PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini la séance de jeudi dans le désordre en dépit des records à Wall Street, la dégradation continue de la situation économique en Europe, les incertitudes sur les négociations liées au Brexit et le renchérissement de l'euro limitant les prises de risques.

À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,16% à 5.574,36 points. Le Footsie britannique a gagné 0,42% et le Dax allemand a cédé 0,45%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,12% tandis que le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 ont fini à l'équilibre.

Les indices PMI définitifs pour le secteur des services en novembre ont confirmé une chute brutale de l'activité le mois dernier, sous l'effet des restrictions imposées face à la deuxième vague de la pandémie. L'indice pour la zone euro s'est contracté pour le troisième mois d'affilée, tombant au plus bas depuis le mois de mai à 41,7 contre 46,9 en octobre.

L'incertitude sur l'après-Brexit constitue également un frein supplémentaire pour les marchés financiers alors que les négociations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni risquent de franchir les lignes rouges fixées par Bruxelles, a averti jeudi un diplomate européen.

VALEURS

Soutenu par la perspective d'une sortie de crise grâce à la mise sur le marché de vaccins, le secteur des transports et des loisirs a enregistré la plus forte hausse avec un gain de 3,54%.

Le compartiment des ressources de base a gagné 2,31% et celui des banques 0,72%.

Airbus (+4,03%) et ArcelorMittal (+3,69%) ont fini en tête du CAC 40 parisien.

Lanterne rouge de l'indice, Unibail-Rodamco-Westfield a abandonné 3,60% après les résultats d'une offre de rachat d'obligations.

Orange a perdu 2,47% après avoir annoncé mercredi envisager de conduire une offre publique d'acquisition sur les titres Orange Belgium (+35,33%) qu'il ne détient pas encore.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture des marchés en Europe, Wall Street était dans le vert et les indices S&P-500 et Nasdaq ont de nouveau inscrit des records en séance.

"Tant que le calendrier de déploiement du vaccin reste raisonnable, les investisseurs sont prêts à regarder au-delà de la faiblesse à court terme de l'économie et du nombre croissant de cas de COVID-19, qui pourrait très bien encore augmenter ces prochaines semaines", a déclaré Michael Sheldon, chez RDM Financial Group.

Le marché a pris connaissance d'une baisse plus marquée qu'attendu des inscriptions hebdomadaires au chômage à 712.000, un chiffre qui reste néanmoins élevé.

Les résultats de l'enquête ISM ont montré que la croissance de l'activité du secteur des services était revenue en novembre à son plus bas niveau en six mois à cause des nouvelles restrictions mises en place face à la pandémie, ce qui suggère un essoufflement de la reprise de l'économie.

Du côté des valeurs, l'action Boeing prenait 7,61%, Ryanair ayant annoncé passer commande de 75 exemplaires supplémentaires du 737 MAX de l'avionneur américain quelques jours seulement après la levée de l'interdiction de vol de l'appareil.

Le Nasdaq profite aussi de la progression de Tesla (+3,51%) après un relèvement de conseil de Goldman Sachs à l'achat.

CHANGES/TAUX

L'"indice dollar" cède 0,54% et évolue à son plus faible niveau en plus de deux ans et demi, l'optimisme sur les vaccins et les chances d'un accord sur un plan de relance budgétaire poussant les cambistes vers les devises plus risquées.

L'euro monte ainsi autour de 1,215 dollar (+0,27%). La monnaie unique a franchi la veille le cap de 1,21 pour la première fois depuis 2018. Sur le marché obligataire, le rendement du Bund à dix ans a terminé en baisse autour de -0,55% et son équivalent américain perd deux points de base, à 0,9228%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier monte dans l'attente des décisions officielles de l'Opep et de ses alliés, qui auraient accepté d'augmenter la production de 500.000 barils par jour à partir de janvier, a rapporté une source proche des discussions.

Le Brent prend 0,64% à 48,56 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,46% à 45,49 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)

par Laetitia Volga