L'indice Dow Jones a gagné 265,06 points sur la journée, soit 1,15%, à 23.327,46 et le S&P-500, plus large, a pris 21,11 points, soit 0,85%, à 2.506,85.

Le Nasdaq Composite a progressé de 50,76 points, soit 0,77%, à 6.635,28.

La tendance a été soutenue entre autres par les propos du président américain sur l'entretien téléphonique qu'il a eu pendant le week-end avec son homologue chinois, Xi Jinping: Donald Trump a évoqué de "gros progrès" sur la voie d'un accord commercial.

Les médias officiels chinois ont été plus réservés, rapportant simplement que Xi Jinping espérait voir les deux parties parvenir à s'entendre.

Parallèlement, l'annonce d'une contraction de l'activité du secteur manufacturier chinois en décembre, pour la première fois depuis 2016 selon l'indice PMI officiel a nourri les craintes d'un ralentissement marqué de la croissance de la deuxième économie mondiale.

Le mois de décembre se solde par un repli de 9,18% pour le S&P-500, sa plus forte baisse mensuelle depuis février 2009 et son pire mois de décembre depuis 1931. Le Dow a quant à lui cédé 8,66% sur le mois et le Nasdaq 9,48%.

Sur l'ensemble de l'année, le S&P accuse un recul de 6,24% tandis que le Dow abandonne 5,63% et le Nasdaq Composite 3,88%, leur plus forte baisse depuis 2008.

Ces pertes ont été concentrées sur les trois derniers mois de l'année avec la conjonction des tensions commerciales sino-américaines, de la remontée des taux d'intérêt, du ralentissement de la croissance des profit des entreprises, des craintes liées au Brexit et du "shutdown", la fermeture d'une partie des administrations fédérales faute d'accord budgétaire.

Le S&P a perdu 13,97% au quatrième trimestre, le Dow 11,83% et le Nasdaq 17,54%.

"On a fait très fort pendant la majeure partie de l'année, c'est réellement au dernier trimestre que la situation s'est un peu effondrée", résume JJ Kinahan, stratège de TD Ameritrade. "Les gens sont devenus nerveux principalement à cause des inconnues auxquelles le marché est confronté."

Et ces inconnues risquent de peser encore sur la tendance au moins pendant les premières semaines de l'année 2019, estiment de nombreux investisseurs.

"On aborde 2019 dans l'incertitude et tout le monde est en mode attentiste", dit JJ Kinahan. "Les gens vont avoir besoin d'éléments concrets avant de repartir de l'avant."

Le repli de Wall Street en 2018 reste inférieur à celui de l'indice mondial MSCI, qui a perdu 11,1% en un an.

VALEURS

L'indice S&P des valeurs industrielles, toujours sensible aux informations sur les tensions commerciales, a gagné 1,01% sur la journée après les propos de Donald Trump sur son entretien avec Xi Jinping. Boeing a pris 1,93% et Caterpillar 1,16%.

La meilleure performance sectorielle du jour revient toutefois à la santé avec un gain de 1,39%. Le secteur affiche sur 2018 une progression de 4,69%, l'une des deux seules performances annuelles positives parmi les 11 grands secteurs de Wall Street avec les services aux collectivités ("utilities") (+0,19%).

Dans le rouge, les secteurs de l'énergie, des matières premières, des services de communication, de l'industrie et de la finance accusent des baisses de 14,7% à 20,5% sur l'année.

La plus forte hausse du Dow en 2018 revient au géant de la pharmacie et de la santé Merck & Co avec un bond de 35,8% et la plus forte baisse à la banque Goldman Sachs avec un recul de 34,4%.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les actions européennes ont fini la journée en légère hausse, soutenues entre autres par l'espoir de compromis commercial entre Washington et Pékin.

À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 1,11% à 4.730,69 points mais il recule de 10,95% sur l'année, sa plus mauvaise performance annuelle depuis 2011.

A Londres, le FTSE, pénalisé par la vigueur de la livre, a cédé 0,09% lundi pour une baisse annuelle de 12,5%, la plus forte depuis 2008. Les Bourses de Francfort et Milan sont restées fermées pour la Saint-Sylvestre.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a gagné 0,42%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,55% et le Stoxx 600 0,46%.

Sur l'ensemble de 2018, le Stoxx 600 perd 13,2% et l'EuroStoxx 50 recule de 14,3%, leur plus mauvais cru depuis 2008 et 2011 respectivement.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat américains ont baissé dans des volumes qui figurent parmi les plus faibles enregistrés depuis un an.

En fin de séance, celui des titres à dix ans s'affichait à 2,682%, en repli d'un demi-point de base par rapport à la clôture de vendredi. Celui du deux ans cédait 0,44 point de base à 2,492% et celui du 30 ans 0,3 point à 3,017%.

Pour le marché des Treasuries, l'année 2018 aura été dominée par l'aplatissement de la courbe des rendements, les écarts de rendement entre les principales échéances étant tombés à leurs plus bas niveaux depuis 2007 (moins de 19 points de base pour l'écart deux-dix ans).

CHANGES

Le dollar a fini l'année par une séance de repli face à un panier de devises de référence, le regain d'appétit pour le risque observé sur les marchés actions l'ayant privé de son attrait de valeur refuge.

L'"indice dollar" a abandonné 0,29% sur la journée et l'euro s'échangeait en fin de séance autour de 1,1460 dollar. Il se traitait à 1,20 dollar début janvier 2018.

Sur l'ensemble de l'année, le billet vert s'est apprécié de 4,34% face à un panier de référence, sa meilleure performance annuelle depuis 2015.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont fini en hausse pour la dernière séance d'une année qui se solde cependant par le premier repli du prix du baril en trois ans.

Le contrat février sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné huit cents sur la journée, soit 0,18%, à 45,41 dollars le baril. L'échéance mars sur le Brent a pris 59 cents (1,11%) à 53,80 dollars.

Les déclarations optimistes de Donald Trump sur les discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ont permis aux cours de gagner jusqu'à plus de 2% en début de séance mais le marché a ensuite effacé une partie de ses gains.

Parmi les facteurs qui ont pesé sur la tendance figure l'annonce d'un nouveau record de la production pétrolière des Etats-Unis en octobre, à plus de 11,5 millions de barils par jour.

Sur l'ensemble de 2018, le cours du WTI a chuté de 24,8% et celui du Brent de 19%. Et les professionnels interrogés par Reuters ne voient pour l'instant pas de rebond à l'horizon: ils donnent le Brent à 69,13 dollars le baril en moyenne en 2019, contre 71,76 dollars en 2018.

OR

L'once d'or s'échangeait en fin de séance à 1.281,25 dollars l'once après avoir atteint en début de journée, à 1.184,09, son plus haut niveau depuis le 15 juin.

Mais en dépit de son statut de valeur refuge, le métal jaune accuse sur l'ensemble de 2018 un repli de 1,56%, sa première performance annuelle négative depuis 2015, conséquence de l'appréciation du dollar.

A SUIVRE MERCREDI 2 JANVIER:

La première séance de l'année 2019 sur les grands marchés financiers mondiaux sera animée principalement par les chiffres définitifs des enquêtes mensuelles IHS Markit auprès des directeurs d'achats du secteur manufacturier en Chine et en Europe.

(Stephen Culp, avec Shreayashi Sanyal à Bangalore; Marc Angrand pour le service français)