Toujours pas de signaux d'embellie sur les marchés obligataires 3 jours après la réunion de la BCE et à la veille du communiqué suivant le comité stratégique de la Fed, qui débutait aujourd'hui, et se terminera demain soir par une conférence de presse de son président Jerome Powell.
De l'avis général, l'institution devrait laisser ses taux inchangés, avec une probabilité d'un relèvement de taux jugée quasiment nulle puisque le baromètre FedWatch évalue le scénario d'un 'statu quo' à 99%.

'Si la hausse de 25 points de base du taux des Fed Funds adoptée en juillet était probablement la dernière du cycle actuel, la Fed restera vigilante face à l'inflation et les premières baisses de taux n'interviendront pas avant le deuxième trimestre 2024', estime César Perez Ruiz, responsable des investissements chez Pictet Wealth Management.

Il apparaît très improbable que la FED indique ne pas envisager un nouveau tour de vis monétaire début novembre.
Les investisseurs guetteront les 'dots', c'est-à-dire les prévisions des différents responsables de la FED en matière d'évolution des taux d'intérêt.

La tension des taux se poursuit inexorablement (depuis fin août) avec un rendement des Bunds à dix ans qui se tend de +2Pts vers 2,7370%, de +1,5Pt sur nos OAT à 3,281%, égalant les pires niveaux observés cette année, et même depuis 2008.
Les BTP italiens et les Bonos espagnols semblent en revanche plafonner au contact des sommets à 4,52% et 3,80%.
Côté chiffres le taux d'inflation annuel de la zone euro s'est établi à 5,2% en août 2023, contre 5,3% en juillet, et celui de l'Union européenne à 5,9% après 6,1%, selon Eurostat qui avait annoncé 5,3% en estimation rapide pour la zone euro en août.

Les taux annuels les plus faibles ont été observés au Danemark (2,3%), en Espagne et en Belgique (2,4% chacun) et les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Hongrie (14,2%), en Tchéquie (10,1%) et en Slovaquie (9,6%).

Malgré des 'stats' US sans réel impact, la situation est tout aussi tendue sur les Treasuries (+3Pts à 4,348%), dont les rendements ne se contentent pas de retracer leur zénith du 21 août (4,35%) mais font une percée en intraday vers 4,365%, un nouveau record annuel et un pic depuis la mi-juin 2008.

Parmi les statistiques du jour, les investisseurs ont pris connaissance des mises en chantier de logements aux Etats-Unis en août : le Département du Commerce dévoile une chute de 11,3% à 1.283.000 en rythme annualisé, un niveau largement en dessous des attentes des économistes.

En revanche, les permis de construire de logements américains -censés préfigurer les mises en chantier futures-, ont augmenté de 6,9% à 1.543.000 en rythme annualisé le mois dernier, ressortant ainsi bien au-dessus du consensus de marché.

A noter également que l'OCDE révise à la hausse la croissance mondiale à +3% en 2024 (contre 3,8%) et à la baisse le taux d'inflation anticipé dans l'UE à fin 2023, de 5,3% vers 5,2%.
Petit bémol avec l'abaissement de sa prévision de PIB de 0,8% à 0,6% en 2023 et de +1,3% à +1,1% celui de 2024.

La France voit au contraire la prévision relevée de +0,8% à +1%, la BdF (Banque de France table) toujours sur +0,9%.


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