Actualisé après fermeture de Wall Street

New York (awp/afp) - Après plusieurs semaines de hausse marquée, les marchés européens ont subi des prises de bénéfices jeudi tandis que Wall Street a terminé mitigée mais sur des records, sur fond de pressions inflationnistes et de remontée des contaminations de Covid-19.

L'Europe a terminé dans le rouge: Paris a cédé 0,21%, Francfort 0,18%, Milan 0,59% et Londres 0,48%, pénalisée par ses valeurs pétrolières et minières.

Wall Street a conclu en ordre dispersé mais le Nasdaq (+0,45%) et l'indice élargi (+0,34%) ont atteint de nouveaux records. Le Dow Jones a cédé 0,17%.

Harry Wolhandler, directeur de la gestion des actions au sein de Meeschaert Amilton AM, constate des prises de bénéfices à la Bourse de New York, même si le marché reste soutenu par de bon résultats.

"La multiplication des cas de Covid-19, y compris dans des pays où la vaccination est bien avancée" est un facteur de cette dynamique baissière, estime-t-il.

Aux États-Unis, les nouveaux cas de Covid-19 enregistrés au cours des sept derniers jours ont progressé de 12,7% par rapport à la semaine précédente, selon des données compilées par l'AFP. En Europe l'évolution est de +7%.

"Il n'y a cependant pas de remise en cause de la tendance haussière", poursuit l'analyste, cette consolidation étant à relativiser "avec les progrès de la vaccination et les médicaments qui ont été récemment développés".

Pour Andreas Lipkow, analyste de Comdirect, "les acteurs du marché préfèrent prendre leurs bénéfices après de faibles chiffres d'Alibaba".

"Le groupe technologique chinois a indiqué que la conjoncture chinoise ralentit nettement, et que cela pourrait laisser des traces dans le bilan d'Alibaba", ajoute-t-il.

Les marchés surveillent également l'évolution des prix du pétrole, et les informations concernant une éventuelle utilisation des réserves stratégiques pour modérer la hausse des prix du carburant qui contribue à la flambée de l'inflation.

Au rang des indicateurs du jour, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage aux États-Unis sont ressorties un peu décevantes, mais restent au plus bas depuis la pandémie.

L'activité manufacturière dans la région de Philadelphie a rebondi en novembre, plus fortement que prévu.

De quoi renforcer les voix qui appellent à un resserrement monétaire plus rapide que prévu par les banques centrales, afin de contrer l'inflation.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des dettes souveraines européennes refluaient nettement.

Le voyage à la peine

Les inquiétudes liées à une nouvelle vague de contaminations de Covid-19 se répercutaient sur les valeurs liées au voyage.

A Paris, Air France-KLM a perdu à 0,51% à 4,09 euros et Airbus 1,03% à 113,26 euros.

A Francfort, Lufthansa a cédé 2,96% à 6,19 euros et MRU Aero Engines 2,10% à 186,80 euros. Ce dernier n'a pas convaincu malgré l'annonce d'un objectif d'EBIT ajusté au-dessus des niveaux d'avant la crise d'ici 2024.

A New York, United Airlines reculait de 2,70% à 47,43 dollars et Americain Airlines de 2,59% à 19,39 dollars.

Nvidia enthousiasme le Nasdaq

Le fabricant de semi-conducteurs et de cartes graphiques Nvidia (+8,25% à 316 dollars) a tiré l'enthousiasme du Nasdaq. Le groupe a été salué pour ses résultats trimestriels meilleurs que prévu, en pleine pénurie de puces, ce qui a fait grimper ses prix de vente.

Dividende exceptionnel chez Royal Mail

Le titre du groupe postal britannique a grimpé de 9,75% à 481 pence. Royal Mail est repassé dans le vert au premier semestre. Il annonce redistribuer 400 millions de livres à ses actionnaires via un programme de rachats d'actions de 200 millions et le reste sous forme de dividende exceptionnel.

Les réserves de pétroles surveillées

Les prix du pétrole sont remontés après un repli observé en début de séance européenne. Le marché craint de voir arriver une offre abondante puisée dans les réserves stratégiques des États-Unis, mais également de la Chine.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a gagné 1,19% à 81,24 dollars après avoir reculé jusqu'à 79,28 dollars, un plus bas depuis début octobre.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de décembre a repris 0,82% à 79,01 dollars.

Du côté de l'euro et du bitcoin

L'euro a repris des couleurs face au dollar après avoir atteint un nouveau plus bas depuis juillet 2020 la veille.

Vers 19H30 GMT, l'euro reprenait 0,45% à 1,1370 dollar pour un euro.

Le bitcoin perdait 3,95% à 57.735 dollars.

bur-pan-jvi-vmt/els