Le Dow a fini en hausse de 251,22 points, soit 0,95%, à 26.656,98, nouvelle clôture record, après un plus haut absolu de 26.697,49 points en séance.

Le S&P-500, plus large, a gagné 22,80 points ou 0,79% à 2.930,75, là aussi une clôture inédite après un sommet "intraday" à 2.934,80 qui effaçait son précédent record de la fin août.

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 78,19 points (0,98%) à 8.028,23.

Le Dow était le seul des grands indices de Wall Street à ne pas avoir amélioré son record du 26 janvier (à 26.616 points), qui avait été suivi d'une brutale correction sur les marchés actions.

Le Nasdaq, qui a davantage souffert ces dernières semaines des inquiétudes liées aux tensions commerciales, reste lui à une centaine de points de son plus haut du 30 août (8.133 points).

"Les nouveaux records du Dow et du S&P ont été alimentés par le reflux des inquiétudes liées aux tensions commerciales et un enthousiasme général pour ce qui concerne l'économie", explique Peter Cardillo, chef économiste chez Spartan Capital Securities à New York.

Les marchés continuent de réagir à la riposte jugée modérée de la Chine aux nouveaux droits de douane annoncés lundi par la Maison blanche.

"Notre point de vue général sur la question commerciale est qu'à ce stade il n'y a pas eu d'effet notable sur l'économie", dit Mona Mahajan, stratège chez Allianz Global Investors à New York. "Et aussi le marché se dit peut-être qu'à terme la Chine devra améliorer ses pratiques commerciales, surtout s'agissant des droits de propriété intellectuelle et des transferts de technologie (...), ce dont bénéficieraient les Etats-Unis."

Le repli du dollar, favorable aux exportations américaines, a aussi soutenu la tendance mais l'économiste Bernard Baumohl, du Economic Outlook Group à Princeton (New Jersey), met en garde contre un excès d'euphorie.

"Le marché est comme une personne ivre qui titube, on sait qu'elle va tomber mais on ne sait ni où ni quand", dit-il.

VALEURS

Les valeurs technologiques ont été à la pointe du mouvement, avec en tête les semi-conducteurs et Apple (+0,76%) qui continue de bénéficier de l'exemption de certains de ses produits des droits de douane annoncés lundi.

Microsoft et Amazon.com ont aussi servi de locomotives avec des gains respectifs de 1,67% et 0,93%.

Aux semi-conducteurs, Intel a gagné 2,28%, en tête des hausses du Dow Jones, et Micron, qui publiait ses résultats à la clôture, s'est adjugé 2,22%.

L'indice S&P des technologiques a pris 1,17%, la meilleure performance des 11 grands indices sectoriels dont seulement un, l'énergie (-0,06%), a fini en - très légère - baisse.

Plus forte hausse du S&P, Under Armour a grimpé de 6,61% après l'annonce de mesures de restructuration. Le concurrent Nike a lui gagné 1,11% en profitant de commentaires positifs du broker Susquehanna.

A la baisse, General Electric a lâché 3,11% après avoir révélé un problème sur de nouvelles turbines.

La plus mauvaise performance du S&P a été pour Red Hat, le concepteur du logiciel Linux, qui a perdu 6,53% en réaction à des résultats trimestriels inférieurs aux attentes.

Parmi les 30 valeurs du Dow, seuls Home Depot (-0,29%) et Chevron (-0,08%) ont cédé quelques pouces de terrain.

Quelque 6,88 milliards de titres ont changé de mains à comparer à une moyenne de 6,31 milliards sur les 20 dernières séances.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les indicateurs économiques du jour ont conforté l'optimisme des investisseurs à Wall Street : l'indice d'activité économique de la Fed de Philadelphie ("Philly Fed") s'est redressé plus nettement qu'attendu en septembre, à 22,9 contre 11,9 en août, et les inscriptions hebdomadaires au chômage ont enregistré une baisse inattendue de 3.000 à 201.000, au plus bas depuis novembre 1969 - il y a près de 50 ans.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes avaient auparavant terminé en vive hausse, enchaînant sur les marchés asiatiques puis amplifiant leur progression après les nouveaux records à Wall Street qui confirment l'appétit retrouvé des investisseurs pour le risque.

À Paris, le CAC 40 a fini sur une hausse de 1,07% (57,85 points) à 5.451,59 points, sa meilleure clôture depuis le 30 août. Le FTSE 100 a gagné 0,49% à Londres et le Dax 0,88% à Francfort.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 1,03%, sa neuvième séance consécutive de hausse et sa meilleure performance en deux mois. Le FTSEurofirst 300 a gagné 0,75% et le Stoxx 600 0,70%.

Les plus fortes progressions sectorielles du jour ont été pour l'automobile (+1,71%) les banques (+1,42%) et les matières premières (+1,40%).

TAUX

Le rendement des bons du Trésor à dix ans a initialement poursuivi sa remontée en réaction aux indicateurs économiques, atteignant un plus haut depuis mai de 3,09%, avant de refluer pour s'inscrire à 3,073 contre 3,083 mercredi soir.

Le rendement du 30 ans a diminué à 3,208% contre 3,237% mercredi et celui des notes à 2 ans est resté stable à 2,8076%.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar, en dépit des solides indicateurs économiques aux Etats-Unis, a creusé ses pertes face aux autres grandes devises, l'accalmie au moins temporaire sur le front du commerce le privant de son attrait de valeur refuge.

Il a pâti aussi de l'amélioration des perspectives entourant les monnaies émergentes, notamment après les déclarations chinoises excluant une dévaluation compétitive du yuan. L'indice MSCI des devises émergentes a gagné environ 0,5%, à un plus haut de trois semaines.

L'indice dollar, qui mesure les variations du billet vert face à un panier de référence, a reculé de 0,70% pour revenir à son plus bas niveau depuis le début juillet, et l'euro a repassé la barre de 1,1750 dollar pour la première fois depuis la mi-juin, terminant la séance américaine autour de 1,1775.

La livre sterling a gagné près de 1% face au dollar après les bons chiffres des ventes au détail au Royaume-Uni en août (+3,3% sur un an) et dans l'espoir d'un accord sur le Brexit. Le dollar canadien, lui, est revenu à un plus haut de trois mois.

EMERGENTS

La Bourse argentine et le peso ont fortement progressé après les déclarations d'un responsable du Fonds monétaire international qui a fait état de "progrès importants" dans les négociations en cours entre le FMI et le gouvernement argentin sur le déblocage de nouveaux financements. L'indice Merval s'est adjugé 4,17% et le peso s'est renforcé de 2,9% à 38,25 pour un dollar.

PÉTROLE

Les cours du brut ont terminé en baisse sur le Nymex après un tweet de Donald Trump appelant l'Opep à "faire baisser les prix maintenant".

Le contrat octobre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 32 cents, soit 0,45%, à 70,80 dollars le baril au lendemain d'un gain de plus de 2%.

Le Brent de mer du Nord a cédé pour sa part 70 cents (0,88%) à 78,70 dollars, mais les traders le voient revenir rapidement tester la barre des 80.

À SUIVRE VENDREDI :

Peu d'actualité au chapitre des indicateurs américains (l'indice PMI Markit, peu suivi aux Etats-Unis) mais un agenda diplomatique fourni avec l'ouverture de l'Assemblée générale annuelle des Nations unies à New York et, à Washington, une réunion des cinq signataires restants de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 pour tenter de le sauver après le retrait des Etats-Unis l'an dernier.

(avec Stephen Culp à New York et Shreyashi Sanyal à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)