement retenue pour l’investissement dans les fonds actions), leur volatilité et leur forte pondération en petites valeurs françaises (minimum 20% du fonds).