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BAGDAD, 31 décembre (Reuters) - Les abords de l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad ont été le théâtre, mardi, d'une violente manifestation qui a réuni plusieurs milliers de personnes dénonçant les bombardements américains de dimanche sur des bases d'un mouvement armé irakien soutenu par l'Iran.

A Washington, Donald Trump a accusé Téhéran d'avoir orchestré ce rassemblement.

Des manifestants ont brûlé une guérite à l'entrée de l'enceinte mais n'ont pu accéder à l'entrée principale du bâtiment, les gardiens de l'ambassade et les forces de sécurité irakiennes ayant tiré des grenades lacrymogènes et des grenades assourdissantes, ont constaté des journalistes de Reuters.

Des manifestants ont jeté des pierres en direction de l'ambassade tandis que d'autres scandaient "Non, non à l'Amérique!" et "Non, non à Trump!".

Un porte-parole de la diplomatie américaine a démenti des informations provenant de responsables irakiens, selon lesquelles l'ambassadeur, Matt Tueller, et d'autres membres du personnel auraient été exfiltrés ou sur le point de l'être.

"Le personnel américain est en sécurité et il n'y a eu aucune intrusion", selon ce porte-parole du département d'Etat.

Le représentant américain en Irak, en déplacement pour des raisons personnelles, n'était lui-même pas présent lors de la manifestation, toujours selon la diplomatie américaine.

Le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, a en revanche fait savoir que des forces supplémentaires seraient déployées pour assurer la sécurité de l'ambassade.

Ces renforts, temporaires, se comptent en dizaines, d'après un responsable américain, qui a demandé à rester anonyme.

Les frappes américaines de dimanche contre des installations du Kataïb Hezbollah ont fait au moins 25 morts et 55 blessés. Elles ont été menées après la mort d'un civil américain dans une attaque à la roquette contre une base militaire irakienne.

"L'Iran a tué un sous-traitant américain et fait de nombreux blessés. Nous avons répliqué fortement et nous le ferons à chaque fois", a écrit Donald Trump sur Twitter.

"Maintenant, l'Iran orchestre une attaque contre l'ambassade américaine en Irak. Il sera tenu entièrement responsable. De plus, nous attendons de l'Irak qu'il utilise ses forces pour protéger l'ambassade."

Des dirigeants du Kataïb Hezbollah ont participé à la manifestation de mardi, au cours de laquelle des drapeaux du Hezbollah irakien ont été accrochés aux grilles de l'ambassade.

"Les Américains sont indésirables en Irak. Ils sont une source de mal et nous voulons qu'ils partent", a dit Qais al Khazali, chef de file de la milice Assaïb Ahl al-Haq, soutenue par Téhéran. (Ahmed Rasheed, Maher Nazeh et Thaier al-Sudani version française Bertrand Boucey, Marc Angrand et Simon Carraud, édité par Jean-Michel Bélot)