Un groupe bipartisan de sénateurs américains de haut rang a présenté mercredi un projet de loi visant à exiger des responsables impliqués dans le projet de défense AUKUS avec le Royaume-Uni et l'Australie qu'ils s'engagent avec eux et le Japon sur la manière dont le Japon pourrait être inclus dans le projet.

Le projet de loi, présenté par les républicains Mitt Romney, Bill Hagerty et Jim Risch, ainsi que par le démocrate Tim Kaine, exigerait des États-Unis qu'ils coordonnent la voie à suivre pour la coopération du Japon sur des projets de technologie avancée dans le cadre du deuxième pilier d'AUKUS.

AUKUS a été créé en 2021 pour contrer la montée en puissance de la Chine. Son premier pilier implique une coopération entre les trois partenaires pour fournir à l'Australie des sous-marins à propulsion nucléaire, mais ils ont évoqué la possibilité que d'autres pays se joignent à un deuxième pilier pour développer d'autres armes de haute technologie.

Les partenaires ont annoncé en avril qu'ils envisageaient de travailler avec le Japon sur des projets spécifiques du deuxième pilier et qu'ils organiseraient des discussions cette année.

Dans une déclaration de son bureau, transmise à Reuters, annonçant la loi sur la coordination de l'engagement d'AUKUS avec le Japon, M. Romney a déclaré que les États-Unis devaient s'allier à leurs alliés pour contrer l'"agression" croissante de la Chine.

"La législation exigerait (...) que les coordinateurs (AUKUS) des départements d'État et de la Défense des États-Unis s'engagent avec le gouvernement japonais et consultent leurs homologues au Royaume-Uni et en Australie pour discuter de ce que serait l'inclusion du Japon dans certaines activités de coopération en matière de technologies avancées dans le cadre d'AUKUS", indique le communiqué.

Selon Kaine, AUKUS est "essentiel pour maintenir l'Indo-Pacifique libre et ouvert" et le projet de loi aiderait à "tracer la voie de l'inclusion du Japon dans AUKUS et à étendre la coopération industrielle en matière de défense entre les alliés des États-Unis".

M. Risch, membre de la commission sénatoriale des affaires étrangères, a déclaré que le projet de loi exigerait de l'administration Biden qu'elle fasse part au Japon de son intérêt pour l'adhésion à l'AUKUS, qu'elle évalue les contributions technologiques uniques que Tokyo pourrait apporter et qu'elle vérifie si son système de contrôle des exportations est suffisamment aligné sur celui des partenaires existants.

"Il est important de noter qu'elle garantit également que le pouvoir exécutif consulte ses homologues du Royaume-Uni et de l'Australie avant d'étendre AUKUS", a-t-il ajouté.

AUKUS se heurte déjà à des obstacles liés aux restrictions strictes imposées par les États-Unis en matière de partage des technologies, et l'implication du Japon a suscité quelques hésitations, des responsables et des experts ayant souligné les vulnérabilités de ce pays en matière de cybersécurité et de sécurité de l'information. (Reportage de David Brunnstrom ; Rédaction de Chizu Nomiyama)